Voir le poster associé

Évaluation de la prise en charge de la douleur aux urgences : impact de la réalisation d'un audit clinique ciblé

Auteurs

M. Texte-Lefranc, G. Gaillon-Decréau, N. Peschanski,  R. Boujedaini, LM. Joly

Service d'Accueil des Urgences Adultes, CHU Hôpitaux de Rouen, Rouen, France

Voir le poster associé

Introduction

La prise en charge de la douleur est une obligation légale en médecine d’urgence. Cependant la douleur reste sous-estimée, insuffisamment dépistée et soulagée. L’objectif de notre travail était d’évaluer nos pratiques concernant la prise en charge de la douleur aux urgences avant et après la mise en place de mesures correctives.

Matériel et méthodes

Étude monocentrique, prospective, observationnelle, en simple aveugle, de type avant-après, portant sur les patients ayant eu une prescription d'examen radiologique par le médecin urgentiste. L'étude réalisée en deux phases avaient lieu en radiologie à l'aide d'une grille d’évaluation de la prise en charge de la douleur conforme aux référentiels. Les données suivantes ont été recueillies dans trois secteurs des urgences (accueil, secteur de soins, sortie) : évaluation de la douleur, taux de traitement antalgique reçu, taux de réévaluation et d’évaluation de sortie. Au terme de la première phase, les mesures correctives mise en place comportaient trois protocoles : prescription anticipé, analgésie et titration morphinique.

Résultats

100 patients ont été inclus dans chaque phase. Les populations des deux phases étaient comparables (sexe ratio, âge moyen, taux de patients non communicants,  taux de douloureux chroniques et prévalence de la douleur). L’enquête a révélé une amélioration de l’évaluation de la douleur (Accueil 36% vs 72,2% ; Secteur : 26% vs 44% ; Sortie 9% vs 20%) mais sans augmentation du taux de réévaluation. L'augmentation des prescription d’antalgique est importante (Accueil 8%, Secteur 56,7%), en particulier pour l’administration de palier 1 per os (6% vs 16%, p=0,023) et pour les douleurs intenses (EN≥7) (43,9% vs 71,4%, p=0,024). Les délais moyens d’administration ont diminué (125 vs 75 minutes).

Discussion

La satisfaction des usagers concernant la prise en charge de leur douleur s'est améliorée (71% vs 79%) même si ce critère n’est pas un reflet de la qualité de cette prise en charge. Par ailleurs, en évaluant la douleur de tous les patients inclus, nous avons probablement contribué à cette satisfaction.

Conclusion

L’introduction des protocoles (prescription anticipée, analgésie dans le service, titration morphinique) associés à la formation du personnel a amélioré la prise en charge de la douleur. Cependant, les efforts sont encore à poursuivre concernant la réévaluation de la douleur, la prescription des traitements antalgiques, la voie et les délais d’administration.

Retour en haut de page