AuteursAlice Hutin (1), Bertrand Renaud (2), Aline Santin (2) 1. Service d'Accueil des Urgences, Hôpitaux Universitaires Paris Centre, PARIS, France 2. Service d'Accueil des Urgences, Hôpitaux Universitaires Paris Centre, Paris, France ![]() |
IntroductionLes décès précoces après hospitalisation via les urgences sont peu étudiés. Certains décès sont anticipés dès l’arrivée, d’autres ne le sont pas. L’objectif était de décrire ces patients et d’identifier les facteurs associés aux décès précoces non anticipés. MéthodesEtude rétrospective ayant inclus tous les patients hospitalisés via les urgences, dont le décès survenait dans les 48h. Données recueillies à l’arrivée : âge, sexe, comorbidités, paramètres vitaux, signes de gravité, service d’hospitalisation, cause principale du décès. Les patients étaient classés en 2 groupes selon l’anticipation ou non du décès à l’arrivée : décès anticipé (DA) ou non anticipé (DnA). Résultats exprimés en moyenne (+déviation standard) ou nombre de cas (pourcentage). Comparaison de 2 groupes avec les tests du Chi-2 ou t de Student. Résultats50 patients décédés ont été inclus sur une période de 3 mois ; 25 DA et 25 DnA. Les caractéristiques des 2 groupes ne différaient pas : age moyen 82 ans, 44% d’hommes, comorbidités en particulier néoplasiques (42%), défaillances vitales (neurologique 34%, hémodynamique 56%, respiratoire 50%). La moitié des patients bénéficiaient d’un avis de réanimateur, sans différence entre les 2 groupes (p=0.26). Le lieu d’hospitalisation était significativement différent, ainsi 84% des patients DA sont décédés aux urgences vs 40% des DnA (p=0,005). Les causes de décès étaient similaires et d’origine infectieuse pour 40% des patients. DiscussionLa cause principale des décès était l’infection. Parmi les variables recueillies aucune n’étaient associées à l’anticipation du décès et seuls 44% des DnA bénéficiaient d’un avis de réanimateur. Ceci suggère que des optimisations des prises en charge pourraient impacter favorablement le pronostic, en particulier chez les patients septiques. Seuls 16% des DA ont été admis dans un service d’hospitalisation en aval du service urgence, ce qui mérite d’anticiper l’accueil de ces patients au sein de l’hôpital. ConclusionLes caractéristiques des patients décédés précocement ne différent pas selon l’anticipation initiale du décès. Des améliorations de prise en charge de ces patients semblent possibles tant pour adapter précocement l’intensité des soins des DnA que pour l’accueil des DA dans un environnement hospitalier idoine. |