AuteursF. Lecomte (1), M. Billemont (1), E. Audureau (2), F. Dumas (1), B. Renaud (1), Jean-Louis Pourriat (1), YE. Claessens (3) 1. Services des urgences, SMUR, UMJ, CHU Cochin Hôtel Dieu, Université Paris Descartes, Paris, France ![]() |
IntroductionLa Haute Autorité de Santé (HAS) a clairement défini les douleurs chroniques comme des douleurs persistantes au-delà de trois mois ou entrainant un retentissement fonctionnel, social et/ou professionnel. Qu’en est-il de la chronicisation des douleurs aiguës post urgence ? Objectifs de l’étudeEtude du devenir des patients douloureux après passage aux urgences et recherche des facteurs associés à cette chronicisation Matériels et MéthodesEtude monocentrique, incluant toute douleur aiguë rhumatologique ou traumatologique (EN > 3 de moins de 48 heures d’évolution). Etude de dossiers à J0 et questionnaire patient à J0 et M3 (par téléphone). Consentement du CCTIRS et de la CNIL+ obtenu. Résultats793 patients inclus en 17 semaines. 4.5% de ces patients présentaient une persistance de la douleur à 3 mois. Ces patients sont plus douloureux à leur arrivée aux urgences (EN 5,3 versus 4,21, p=0, 01), plus fréquemment évalués à leur arrivée (100% versus 74,9%, p=0,002), reçoivent non significativement plus d'antalgiques aux urgences. Leur EN au départ des urgences est à 4,11 vs 3,67 (NS). Les ordonnances de sortie comportent plutôt plus d'antalgiques notamment les paliers 2 (16,7% vs 5%, p=0,005) Les facteurs de risque de chronicisation retrouvés étaient des antécédents de douleur chronique (64% vs 32% p=0,001), une exacerbation de douleur ancienne (25% vs 10% p=0,001), des douleurs de dos" (20 vs 9,5% p=0,044), une mauvaise observance des ordonnances de sortie 18% vs 8% p=0,046). Les douleurs à 3 mois entrainaient plus de consultations de généralistes, de rhumatologues, de kinés après passage aux urgences (70% vs 30%, p=0,016), plus d'arrêts de travail (25 jours contre 12 jours pour les non douloureux à trois mois, p=0,025), plus de difficultés financières (18% vs 1%, p<0,001) Conclusion4,5% des patients ayant une douleur aiguë aux urgences se chronicisent malgré une meilleure évaluation et une meilleure prise en charge antalgique. Les facteurs de chronicisation de la douleur retrouvés sont douleur « de dos », antécédents de douleurs chroniques, exacerbation de douleur ancienne, moindre respect des ordonnances de sortie. Ces patients « néochroniques post urgence » répondent à la définition de l’HAS en termes de répercussions fonctionnelles (plus de consultations), professionnelles (plus d'arrêts de travail) et sociales (plus de difficultés financières). Une validation multicentrique de ces critères est nécessaire." |