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Intérêt du recours à l’angioscanner thoracique en première intention en cas de suspicion d’embolie pulmonaire

Auteurs

S Verissimo, F Moustafa, N Dublanchet, J Schmidt

Pôle SAMU-SMUR-Urgences, CHU Gabriel Montpied, Clermont-Ferrand, France

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Introduction

L’embolie pulmonaire (EP) reste à l’heure actuelle un problème de santé publique. Pour le clinicien le diagnostic est difficile du fait de la faible spécificité des symptômes. L’angioscanner thoracique a désormais une place centrale dans la démarche diagnostique de l’EP. L’objectif de notre étude est de connaitre la prévalence des embolies pulmonaires lorsqu’un angioscanner thoracique est réalisée pour « suspicion d’embolie pulmonaire » et la prévalence des diagnostics alternatifs apportés par cet examen.

Matériel et méthode

Il s’agit d’une étude prospective monocentrique réalisée sur 3 mois entre le 1er mai 2012 et le 31 juillet 2012. Nous avons étudié les diagnostics retenus après la réalisation d’un angioscanner thoracique chez 105 patients suspects d’embolie pulmonaire.

Résultats

Lors de notre étude 105 patients ont bénéficié d’un scanner thoracique. La prise en charge de chaque patient a été comparée à l’algorithme décisionnel de nos sociétés savantes. L’embolie pulmonaire a été suspectée par le clinicien pour 68.5% devant une dyspnée et pour 44.8% devant une douleur thoracique. Une majorité de patients présentaient un risque intermédiaire selon le score révisé de Genève (n = 61 ; 58,1%). Une EP a été diagnostiquée chez 24 patients (22,9%).  Parmi les 81 patients restants,  35 (33.3%) avaient un examen tomodensitométrique normal. Chez 45 (42.9%) patients un diagnostic alternatif a pu être posé. Le plus souvent, il est retrouvé une pneumopathie (n = 17, 16.2%), un œdème aigu du poumon (n = 9, 8.6%) et un épanchement pleural (n=9, 8.6%). Trente-six patients (34.3%) ont quitté le service des urgences pour regagner leur domicile, 34 d’entre eux avaient un scanner strictement normal et 2  présentaient une pathologie compatible avec un traitement en ambulatoire.

Conclusion

L’utilisation de l’angioscanner thoracique dans les stratégies diagnostiques a amélioré très significativement la prise en charge des EP. Notre étude prospective souligne l’importance des diagnostics alternatifs que permet cet examen dans le contexte de l’urgence, et l’impact sur la prise en charge des patients. La réalisation du scanner thoracique en urgence a un intérêt médical (sécurité du patient) et un intérêt économique (frais médicaux). La réalisation de l’angioscanner doit suivre les algorithmes décisionnels mis en place par nos sociétés savantes et ne doit en aucun cas devenir un examen « contraphobique » pour le clinicien.

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