AuteursDéléris Julie, Simonnet Bruno, Bosco-Levy Pauline, Asselineau Julien, Perez Paul, Thicoïpé Michel, Teintillier Eric, Biais Matthieu Urgences SAMU SMUR, Centre Hospitalier de la Côte Basque, Bayonne, France ![]() |
IntroductionLa prise en charge de l’arrêt cardio-circulatoire (ACC) de l’adulte repose en partie sur l’obtention d’un abord vasculaire fonctionnel rapide pour injection d’adrénaline. Une tentative de pose de voie veineuse périphérique (VVP) est recommandée en première intention, suivie en cas d’échec de la pose d’un cathéter intra-osseux (CIO). Cependant, l’obtention d’une VVP peut être difficile en pré-hospitalier, en raison des caractéristiques du patient ou de l’environnement. Cette étude pilote avait pour but d’estimer le délai d’obtention d’un abord vasculaire efficace par le SMUR chez les sujets adultes en ACC selon les recommandations. Matériel et méthodeEtude observationnelle prospective monocentrique ayant inclus consécutivement, de janvier 2011 à janvier 2012, tous les patients éligibles et sans contre-indication à la pose de CIO. Les différents délais d’obtention d’un abord vasculaire efficace, en première et deuxième intention, étaient mesurés. Les facteurs prédictifs d’échec de la VVP ont été recherchés par régression logistique. Un avis favorable du CPP a été obtenu. Résultats164 patients ont été analysés : âge médian 66 ans, 69% d’hommes, 41% en surpoids ou obésité. Au moins un facteur limitant lié aux circonstances (luminosité, nuit, accès) était présent pour 57%. Le délai médian d’obtention d’un abord vasculaire efficace était de 2 : 34 min obtenu par une VVP (n=136, délai médian 2 : 16 min) ou un CIO (n=28, délai médian après échec de la VVP 1 : 43). Les facteurs significatifs prédictifs d’échec étaient l’altération du capital veineux, présent chez 9% des patients (OR=3.98, p=0.02) et la réalisation du geste par un opérateur non paramédical (p=0.01). DiscussionLe taux de réussite du CIO en deuxième intention était supérieur, et le délai d’obtention de l'abord fonctionnel plus court que celui de la VVP. Cependant le gain de temps qui pourrait résulter de la pose d’un CIO en première intention est peut-être surestimé par la mesure du délai de pose après échec de la VVP. ConclusionLes résultats sont en faveur de l’utilisation du CIO en première intention dans la prise en charge de l’ACC en pré-hospitalier. Un essai randomisé doit être réalisé pour déterminer de manière valide si cette stratégie est meilleure que la stratégie actuelle. |