AuteursMélanie BIGOT, Lionel DEGOMME, Clotilde DOLLARD, Pascal BOUSQUET, Muriel PINTE, Claire BROCHE, Papa GUEYE, Didier PAYEN DAR-SMUR, HOPITAL LARIBOISIERE APHP, PARIS, France ![]() |
IntroductionL’utilisation du dispositif intra-osseux (DIO) est de plus en plus fréquente en SMUR en cas d’échec d’abord vasculaire de type voie veineuse périphérique (VVP) lors de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP), et chez des patients obèses ou en état de choc comme alternative à la voie veineuse centrale (VVC). La pose est simple et la courbe d’apprentissage rapide. Bien que geste médical du point de vue légal, son utilisation par un personnel paramédical formé paraît possible et sans risques. Le but de notre étude a été d’évaluer la pose du DIO par le personnel paramédical au sein de notre SMUR. Matériel et méthodeTous les dossiers de patients avec une tentative de pose de DIO ont été recensés sur la période d’octobre 2010 à novembre 2013. Les données suivantes ont été collectées: démographiques, indications de DIO, fonction du personnel ayant réalisé le geste (médecin ou infirmier), pourcentage de succès, complications immédiates (hémorragie, extravasation, fracture, déplacement du DIO), orientation et devenir des patients. Résultats47 dossiers ont été inclus, concernant 29 femmes et 18 hommes. L’âge médian est de 55 ans [42-69]. Les indications de DIO sont la RCP (79%), l’obésité (15%), et les autres situations d’échec de VVP (6%). La pose a été réalisée par un médecin dans 2% des cas et par un infirmier dans 98% des cas. Ce geste s’est soldé par un succès chez 45 patients (95%) dont 43 (91,5%) dès la première tentative. Aucune complication immédiate n’est survenue. 23 patients ont été transportés à l’hôpital et 11 d’entre eux ont survécu (23%), parmi lesquels 3 après un ACR récupéré (8%). 36 patients sont décédés (77%), tous des suites d’un ACR, dont 24 en préhospitalier et 12 en intrahospitalier. DiscussionL’ACR représente la première indication de pose de DIO après échec de la VVP, conformément aux recommandations internationales (1). Dans cette série, ce dispositif a été utilisé comme une alternative à la VVC devant un abord périphérique impossible hors contexte de RCP dans 20% des cas. Avec une formation préalable, sous supervision médicale, l’utilisation du DIO par le personnel paramédical s’est révélée être un succès dans 98% des cas et sans complication immédiate. ConclusionBien encadrée par l’équipe médicale et avec une formation préalable, l’utilisation du DIO pourrait être déléguée aux paramédicaux en préhospitalier sans risque supplémentaire.
(1) ERC : Resuscitation 81 (2010) 1219-1276 |