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La fin de vie dans un service d’urgence : une étude rétrospective sur un an.

Auteurs

C Gil-Jardiné (2), M Floccia (1)

1. Pôle Urgences/SAMU/SMUR, CHU Bordeaux Pellegrin, Bordeaux, France
2. Pôle de Gérontologie clinique/équipe mobile de gériatrie, CHU Xavier Arnozan, Pessac, France

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Introduction

La gestion de la fin de vie dans les services d’urgences (SU) est une question qui se pose de plus en plus fréquemment en France. En effet, 75 à 85% des français décèdent, aujourd’hui à l’hôpital contre 38% et 58% dans les années 1970 et 1990.

Objectif

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la démographie et les motifs d’admission des patients décédés aux urgences.

Patients et Méthode

Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective monocentrique réalisée dans un des services des urgences (SU) d'un Centre Hospitalier Universitaire. L’étude s’est déroulée sur un an, en incluant tous les patients décédés dans le SU entre le 1er février 2008 et le 31 janvier 2009. Etaient exclus de l’étude les patients décédés en réanimation. Elle a été réalisée à l’aide d’un questionnaire complété grâce à la relecture du dossier patient. L’étude a été mise en place avec un accord entre les urgentistes et l’équipe mobile de gériatrie qui intervient au SU de l’hôpital.

Résultats

51 patients sont décédés dans le SU du CHU entre le 1 février 2008 et le 31 janvier 2009. L’âge moyen est de 83,8 ans avec des extrêmes à 34 ans et 102 ans. 33 patients venaient de leur domicile (16 vivant seuls), les 18 autres d’une EHPAD. 54% des patients sont adressé par un médecin (traitant ou SOS) et 29% par leur entourage. Le temps passé aux urgences avant décès était en moyenne de 22 heures (extrêmes de 13 minutes à 66 heures). Une personne de confiance est identifiée dans 1 seul cas. 59% des patients ont un membre de leur entourage présent durant leur hospitalisation. Seulement 13% des patients étaient grabataires avant l’hospitalisation tandis que pour 81%, il s’agissait d’une rupture avec l’état antérieur. La fin de vie n’était pas identifiée dans seulement 14 % des cas, les patients identifiés en fin de vie ont majoritairement bénéficié d’une prise de décision collégiale.

Conclusion

Les patients décédés aux urgences sont majoritairement identifiés comme étant en fin de vie, mais il semblait impossible d’anticiper cette situation, l’épisode les conduisant aux urgences correspondant à un évènement aigu avec rupture par rapport à l’état antérieur. Ces situations qui concernent principalement les personnes âgées vont forcément aller en augmentant. Une réflexion autour de la prise en charge de ces situations complexes dans les services d’urgence est essentielle.

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