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Place des pansements imprégnés de produits hémostatiques dans le contrôle des hémorragies externes en préhospitalier : Etude prospective observationnelle.

Auteurs

H. Lefort (1), S. Travers (1), C. Ernouf (1), B. Distinguin (1), O. Maurin (1), S. Margerin (1), D. Jost (2), L. Domanski (1)

1. Service médical d'urgence, Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Paris, France
2. Service médical d'urgence et CESPA, Brigade de sapeurs-pompiers de Paris et CESPA, Paris, France

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Introduction

Les secours médicaux préhospitaliers sont dans certains cas confrontés à des saignements externes mal maitrisés  par les moyens usuels (compression, pansement compressif, garrot…). L’utilisation de nouveaux pansements imprégnés de produits hémostatiques est décrite en milieu militaire lors de la prise en charge de blessés de guerre. Le but de ce travail était de d’exposer les patients ayant bénéficié de ces nouveaux pansements en pratique civile et d’en confirmer l’efficacité.

Matériels et méthode

Etude observationnelle prospective multicentrique. Des pansements hémostatiques QuikClotGauzeTM (QG) (bandes de gaz imprégnée de Kaolin) ont été mis à disposition d’équipes médicales préhospitalières après formation des intervenants. Un questionnaire spécifique rempli après chaque utilisation recueillait l'âge, le sexe, la prise antérieure d’un traitement anticoagulant, la nature de la plaie, les paramètres hémodynamiques, les gestes d’hémostases déjà réalisés, les motifs de prescription  du QG. Le critère d’efficacité  du QG était l'arrêt total ou la  diminution du saignement. Enfin ont été recueillis les effets secondaires et difficultés d'utilisations.

Résultats

De juin 2011 à novembre 2012, 21 utilisations du QG ont été colligées dans des contextes d'agression (n=10), d'accident (n=7), d'autolyse (n=3) ou post opératoire (n=1). L’âge médian était de 35 ans [26,5;47,5] avec 90,5% d’hommes. L'agent vulnérant le plus fréquent était l'arme blanche (57,1%) et la localisation le plus souvent cervico-céphalique (42,9%) avec un saignement actif décrit comme artériel dans 67% des cas. L'emploi du QG était justifié par l'inefficacité de la compression locale ou d'un pansement compressif dans 16 (76%) cas et a concerné  une zone inaccessible au garrot ou au point de compression (PC) dans 15 (71,4%) cas. Pour 2 patients, la pose du QG a permis de lever le garrot ou le PC avant le transport. La pose du QG a permis l'arrêt complet de l'hémorragie dans 15 (71,4%) cas et sa diminution pour les autres patients. Aucune complication ou effet secondaire n'a été rapporté au cours de la phase préhospitalière ou lors du retrait du pansement en milieu hospitalier.

Discussion

Cette étude préhospitalière suggère que le QG a une place en tant que traitement complémentaire aux cotés des gestes d’hémostase habituels. Une étude de plus grande envergure mérite d’être menée pour mesurer le bénéfice de ce traitement en termes de survie.

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