AuteursN. Travers, J. Vaux, T. Boche, A. Aurore, A. Abdel Wahab, M. Dru, J. Marty, C. Chollet-Xémard SAMU 94, CHU Henri Mondor, Créteil, France ![]() |
IntroductionLe recueil du consentement du patient est obligatoire dans le cadre des études biomédicales. Il doit être libre et éclairé. Cela implique que le médecin informe de façon claire et adaptée le patient afin qu’il soit en mesure d’exercer sa liberté de jugement et de décision. Néanmoins, la délivrance de ces informations et le recueil du consentement peuvent sembler difficile en médecine d’urgence, en particulier lorsque l’état du patient impose une prise en charge rapide. L’objectif de ce travail était d’évaluer les pratiques et le ressenti des médecins du SMUR concernant le recueil de ce consentement en préhospitalier. Matériel et méthodeUn questionnaire anonyme a été élaboré et distribué à l’ensemble des médecins du service. Les paramètres évalués étaient : pratique du recueil du consentement, temps consacré à ce au recueil, ressenti du médecin pendant le recueil. Les résultats sont exprimés en pourcentage et en effectifs. RésultatsTous les médecins ayant répondu au questionnaire (n=20) comprenaient la nécessité de réaliser des essais thérapeutiques en situation d’urgence. 95% d’entre eux jugeaient les formulaires de consentement trop longs (n=19). 80% en estimaient le vocabulaire compréhensible (n=16), bien que 50% le considéraient inapproprié (n=10). Seuls 25% des médecins déclaraient lire systématiquement les formulaires de consentement lors de la mise en place des études (n=5). Concernant le recueil, 50% des médecins déclaraient y consacrer moins de 5 minutes (n=10), 60% ne pas délivrer assez d’explications (n=12) et 70% ne pas dédier suffisamment de temps à ces explications (n=14). Si 65% des médecins se sentaient en confiance lors du recueil (n=13), ils étaient néanmoins 50% à juger cette situation stressante (n= 10) et 85% à se sentir pressés par le temps (n=17). Le stress ressenti était pour 85% des médecins lié au malade et à son entourage (n=17). DiscussionLe recueil du consentement dans le cadre de la recherche biomédicale reste un acte difficile en urgence et la plupart des médecins estiment ne pas y consacrer suffisamment de temps. Le stress occasionné par l’urgence de certaines prises en charge pourrait expliquer en partie ce fait. Une meilleure connaissance du contenu des formulaires de consentements et la préparation de certains éléments de langage en amont des inclusions pourraient améliorer nos pratiques et optimiser le recueil de consentement. |