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Traumatismes abdominaux fermés de l’enfant : identification de facteurs de risque de lésions intra-abdominales

Auteurs

Thomas Hamon (1),

Philippe Galinier (2),

Christiane Baunin (3),

Isabelle Claudet (1)

1. Service d'Accueil des Urgences Pédiatriques, Hôpital des Enfants-CHU Toulouse, Toulouse, France

2. Chirurgie viscérale pédiatrique, Hôpital des Enfants-CHU Toulouse, Toulouse, France

3. Radiologie pédiatrique, Hôpital des Enfants-CHU Toulouse, Toulouse, France

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Objectif

Le but de cette étude était d’identifier l’existence de facteurs cliniques et biologiques, associés à une ou des lésions intra-abdominales (LIA) après un traumatisme abdominal fermé (TAF) de l’enfant.

Population et méthodes

Etude rétrospective de tous les enfants présentant un TAF admis entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2012 dans un service d’Accueil des Urgences Pédiatriques. Les données cliniques, biologiques et radiologiques de l’examen initial ont été collectées. Une LIA était définie par une lésion d’un organe ou la présence d’un hématome intra-abdominal mis en évidence par un examen d’imagerie ou lors d’une intervention chirurgicale.

Résultats

Parmi les 363 patients inclus, 62 (17%) enfants présentaient une LIA. La moyenne d’âge était égale à 8 ± 4 ans. Les deux principales causes de TAF étaient les accidents de voie publique (33%) et les accidents de sport ou de loisirs (30%). Parmi ces patients, 257 enfants ont bénéficié d’une imagerie de l’abdomen : 188 échographies, 75 tomodensitométries (TDM), 49 abdomen sans préparation. Parmi les patients à échographie initiale normale (n=149), trois enfants avaient une LIA secondaire (contusion hépatique, fracture rate, hématome sous capsulaire rénal), aucun patient avec TDM normal initial n’a développé une LIA. Parmi les enfants présentant un épanchement abdominal échographique sans anomalies d’organes (n=17), sept patients présentaient une LIA. Une hospitalisation en chirurgie était réalisée chez 196 patients (39%). Trois patients ont nécessité une intervention chirurgicale abdominale. Dans l’analyse comparative multivariée, trois facteurs circonstanciels, trois facteurs cliniques et trois facteurs biologiques restaient associés à un risque significatif de LIA : mécanisme de haute énergie (OR 3,5 [1,8-6,6[ p=0,0001), accident de sport ou de loisir (OR 2,6 [1,4-4,6[ p=0,002), être un garçon âgé de 5 à 15 ans (OR 2,6 [1,4-4,8[ p=0,003) ; douleurs abdominales à l'admission (OR 4,3 [1,8-10,2[ p=0,0009), lésions associées extra-abdominales (OR 3,4 [1,5-7,7[ p=0,024), défense abdominale (OR 3,2 [1,5-6,9[ p=0,0033) ; ALAT ≥ 2N (OR 14,1 [3,4-58,7[ p=0,0003), hématurie ≥ 80GR/mm3 (OR 8,6 [2,1-35,6[ p=0,003).

Conclusion

L’identification de tels facteurs de risque permet de mieux déterminer, parmi les enfants présentant un TAF, ceux nécessitant un examen tomodensitométrique et ceux-ci vont être intégrés dans un score composite de validation future.

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