Auteurs
M. Vranckx (1), A. Rucquoy (2), M. El Kaissi (1)
1. Service d'Accueil des Urgences, CHU de Charleroi, Charleroi, Belgique
2. Département d'Informations Médicales, CHU de Charleroi, Charleroi, Belgique
Introduction
Plusieurs études ont démontré que l’éosinopénie, définie comme une numération absolue d’éosinophiles égale ou inférieure à 40/mm3, est un marqueur biologique d’infection bactérienne ou que son absence permet d’exclure une infection bactérienne. La durée de cette éosinopénie n’est pas connue mais est considérée comme brève par les auteurs après l’instauration d’une antibiothérapie. Les patients se présentent aux urgences dans des délais souvent variables et parfois après prise d’antibiotiques préalablement à leur admission. Dans quels délais l’urgentiste peut-il prendre en compte l’éosinopénie comme marqueur d’infection bactérienne après le début d’une antibiothérapie ?
Matériel et Méthode
Afin d’être certains de la nature bactérienne de l’infection et des délais entre le début de l’antibiothérapie, nous avons mené une étude rétrospective des patients hospitalisés de 2003 à 2007 au départ du service d’urgence pour une méningite dont l’étiologie bactérienne a été clairement documentée par ponction lombaire. La persistance d’une éosinopénie a été vérifiée lors des prélèvements biologiques ultérieurs pendant le séjour hospitalier.
Résultats
Vingt-huit patients ont été inclus. Vingt-sept présentaient une éosinopénie à l’admission. Celle-ci est retrouvée dans 100% des cas lors du prélèvement suivant effectué moins de 24h plus tard (n = 27), persiste entre 24h et 36h (n = 19) et même entre 36h et 48h (n = 17). Par contre, elle n’est plus systématiquement présente au-delà de 48h.
Conclusions
L’éosinopénie présente en cas de méningite bactérienne perdure jusqu’à 48h après le début de l’antibiothérapie. Son rôle de marqueur biologique d’une infection bactérienne peut donc être pris en compte par l’urgentiste même lors d’une antibiothérapie préalable à l’admission. D’autres études sont nécessaires pour confirmer cette persistance d’éosinopénie après instauration d’antibiothérapie dans d’autres types d’infections bactériennes.
