AuteursSabine VILLANOVA (1), Farès MOUSTAFA (1), Nicolas DUBLANCHET (1), Nathalie BAILLY-GLOMOT (1), Julien RACONNAT (1), Catherine ROUGIER (1), Daniel PIC (1), Jeannot SCHMIDT (1) 1. Pôle SAMU-SMUR-Urgences, CHU Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France ![]() |
IntroductionLa néphropathie induite est une complication iatrogène, et potentiellement grave, des procédures diagnostiques et thérapeutiques comportant une injection de produit de contraste iodé. Son incidence varie de 2% à 25% selon l’existence ou non de facteurs de risques. L’objectif principal de notre travail a été d’évaluer l’incidence de la néphropathie induite en fonction du respect ou non des recommandations d’hydratation encadrant l’injection. Matériel et méthodesNous avons mené une étude observationnelle, rétrospective, monocentrique au sein des urgences adultes et de l’unité d’hospitalisation de courte durée entre mai 2013 et juillet 2013. Les critères d’inclusion étaient représentés par une tomodensitométrie avec injection de produits de contraste iodés et un facteur de risque de néphropathie induite (âge supérieur à 75 ans, diabète, déshydratation, hypovolémie, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale et/ou anémie). Deux groupes ont été constitués rétrospectivement selon le respect ou non des recommandations d’hydratation recommandations KDIGO (Kidney Disease Improving Global Outcomes). Le critère principal de jugement était l’apparition d’une néphropathie au cours des 7 jours après l’examen (augmentation de 25% de la créatininémie ou de 44 micromoles par litre). Résultats360 patients d’âge moyen 70.5 +/- 16 ans, dont 50,2% de femmes ont été inclus. Soixante et onze patients (19.7%) ont bénéficié d’une hydratation conforme aux recommandations. Parmi les 289 autres patients, 144 (49.8%) n’ont reçu aucun soluté d’hydratation. Les groupes « hydratation conforme » (n=71) et « hydratation non conforme » (n=289) étaient comparables en termes de sexe, type d’examens tomodensitométriques mais différaient par l’âge (75.5+/-12 vs 69.37+/-17 ans, p=0.01), une insuffisance rénale préexistante (42.25% vs 23.18%, p=0.02), le nombre moyen de facteurs de risque (1.98+/-1.06 vs 1.57+/-0.79, p=0.002) et le volume de produit de contraste reçu (91.4+/-45.6 ml vs 81.7+/-15.1 ml, p=0.01). L’incidence de la néphropathie induite était plus faible dans le groupe des patients correctement hydratés de manière non significative (5.63% vs 7.26%, p=0.235). ConclusionLes recommandations d’hydratation des patients bénéficiant d’une injection de produits de contraste iodés et présentant des facteurs de risque de néphropathie sont trop peu respectées. Notre étude suggère que leur respect diminue l’incidence de la néphropathie induite. |