AuteursA. SANTIN, D. RANAIVOZANANY, S. OUAR, MJ. CALMETTES, S. BRESSAND, A. ZAKINE, B. RENAUD Service d'Accueil des Urgences, Hôpital Henri Mondor, Créteil, France ![]() |
IntroductionLa ponction lombaire (PL) est un acte fréquent aux urgences dont la douleur iatrogène est peu étudiée. Le but de cette étude est d’évaluer la douleur et l’anxiété liées à la PL. MéthodeEtude observationnelle prospective d’avril à septembre 2012 incluant tout patient bénéficiant d’une PL diagnostique. Exclusion des patients refusant ou ne pouvant participer (démence, agitation, troubles de la conscience). Recueil de : âge, sexe, indice de masse corporelle (IMC), délai de réalisation et durée de la PL, nombre de tentatives, analgésie administré, douleur et anxiété autoévaluées par échelle numérique simple (ENS) avant et pendant la PL. Comparaison de 2 groupes définis par l’ENS maximale pendant la PL (ENS<4 (groupe A) et ENS ≥ 4 (groupe B)), tests du Chi-2 ou t de Student selon les variables. RésultatsInclusion de 45 patients (17 du groupe A, 27 du groupe B). Résultats en moyenne (+déviation standard) ou nombre de cas (pourcentage). ENS maximale 5,2 (+3,5). Sex ratio de 0,46, âge 42 (+15) ans, IMC 23,8 (+ 3,5), délai de réalisation 94 (+110) min, durée PL 17 (+9) min. Les ENS de douleur et d’anxiété avant la PL étaient respectivement de 3,8 (+3,3) et 3,9 (+3,8). Plusieurs tentatives étaient nécessaires pour 15 patients (34%). L’antalgie avant PL était réalisée 30 fois, systémique pour 26 patients (59%), locale pour 8 (18%), mixte pour 5 (11%). Les caractéristiques des 2 groupes ne différaient pas sauf l’ENS d’anxiété avant PL : 2,3 (+3,8) groupe A versus 4,8 (+3,7) groupe B (p=0,0038), et de tentatives multiples : 13 (48%) groupe B et 2 (11,8%) groupe A (p=0,021). Les patients du groupe A bénéficiaient plus souvent d’une antalgie systémique avant la PL, 13 (76,5%) vs 13 (48,2%) groupe B sans différence significative (p=0,063). DiscussionLa PL est un acte assez douloureux pour lequel le délai de réalisation permet d’administrer une antalgie prophylactique (n= 30, 66%). Douleur et anxiété semblent liées (groupe B plus anxieux et plus douloureux). L’antalgie prophylactique par voie générale semble potentiellement utile. ConclusionLa PL génère des niveaux de douleur et d’anxiété iatrogènes importants que la prise en charge antalgique prophylactique pourrait potentiellement soulager. |