AuteursE. Pierre (1), E. Bonnefoy-Cudraz (2), V. Potinet-Pagliaroli (3), A. Leroy (4), H. De Guillebon (1), E. Hue (1), N. Bryon (1), A. Eskandian (1) 1. Service d'accueil des Urgences - SAMU, Hôpital Fleyriat, Bourg-en-Bresse, France ![]() |
IntroductionLa douleur thoracique est un motif de consultation fréquent aux urgences. Les étiologies en sont nombreuses et de gravité variable. Le praticien peut s'aider dans sa démarche diagnostique de divers marqueurs biologiques. Cette étude vise à évaluer l’intérêt dans l’association de 3 d'entre eux, la troponine, la copeptine et les D-Dimères, dans la stratification du risque devant une douleur thoracique. MéthodeIl s’agit d’une étude prospective portant sur les patients consultant aux urgences de deux centres hospitaliers pour une douleur thoracique de moins de 12 heures. Un bilan biologique, comprenant une troponine, une copeptine et des D-Dimères, ainsi qu’un ECG ont été réalisé à chaque patient. La prise en charge diagnostique et thérapeutique se faisait en insu du résultat de copeptine et n’était pas modifiée par l’inclusion dans l’étude. Les patients étaient tous recontactés 30 jours après la consultation pour un entretien téléphonique de suivi à la recherche d’un diagnostic de pathologie thoracique grave. RésultatsParmi les 108 patients inclus, 19 présentaient une pathologie thoracique grave, telle que définie dans une liste pré-établie, comprenant l’infarctus du myocarde, l’angor, l’embolie pulmonaire, la dissection aortique, la myocardite et l’insuffisance cardiaque aiguë. Dans notre étude, la copeptine élimine ces diagnostics avec une VPN de 97,3% et une sensibilité de 89,5%. Dans le cadre de la stratégie multi-marqueurs troponine+copeptine+DDimères, la VPN et la sensibilité atteignent 100%. Le rapport de vraisemblance de cette association est inférieur à 0,05 et permet donc en cas de négativité du test de passer selon un diagramme de Fagan d’une probabilité pré-test moyenne de 30% à une probabilité post-test de 2%, permettant d’éliminer les pathologies thoraciques graves. Le nombre de sujets à tester (NNS) pour éliminer 1 pathologie grave est de 2,26. ConclusionL’utilisation de la copeptine, surtout en association avec la troponine et les D-Dimères, dans le cadre d’une stratégie multimarqueurs, est une méthode prometteuse dans la stratification du risque chez le patient se présentant aux urgences pour une douleur thoracique. Cette étude est le pilote d’une étude multicentrique de plus grande envergure qui visera à vérifier ces résultats sur un échantillon calculé. |