AuteursLaure Hoffman (1), Delphine Bregeaud (2), Mounir Kamboua (3), François-Xavier Ageron (4), Catherine Rouanet (5), Florence Pevirieri (6), Frédéric Adnet (7), Michel Galinski (6) 1. SMUR, Hôpital de Mantes-La-Jolie, Mantes-La -Jolie, France 2. SMUR, Hôpital de Chateauroux, Chateauroux, France 3. SAMU-SMUR, Centre hospitalier sud Francilien, Corbeil- Essonnes, France 4. SAMU-SMUR, Centre hosptalier d'Annecy, Annecy, France 5. SMUR 92, Hôpital Beaujon, Clichy sur seine, France 6. SAMU 93, Hôpital Avicenne, Bobigny, France 7. Urgences-SAMU 93, Hôpital Avicenne, Bobigny, France ![]() |
Les RFE SFMU-SFAR de 2010 sur l’analgésie et la sédation en médecine d’urgence ont proposé l’utilisation de sédatifs pour la mobilisation de patients traumatisés lorsque la titration morphinique était insuffisante. L’objectif principal de ce travail était de connaître les différentes modalités thérapeutiques effectivement utilisées dans cette situation par les smuristes et d’en mesurer l’efficacité. MéthodeEtude observationnelle prospective multicentrique incluant les patients traumatisés sans détresse vitale et communicants. Le critère principal d’évaluation était l’intensité de la douleur et/ou le niveau de sédation lors du geste. L’objectif thérapeutique était considéré comme atteint lorsqu’il n’y avait pas de douleur ou EN ≤ 3 et/ou score de Ramsay ≤ 3. Résultats202 patients successivement inclus dans 10 SMURS ont été analysés. L’âge médian [Interquartile] était de 38 ans [23-62], 70% étaient des hommes et les traumatismes étaient dus à des AVP (38%), des chutes (36%) et des accidents de sport (12%) (autres : 14%). Les principales lésions étaient des fractures et/ou luxations (membres inférieurs (57%), membres supérieurs (14%), 4% de localisation non précisée) et des atteintes des parties molles (contusions, plaie etc ) (25%) avec une seule lésion dans 81% des cas. A l’arrivée de l’UMH, la douleur spontanée était sévère dans 82% des cas. Le geste principal était une réduction de fracture ou de luxation ou un réalignement de membre dans 48% des cas, une pose d’attelle dans 17% des cas, une mobilisation simple (27%) (autres : 8%). Vingt modalités thérapeuiques différentes ont été utilisées incluant ou non palier 1, MEOPA, ALR, morphine, sédatif. Au moins un sédatif (propofol, kétamine, midazolam, étomidate) a été administré chez 110 patients (54%). Le taux d’efficacité à été de 54% [IC95%= 47 - 61]. Les facteurs associés à cet objectif (analyse multivariée) étaient une association morphine-sédatif (OR [IC95%]=3,0 [1,3-7,0]) ou un sédatif sans morphine [13,5 [2,6-69,2] versus morphine sans sédatif, et une réduction et/ou un réalignement de membre (OR=4,9 [1,6-15,2] versus une mobilisation simple. Parmi les patients douloureux lors du geste (N=120), 47% avaient une douleur sévère. ConclusionEn préhospitalier, 46 % des patients traumatisés étaient douloureux lors de la mobilisation dont près de la moitié avec une douleur sévère. L’utilisation d’un sédatif était associée à une meilleure analgésie lors du geste. |