Voir le poster associé

Pratique de la ponction pleurale dans les épanchements liquidiens non traumatiques. Étude observationnelle rétrospective dans un service d’accueil des Urgences

Auteurs

Uriel Leiva (1),

Sabrina Kepka (2),

Jean-Baptiste Pretalli (1),

Thibaut Desmettre (1)

1. Service d'Accueil des Urgences, CHRU de Besançon, Besançon, France

2. Service d'Accueil des Urgences, Hôpital de Strasbourg, Strasbourg, France

Voir le poster associé

Introduction

Un épanchement pleural liquidien non traumatique peut engager le pronostic vital et/ou fonctionnel. La British Thoracic Society (BTS) a établi en 2010 des recommandations sur les indications de ponction pleurale en urgence. Objectif de l’étude : évaluer la pratique de la ponction des épanchements pleuraux liquidiens non traumatiques aux urgences, en regard des recommandations de la BTS.

Matériels et méthodes

Étude rétrospective observationnelle dans un service d'accueil des urgences sur l'année 2012. Inclusion de tous les patients présentant un diagnostic d'épanchement pleural liquidien non traumatique. Données recueillies à partir des dossiers médicaux générés par le logiciel Résurgences, avec en requête le mot clé « épanchement pleural ». Les examens d'imagerie ont été consultés à partir du logiciel « PACS » de la radiologie. Le critère de jugement était l’indication de ponction selon la BTS, sur la présence d’au moins un des critères suivants : mauvaise tolérance ; association à des signes de sepsis ; association à une pneumopathie infectieuse sauf en cas d'épanchement de faible abondance ; suspicion d’une origine néoplasique.

Résultats

Quarante-sept patients âgés de 69 ±13 ans ont été inclus sur une période d'un an. Les épanchements de faible, moyenne et grande abondance représentaient respectivement 6 cas (13%), 26 cas (55%) et 15 cas (32%). L'épanchement pleural était mal toléré dans 68 % des cas. Il existait des signes de sepsis chez 62 %des patients. La ponction pleurale était indiquée d'après les recommandations de la BTS dans 77 % des cas : mauvaise tolérance clinique 32 cas (68%) ; signes de sepsis avec epanchement de moyenne ou grande abondance 29 cas (62%) ; suspicion d’épanchement parapneumonique de moyenne ou grande abondance 2 cas (4%) ; signes évocateurs d’un épanchement néoplasique 11 cas (23%). La ponction a été effectuée chez 9 patients, soit 25 % des situations où elle était indiquée.

Conclusion

Il existe une inadéquation entre les recommandations de la BTS et la pratique de la ponction pleurale aux urgences. La saturation des services d'accueil des urgences, l'absence de recommandations françaises précises, la méconnaissance des recommandations de la BTS et la crainte de la survenue de complications de la ponction pleurale expliquent probablement ces résultats. L’impact en terme de morbi-mortalité de la non réalisation de la ponction nécessite d’être évalué plus précisément.

Retour en haut de page