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L'indication du mannitol dans la prise en charge pré-hospitalière du traumatisme crânien grave est mal connue dix ans après la publication des recommandations françaises.

Auteurs

A. SAMAR (1), A. DEMENY (2), JP. VERNET (3), L. REBILLARD (3), A. GAUTHIER (3), E. CESAREO (3), C. FOSSAY (1), K. TAZAROURTE (3)

1. Urgences-SMUR, CH Fontainebleau, Fontainebleau, France
2. SMUR La Pitie Salpetriere, La Pitie Salpetriere, Paris, France
3. SAMU-SMUR, CH Melun, Melun, France

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Introduction

La compréhension des mécanismes physiopathologiques pronostiques des traumatismes crâniens graves (TCG) à beaucoup évolué au cours des deux dernières décennies permettant l'édiction de recommandations françaises en 1998. Ces recommandations sont mal appliquées, sans qu’il soit possible de différencier un manque de connaissance ou de matériels (1). Nous avons cherché à évaluer le niveau de connaissance des recommandations chez les médecins urgentistes.

Matériels et méthode

Nous avons réalisé une enquête téléphonique multicentrique auprès de médecins métropolitains travaillant dans un service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR). Les SMUR métropolitains ont été recensé par l’annuaire des SAMU de France. L’inclusion des médecins s’effectuait au hasard de la liste de garde et chaque médecin devait, pour être inclus, répondre à un questionnaire prédéterminé qui reprenait les principes de prise en charge des TC. Cette étude a eu lieu d’avril à juin 2011 et les résultats ont été comparés à une étude similaire réalisée entre avril et juin 2005.

Résultats

Tous les médecins contactés ont accepté de répondre (n=367).92% (n=338) des médecins déclaraient connaitre les recommandations vs 84% (n=299) en 2005 (p<0,05). 29,1% (n=107) les connaissaient; 28,3% (n=104) les appliquaient et 23,7% (n=87) disposaient des moyens pour le faire. En 2011, 357 (97,3%) urgentistes respectaient l’objectif de pression artérielle systolique (P.A.S. > 90 mmHg) et 244 (66,5%) celui d’une normocapnie. 268 médecins (73%) connaissaient l’indication du mannitol mais seuls 264 (71,9%) disposaient de mannitol à 20%. En 2005 ces chiffres étaient respectivement de 355 (99,7%) (p<0.05), 310 (87,1%) (ns), 227 (63%) (p<0.05%) et 137 (38%) (ns).

Discussion

La diffusion initiale des recommandations semble bonne. Les objectifs élémentaires de prise en charge sont connus mais il subsiste un problème de recours à l'osmothérapie. Le mannitol est parfois non utilisé, d'autres fois non disponible. Notre étude ne retrouve pas d'élément déterminant dans la compréhension de cette attitude; sont essentiellement évoqués les effets secondaires redoutés et le manque de preuves scientifiques. Nos résultats posent les questions de l'entretien des connaissances d'une part et de l'intérêt d’autre part d'une grande étude sur l'usage du mannitol en pré-hospitalier.

Bouhours et al. Ann Fr Anesth Réanim 2008;27 :397-404

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