AuteursA. Barthélemy, M. Cadiou, F. Carpentier, C. Paquier, P. Dumanoir Service d'Accueil des Urgences, centre hospitalier universitaire, Grenoble, France ![]() |
IntroductionLa radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP) est très fréquemment prescrite en cas de douleurs abdominales aigües, qui représentent 10 % des admissions aux urgences. Pourtant d’après la HAS, ses indications sont très limitées. L’objectif principal de l’étude est d’évaluer l’impact d’un protocole de prescription sur la proportion d’ASP réalisés devant une douleur abdominale aigüe non traumatique de l’adulte. Matériel et MéthodeCette étude prospective (mars 2011-juin 2012), réalisée dans six centres hospitaliers (1 CHU et 5 CHG) est une étude interventionnelle de type avant-après évaluant l’impact d’une formation ciblée sur la prescription de l’ASP. Trois phases composaient l’étude : une phase d’évaluation des pratiques, une phase de formation avec rappel des recommandations (cours, mails, courriers) et information aux radiologues et une phase étudiant l’efficacité de l’intervention. RésultatsQuatre cent douze patients ont été inclus, 196 hommes et 216 femmes, avec une moyenne d’âge de 48.38 ans. Les populations des différentes phases étaient comparables. Initialement, 59% des ASP sont prescrits hors recommandations. Après intervention, leur prescription globale diminue de 21% et celle en accord avec les recommandations augmente de 19%. La diminution d’ASP réalisés n’entraine pas d’augmentation significative du nombre d’échographies ou de scanners qui auraient pu être réalisés en compensation et ne majore pas significativement le nombre de patients sans diagnostic à la fin de la prise en charge. DiscussionCette étude souligne que les ASP, par leur facilité d’accès sont trop souvent prescrits, malgré des indications limitées, clairement définies par la HAS. L’étude présentait un biais d’exhaustivité puisque les inclusions étaient laissées à la discrétion des urgentistes. Avec un rappel simple et régulier des recommandations, il est possible de réduire significativement l’utilisation de l’ASP aux urgences et donc d’avoir un impact positif en termes de coût et en termes d’irradiation pour le patient. A l’issue de cette étude un suivi des prescriptions d’ASP a été mis en place pour évaluer la persistance de cet impact. |