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La saturation du département des urgences : quels indicateurs sont-ils pertinents ?

Auteurs

Jochen Bergs (1),

Sandra Verelst (2),

Cindy Vandoren (3),

Jean-Bernard Gillet (2)

1. Département Management, Université d’Hasselt, Belgique

2. Département des Urgences, Hôpital Universitaire de Leuven, Belgique

3. Département d’information médicale, Hôpital Universitaire de Leuven, Belgique

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Introduction

La saturation des service d’urgence (SU) est un phénomène récurrent. Diverses méthodes sont proposées dans la littérature pour définir la saturation, la plus utilisée étant le rapport entre le nombre de patients présents et le nombre de places disponibles (lits et brancards) dans le SU. Cette méthode est critiquée car elle ne prend pas en compte la gravité des patients présents pour qui les temps d’attente sont plus problématiques. L’étude a pour but de définir une méthode alternative reposant sur l’analyse des temps d’attente de prise en charge initiale (TAPCI) en fonction des degrés de sévérité établis par le triage infirmier utilisant l'échelle de triage à cinq niveaux ESI, allant du plus grave & au plus bénin 5 (Wuerz, 2000).

Méthode

Dans notre hôpital universitaire de 1.800 lits, 55.000 patients sont admis annuellement au SU qui dispose de 40 lits ou brancards. L’étude examine la corrélation entre le nombre de patients simultanément présents et l’intervalle de temps entre l’inscription à l’arrivée du patient et l’admission physique dans un local d’examen et de traitement (TAPCI). Pour les patients ESI 1 et 2 (gravité la plus élevée), aucun délai n’est théoriquement toléré. Par convention, nous avons considéré que plus de 10 minutes de temps d’attente pour le code ESI 1 et 30 min de temps d’attente pour le code ESI 2 était inacceptables. Le dossier médical informatisé enregistre les mouvements des patients et donne toute les 10 min un décompte des patients présents.

Résultats

L’étude a porté sur 9.458 patients classés ESI 1 & 2 en 2012. Il existe une corrélation linéaire entre le nombre de patients présents et le temps d’attente. Si la médiane des temps d’attente pour les codes ESI 1 et 2 est respectivement de 5 et 12 min, on constate que 16 % des patients ayant un codes ESI 1 et 18.9 % des patients ayant un codes ESI 2 ont des temps d’attente inacceptables. Suivant l’index de Youden, les TACPI deviennent inacceptables à partir d’un nombre de patients présents égal ou supérieur à 60 mais avec, respectivement, une faible sensibilité (0.618) et spécificité (0.657) pour les patients ESI 1 et (0.738) et (0.627) pour les patients ESI 2.

Conclusions

Malgré des temps d’attente médians acceptables, l’étude montre que, pour près d’un patient critique sur 5, nos temps de prise en charge sont inacceptables. Sur cette base, notre institution a pris conscience de la nécessité d'examiner de nouvelles stratégies pour éviter la saturation du SU.

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