AuteursA. Calon (1), G. Berthier (2) 1. SAMU, Centre Hospitalier de Troyes, France ![]() |
IntroductionLa pneumopathie aigue communautaire (PAC) est une pathologie fréquente et potentiellement grave qui a fait l’objet de nombreuses recommandations. Nous avons voulu étudier le respect de celles-ci chez les adultes présentant une PAC admis au Service d’Accueil des Urgences (SAU). Nos objectifs principaux portaient sur l’analyse de la conformité de l’orientation et de l’antibiothérapie. Matériel et méthodeCette étude prospective descriptive a été réalisée du 20 novembre 2011 au 31 mars 2012. Résultats119 patients de plus de 18 ans et présentant une PAC au SAU ont été inclus. L'âge moyen était de 69,6 ans et le ratio homme/femme de 1/1. La gravité clinico-biologique ne semblait évaluée que dans seulement 4 dossiers. L'antibiothérapie était jugée conforme aux dernières recommandations dans 68,4% des cas (n=80), discutable dans 6% des cas (n=7) et non conforme dans 25,6% des cas (n=30). Globalement les prescriptions conformes et discutables, qui peuvent être assimilables à des prescriptions « correctes » représentaient 75% des antibiothérapies. Il ne semblait pas exister de différence significative quant à la conformité selon la gravité de la PAC (p=0.27) et seulement une PAC sévère (Classe V de Score de Fine) sur deux a reçu un traitement correct. L'orientation des patients, adaptée pour 72,3% des patients (n=86, ) apparaissait d’autant plus conforme que la PAC était sévère (p=0,006). DiscussionNotre étude met l'accent sur le peu d’évaluation de la gravité, alors qu’il s'agit d'un point incontournable de la prise en charge. En résulte notamment une sur-hospitalisation des PAC à faible risque de mortalité et une insuffisance potentielle de traitement des formes sévères. Il se dégage aussi de nos données une impression de prise en charge universelle, systématique et monolithique. La seule existence de recommandations nationales ne permet pas d'amélioration franche des pratiques et il est nécessaire que celles-ci soient adaptées localement et largement diffusées. ConclusionL'évaluation de la gravité de façon systématique et si possible objective par un score comme le score de Fine permettrait d'optimiser la prise en charge et notamment d’accroître le nombre de patients traités en ambulatoire. Une diffusion plus insistante de la version locale des recommandations nationales devrait contribuer à améliorer les prescriptions d'antibiothérapie. |