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Suspicion d'entorse cervicale instable : quand réaliser les clichés dynamiques ?

Auteurs

J. Segard (1), E. Montassier (1), F. Vignaud (1), D. Trewick (1), E. Bord (2), K. Buffenoir (2), G. Potel (1)

1. Service d'Accueil des Urgences, CHU, Nantes, France
2. Service de Neuro-traumatologie, CHU, Nantes, France

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Introduction

En cas d’imagerie statique normale, le diagnostic d’entorse cervicale instable repose sur les clichés dynamiques. Réalisés trop précocement, ces clichés risquent d’être non contributifs en raison d’amplitudes cervicales incomplètes. A l’inverse, des délais d’attente prolongés exposent au risque d’inobservance de l’immobilisation cervicale. Existe-t-il un délai d’attente optimal ?

Matériel et méthode

Nous avons conduit sur 22 mois une étude prospective monocentrique portant sur des patients admis aux urgences traumatologiques adultes pour cervicalgies post-traumatiques sans anomalie neurologique ni lésion identifiée au bilan d’imagerie statique initial (radios standards +/- scanner). En cas de suspicion d’entorse cervicale, des clichés dynamiques étaient pratiqués soit après 24 heures d’hospitalisation, soit à partir du 3ème jour (J3) après le traumatisme. Nous avons évalué la contributivité des clichés dynamiques selon leurs délais de réalisation. Les données ont été analysées par un test du chi2.

Résultats

1155 patients ont été inclus dans cette étude, dont 3 présentaient une entorse cervicale instable (2,6‰). 432 clichés dynamiques ont été réalisés, dont 136 avant J3. Les clichés dynamiques réalisés à partir de J3 étaient plus souvent contributifs (98.6%) que ceux réalisés avant J3 (91.9%) (p=0.0011). Un patient ayant une entorse instable a présenté des clichés dynamiques non contributifs à J1, d’où un diagnostic posé à J8. Les 2 autres patients ont été diagnostiqués respectivement dès J1 et dès J3.

Discussion

Les clichés dynamiques réalisés à partir de J3 étaient significativement plus contributifs que ceux réalisés avant J3, et sans méconnaître d’entorse instable. Leur réalisation différée mais précoce a permis d’exclure une entorse grave chez une majorité de patients, en limitant la durée de l’immobilisation cervicale (moindre pénibilité et meilleure observance), et en autorisant une reprise rapide des activités habituelles (avec ses conséquences fonctionnelles et économiques).

Conclusion

L’entorse cervicale instable est une pathologie grave mais heureusement rare chez les patients traumatisés ne présentant ni anomalie neurologique ni lésion identifiée au bilan d’imagerie statique. Des clichés dynamiques réalisés à partir du 3ème jour après le traumatisme semblent suffisamment fiables sur le plan diagnostic, tout en limitant les durées d’immobilisation et d’inactivité chez une majorité de patients indemnes.

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