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La mesure de la pression artérielle au membre inferieur : une pratique controversée

Auteurs

Steven Lagadec (1),

Christophe Bernard (1),

Albertina Fernandes (2),

Francois Xavier Laborne (1),

Franck Cohen (3),

Cyril Bazzoli (1),

Nicolas Briole (1),

Bruno Garrigue (1)

1. SAMU 91, Centre Hospitalier Sud Francilien, Corbeil essonnes, France

2. Réanimation polyvalente, Centre Hospitalier d'Orsay, Orsay, France

3. SAMU 22, Hôpital Yves Le Foll, Saint Brieuc, France

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Introduction

La mesure de la pression artérielle (PA) non invasive est un acte de soin courant. En cas de contre-indication à l’utilisation du site huméral, le membre inférieur (MI) demeure une alternative. Notre étude s’intéresse à cette pratique dans les soins infirmiers à travers les recommandations de bonne pratique, l’enseignement de la méthode dans les Instituts de formation en Soins Infirmiers (IFSI) et enfin son impact dans la pratique infirmière.

Matériels et Méthodes

Trois axes de recherche ont été suivis : une recherche bibliographique portant sur les recommandations de bonnes pratiques de mesure de PA, une enquête téléphonique auprès d’IFSI, une enquête de pratiques professionnelles auprès d’infirmiers(es) réalisée sous la forme d’un questionnaire en ligne.

Résultats

Aucune recommandation de bonne pratique ne propose de mesurer la PA au MI. Dans les 22 IFSI interrogés, 95% des formateurs audités n’enseignent pas la mesure de PA au MI. Nous avons analysé 275 questionnaires en ligne réalisées auprès d’infirmiers diplômés d’état (IDE) (57%) et d’infirmiers anesthésistes diplômés d’état (IADE) (43%). Ceux-ci exercent auprès de patients adultes (61%), pédiatriques (4%), adultes et pédiatriques (35%). Le lieu d’activité est le SMUR (28%), le bloc opératoire (21%), les urgences (16%), la salle de réveil (14%), la réanimation (9%), les soins intensifs (3%) et autres services (9%). 92% des personnes interrogées mesurent la PA au MI ( 22% au moins une fois par an, 43% au moins une fois par mois, 27% une fois par semaine et 4% quotidiennement), en l’absence de protocole de service dans 99% des cas. La PA est mesurée au MI quand la mesure au membre supérieur est impossible dans 98% des cas, en routine dans 2% des cas. Les IADE mesurent la PA au MI plus souvent que les IDE (p=0.01). Le site retenu pour mesurer la PA au MI est : le mollet (54%), la cheville (43%) et la cuisse (2%). 34% des personnes interrogées pensent que les valeurs de la PA au MI correspondent aux valeurs de la PA humérale.

Conclusion

La mesure de la PA au MI ne repose sur aucune recommandation et n’est que rarement enseignée. Pourtant, elle demeure largement pratiquée aussi bien par les IDE que les IADE. Les sites utilisés sont le plus souvent le mollet ou la cheville, exceptionnellement la cuisse.

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