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Premier bilan d’envergure en France sur la défibrillation grand public grâce à RéAC.

Auteurs

Groupe de Recherche - Registre électronique des Arrêts Cardiaques

Loos, France

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Introduction

Le défibrillateur automatisé (DA) est à la disposition du grand public depuis que le décret du 4 mai 2007 autorise son utilisation par toute personne non médecin. L’arrêté du 31 août 2012 fixe les modalités d'évaluation de l'utilisation des DA. L’objectif de cette analyse est de faire un premier bilan de l’utilisation des DA sur le territoire français.

Matériel et Méthode

Etude de cohorte descriptive, prospective et multicentrique (91 SAMU-SMUR) sur la base des données recueillies dans le cadre du registre RéAC (avant son déploiement national) entre le 1er juillet 2011 et le 14 décembre 2012.

Résultats

6510 arrêts cardiaques (AC) ont été enregistrés dont 5665 AC médicaux. Les patients sont âgés en moyenne de 67±18 ans et parmi eux il y a une majorité d’hommes (64,6%). Les AC ont lieu à domicile dans 75,7% des cas, en présence de la famille dans 61,1% des cas. On constate 37,8% de réanimation cardio-pulmonaire (RCP) immédiate réalisée dans 45,1% des cas sur conseil téléphonique. On constate la présence d’un DA dans 4,5% des cas, soit pour 256 AC : dans 39,9% des cas, il s'agit d'un défibrillateur entièrement automatique (DEA) et dans 60,1% d'un défibrillateur semi-automatique (DSA). Il est utilisé dans 75,4% des cas, dans 15,2% des cas sur les conseils des services de secours. Une fois sur 2, un choc électrique est délivré et 81,9% des utilisateurs avaient bénéficié d’une formation.
En termes de survie et par rapport aux AC n’ayant pas bénéficié de l’utilisation d’un DA sur la même période, on constate 30,1% vs 17,4% (p<10-4) de récupération d'une activité circulatoire efficace (RACS), 28% vs 14,3% (p<10-4) de survie à l’admission et 3,7% vs 12,4% (p<10-4) de survie à J+30. Parmi les survivants à J+30 il n'existe pas de différence significative concernant les séquelles neurologiques.

Conclusion

Ces résultats offrent le premier bilan de l'utilisation de la défibrillation grand public en France, même si l'échantillon proposé par le registre « RéAC » à ce jour reste partiel et non représentatif de l'ensemble du territoire français. Ces données initiales confirment néanmoins clairement l'intérêt de la diffusion des DA grand public suggéré par le registre japonais [T. Katimura et al; NEJM 2010; 362], que ce soit par l'efficacité de la défibrillation précoce permise par leur mise en place ou plus indirectement par la mobilisation du public autour de la RCP initiée à l'occasion de cette démarche de Santé Publique.

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