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Evaluation de la température chez le polytraumatisé: l'infirmier smur doit être acteur de l'amélioration des pratiques.

Auteurs

Delphine Hugenschmitt (1), Eric Cesareo (1), Pierre-Yves Gueugniaud (1)

1. SAMU-69, hôpital Edouard Herriot, Lyon, France

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Introduction

L’hypothermie est un facteur de risque de mortalité chez le patient polytraumatisé. Nous avons voulu savoir si l’hypothermie est reconnue dès la phase pré-hospitalière à sa prise en charge SMUR. L’infirmier peut il participer à l’amélioration des pratiques face à un patient polytraumatisé ?

Matériel et méthode

Etude rétrospective sur 12 mois de tous les dossiers SMUR ayant une SAUV pour orientation.

Résultats

700 dossiers référencés dont 82 pédiatriques. Les victimes étaient majoritairement des hommes (75% vs 24%). Il s’agissait d’accidents de la voie publique (54%) devant les chutes (24%) puis les armes blanches ou à feu (8%) et les défenestrations (6%).Les principales lésions étaient le traumatisme crânien (52%), le traumatisme des membres inférieurs (32%), le traumatisme thoracique (28%) ou abdominal (22%).La prise de la température en pré-hospitalier était présente dans 30% des cas. Dans 4% des cas, une hypothermie allant de 28°C à 36°C était recensée. Après obtention de 281 fiches de SAUV et comparaison avec nos dossiers, 14%(40/281) des patients ont été admis avec une hypothermie inférieure ou égale à 35°C.

Discussion

L’hypothermie est une chute de la température corporelle inférieure à 35°C. Elle constitue un phénomène aggravant pour les victimes traumatisées (coagulopathie etc.). Notre étude a montré qu’en pré-hospitalier, le relevé de température est insuffisamment noté. Le relevé de température n’apparaît pas comme prioritaire aux équipes. La prise en charge SMUR est pluridisciplinaire; si le médecin concentre son attention sur la stratégie thérapeutique, la prise de la température devrait être un acte systématique de l’équipe au même titre que celle de l’hémoglobine capillaire ou la pose de voie d’abord périphérique. En pré-hospitalier, il est difficile de corriger l’hypothermie mais il est important d’en limiter précocement son aggravation et les conséquences. Il est nécessaire de mesurer la température. Cet acte relève du rôle propre de l’infirmier SMUR ce qui permettra de mettre en place des stratégies pour limiter le risque d’hypothermie.

Conclusion

Valorisons les infirmiers dans leur rôle propre sans outre passer leurs compétences et sensibilisons les à la prise systématique de la température chez une victime traumatisée afin de s’inscrire dans une démarche d’amélioration des pratiques.

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