AuteursAudrey Berthoumieu (1), Marceau Bouteille (2), Christophe Choquet (3), Benoit Doumenc (1) 1. Service d'Accueil des Urgences, Hôpital Delafontaine, Saint Denis, France 2. Service d'Accueil des Urgences, Hôpital Neuilly Courbevoie, Neuilly, France 3. Service d'Accueil des Urgences, Hôpital Bichat Claude Bernard, Paris, France ![]() |
ObjectifsAnalyse des discordances d’interprétation des radiographies des membres, de leurs conséquences pour le patient, et du système de relecture dans un SAU médico-chirurgical. IntroductionL’interprétation en temps réel par les radiologues des radiographies réalisées aux urgences est impossible. Un système de relecture existe au sein de notre SAU. Matériels et méthodesEtude prospective monocentrique du 1er janvier au 30 juin 2012, avec recensement des comptes rendus des radiographies et comparaison aux dossiers médicaux. Résultats143 divergents ont été identifiés parmi 7563 dossiers (1,9%). Ils étaient constitués de 139 fractures, entorses ou anomalies non vues et de 4 fractures finalement inexistantes. Il s’agissait d’une erreur de localisation dans 9,7% (n=14). Les principales localisations étaient le coude (19,5%), les doigts (13,3%), le tarse (8,4%), les orteils (7,7%), la cheville (7%). Seul 15 avis spécialisés (10,5%) ont été demandés (orthopédie n=14, radiologie n=1). Le pronostic fonctionnel était engagé dans 49,6% des dossiers (n=71), une modification thérapeutique était nécessaire dans 25,9% (n=37) et le pronostic vital engagé dans 2,8% (n=4). Les discordances survenaient pendant le temps de garde dans 58,7% et le week-end dans 37,8%. Les patients sortis du SAU ont été invités à reconsulter de façon systématique dans 27,7% des cas. Seuls 21 (47%) des 44 patients convoqués (n=31% des divergents) ont reconsultés. Ils ont bénéficié pour 57% d’entre eux (n=12) d’un traitement orthopédique et pour 9,5% d’une chirurgie (n=2). Les médecins séniors étaient seuls responsables de 77,6% des erreurs. Les médecins formés à la médecine d’urgence avec un complément en traumatologie commettaient le moins d’erreurs (3,75 divergents/ Equivalent Temps Plein) versus ceux ayant uniquement un diplôme de médecine d’urgence (6,5 divergents /ETP). Les médecins sans formation d’urgentiste et de traumatologie étaient responsables de la majorité des erreurs (23,8 divergents /ETP). ConclusionL’incidence des divergents est comparable à la littérature. Notre étude a permis de cibler les localisations les plus fréquemment discordantes et celles dont l’impact fonctionnel est non négligeable. Elle montre une lacune de formation en traumatologie des médecins urgentistes et doit déboucher vers une meilleure coopération entre services. |