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Pertinence et utilité des voies veineuses périphériques aux urgences

Auteurs

Fanny Rouyer,

Bertrand Guihard,

Jérome Sudrial,

Alexis Casalonga,

Céline Pellet,

Arnaud Michalon,

Frédéric Nativel,

Xavier Combes

SAMU 974, CHU Saint Denis de la Réunion, saint denis de la Réunion, Réunion

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Introduction

La mise en place de voie veineuse périphérique (VVP) est la procédure invasive la plus fréquemment réalisée en milieu hospitalier. Elle est associée à des complications, responsables d’une importante morbidité. L’analyse de la pertinence des VVP a été peu étudiée dans les services d’accueil des urgences (SAU). Nous avons conduit une étude afin d’évaluer le taux de VVP mises en place dans notre service d’urgence, leur utilisation, leur pertinence et leurs complications.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude prospective, descriptive, monocentrique au sein des urgences de notre hôpital. Durant 11 journées, un investigateur a évalué les dossiers de l’ensemble des patients pris en charge au SAU. Nous avons recueilli les caractéristiques démographiques et médicales des patients perfusés, puis analysé la pertinence des VVP mises en place au regard de leur utilisation et de leur utilité. Nous avons ensuite suivi les VVP des patients perfusés dans les services d’hospitalisation jusqu’à leur retrait, en répertoriant leur délai de maintien et la survenue de complications.

Résultats

Sur les 605 patients ayant été admis aux urgences durant la période d’étude, 34% ont bénéficié d’une pose de VVP. Parmi celles-ci, 57% sont considérées comme non pertinentes car inutilisées dans 57 % des cas avec une alternative thérapeutique orale qui existait dans 43 % des cas. Nous avons suivi 92 VVP jusqu’à leur retrait et noté 7 épisodes de phlébites (8%). Parmi les VVP compliquées, 43% étaient non pertinentes. La durée moyenne de maintien des VVP ayant entrainé des complications a été de 80 heures contre 35 pour celles n’ayant pas occasionné de complication (p<0.02).

Discussion

57 % des VVP mises en place dans notre service d’urgence ne sont pas pertinentes et la moitié des VVP responsables de complications dans les services auraient pu être évitées. Notre travail montre que la durée de maintien des VVP est un critère indépendant de complications. L’utilisation de traitement per os doit être privilégiée et la prescription de VVP devenir plus raisonnée au sein de notre service.Conclusion : Plus de la moitié des VVP posées aux urgences n’est pas pertinente. La réduction du nombre de VVP doit être une priorité en raison de la morbidité induite.

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