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Évaluation des pratiques professionnelles concernant les gazdu sang artériels fait aux urgences

Auteurs

L. Paris (1), N. Ben khalifa (1), J. Caron (1), A. Dumain (1), P. Godfroy (1), E. Casalino (2), M. Wargon (1), A. Hervieux (1)

1. Service d'accueil des Urgences, Hôpital Saint Camille, Bry-sur-Marne, France
2. Service d'accueil des Urgences, Hôpital Bichat, Paris, France

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Objectif

Les gaz du sang artériels (GDSA) aux urgences sont un outil important pour la prise en charge et la décision thérapeutique, mais ce geste n’est pas anodin (douloureux, invasif) et source de complications. L'objectif de cette étude est d'évaluer l’intérêt sur la prise en charge  des GDSA.

Matériels et méthodes

Cette étude prospective, observationnelle, de 5 mois, a recueilli au sein d'un service d'accueil des urgences les paramètres de GDSA : pO2, pCO2, saturation, et les lactates artériels, en fonction du motif pour lequel les GDSA avaient été prescrits (ventilation, oxygénation, équilibre acido-basique). Un calcul de sujets nécessaire a été réalisé pour une modification de la prise en charge dans 50% des cas avec une précision à 10% soit 96 patients.

Résultats

116 patients ont été inclus lors de l’étude. Dans 95,7% des cas, les GDSA sont réalisés sans test d’Allen au préalable. Ils sont  réalisés dans 73,3% des cas devant une détresse respiratoire, dans 25 % des cas pour connaitre la ventilation et dans 31 % des cas pour apprécier l’oxygénation. Connaitre l’équilibre acido-basique en revanche, n’est retrouvé que dans 8,6% des cas.
Dans 55,2 % des cas, les GDSA n’ont pas aidé au diagnostic mais ils ont modifié la prise en charge thérapeutique dans 53,4 %. Il existe une corrélation significative des modifications de prise en charge en présence d’une saturation inférieure à 90 % (23,3 %, p = 0,045) ainsi qu’en cas d’hypoxie inférieure à 70 % (39,7 %, p = 0,014). L’étude a mis en évidence dans les situations d’hypercapnie (32,8 %) une corrélation entre l’aide au diagnostic (p = 0,045) et la modification de la prise en charge thérapeutique (p = 0,024).

Discussion

Cette étude nous a permis de démontrer que les gaz du sang artériels modifiaient essentiellement la prise en charge thérapeutique en cas d’hypercapnie. Dans la revue de la littérature, il existe une corrélation entre la capnie veineuse et la capnie artérielle pour les valeurs basses : s’il n’y a pas d’hypercapnie (CO2 > 45 mmHg) sur un prélèvement veineux, il n’y aura pas d’hypercapnie en artériel. Nous pourrions donc envisager de modifier nos pratiques et réaliser une gazométrie veineuse en première intention, selon des critères cliniques qui doivent faire l’objet d’une prochaine étude.

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