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Hémorragie sous-arachnoïdienne non traumatique (HSA) : place de la spectrophotométrie du liquide céphalo-rachidien (LCR) dans la stratégie diagnostique ? Revue rétrospective et monocentrique des spectrophotométries du LCR effectuées entre 2005 et 2010

Auteurs

C. Bianchi (1)

D. Clerc (2)

H. Henry (3)

B. Yersin (2)

1. Faculté de biologie et médecine, Université de Lausanne, Lausanne, Suisse.

2. Service des urgences, CHUV, Lausanne, Suisse.

3. Laboratoire central de chimie clinique, CHUV, Lausanne, Suisse.

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Introduction

L’ HSA d’origine anévrismale est une pathologie au pronostic sombre en l’absence de traitement, tout retard diagnostique exposant le patient à des récidives hémorragiques potentiellement fatales. Tandis que le CT scan cérébral ne peut exclure seul une HSA en raison d’une sensibilité jugée insuffisante, la spectrophotométrie du LCR l’écarte par contre de manière fiable. Le caractère invasif de cet examen et son manque de spécificité sont malheureusement sources de complications iatrogènes pour le patient. L’excellente performance des CT scan de dernières générations, du moins dans les 24 premières heures après la survenue de l’HSA, soulève néanmoins la question de la pertinence d’adjoindre systématiquement une ponction lombaire à toute une imagerie cérébrale négative.

Matériel et méthode

Revue des spectrophotométries du LCR effectuées entre le 1er janvier 2005 et le 30 novembre 2010. Les dossiers des patients dont le résultat était positif (concentration de bilirubine dans le LCR > 0.3 micromol/l) ont fait l’objet d’une analyse détaillée visant à préciser l'origine de la xanthochromie.

Résultats

36 spectrophotométries positives sur 869 examens effectués durant la période étudiée (4.1%). Parmi les 25 patients dont l’imagerie initiale ne montre pas d’HSA, la détection d’une xanthochromie du LCR a permis le diagnostic de 3 HSA non anévrismales ayant évolué de manière spontanément favorable. Parmi les 36 spectrophotométries étudiées, 22(61.1%) s’avèrent finalement faussement positives.

Discussion

Tandis que ces données ne permettent pas de chiffrer le nombre d’HSA manquées faute d’une analyse du LCR, aucune HSA d’origine anévrismale n’a été diagnostiquée sur la base exclusive d’un LCR xanthochrome durant la période étudiée.

Conclusion

Le rendement diagnostique additionnel de la spectrophotométrie du LCR après une imagerie négative est faible, au prix d’un nombre important de faux positifs. Cet examen garde sa place face à des céphalées remontant à plus de 24 heures ou lorsque les images radiologiques sont équivoques, mais son indication est probablement discutable lorsque le CT scan est réalisé précocement, interprété par un neuroradiologue, et que la probabilité pré-test d’HSA est jugée faible. A cet égard, le développement d'un score clinique prédictif validé permettrait de mieux identifier les patients les plus à risque d'HSA devant faire l'objet d'une investigation séquentielle exhaustive comprenant CT scan et ponction lombaire.

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