AuteursF Anso (1), S Kepka (1), C Adami (2), JB Pretalli (4), F Mauny (3), T Desmettre (1) 1. Service d'accueil des Urgences, Hôpital Jean Minjoz, Besançon, France ![]() |
IntroductionLe traitement du pneumothorax spontané (PNO) fait l’objet d’une controverse entre méthodes invasives (drainage) et alternatives (exsufflation). Deux écoles s’opposent : l’American College of Chest Physicians (ACCP) propose le drainage en 1ere intention pour les grands pneumothorax tandis que la British Thoracic Society (BTS) favorise l’exsufflation. De plus, ces sociétés utilisent des méthodes de quantification du PNO différentes qui peuvent aboutir à des attitudes thérapeutiques opposées. But de ce travail : évaluer les différences de quantification et d’indications thérapeutiques selon le type de recommandation utilisée (ACCP ou BTS), à partir d’une base de données de PNO admis aux urgences. Patients et méthodesPopulation étudiée : une requête informatique sur les logiciels des urgences avec pour mot clé « pneumothorax » a permis d’inclure tous les patients admis pour pneumothorax dans trois services d’urgence adulte en 2011. Une relecture des radiographies a été réalisée par un médecin junior puis par un sénior avec quantification de la taille des pneumothorax selon les critères de l’ACCP et de la BTS. Un grand pneumothorax était défini par un décollement >= à 3cm au niveau de l’apex du poumon selon l’ACCP, et par un décollement >= à 2cm sur toute la hauteur du poumon selon la BTS. Nous nous sommes intéressés au premier traitement réalisé aux urgences (drainage, exsufflation ou abstention). RésultatsL'étude a permis d’inclure 155 patients. La population était représentée par 81% d’hommes et 19% de femmes avec un âge moyen de 36.5 +/- 18.6 ans. Les pneumothorax étaient spontanés dans 78% des cas, traumatiques dans 21% des cas. Le nombre de pneumothorax considérés comme « grands » selon les critères de l’ACCP était plus important qu’avec les ceux de la BTS (respectivement 68% et 41%). Le drainage était le traitement majoritairement effectué en première intention (63% des cas), tandis que l’exsufflation en première intention était réalisée dans 13% des cas, la chirurgie dans 4% et l’abstention dans 20%. ConclusionCe travail met en évidence une discordance dans l’estimation de la taille des pneumothorax selon le type de classification utilisée (ACCP ou BTS). De cette estimation vont découler des choix thérapeutiques différents suivant les recommandations auxquelles on se réfère. Une uniformisation des méthodes d’estimation de la taille du pneumothorax sur laquelle reposent en partie les choix thérapeutiques apparaît nécessaire. |