Voir le poster associé

La tachycardie jonctionnelle : quelle prise en charge thérapeutique au cours de la rupture de stock de striadyne ?

Auteurs

Laurène Vasseur (1), Jean-Philippe Desclefs  (1), Marie-Laurence Fievet (2), François-Xavier Laborne (1), Mathieu Delay (2), Hung Ta Trung (3), Nicolas Roucaud (3), Nicolas Briole (1)

1. Pôle SAMU-SMUR-Urgences, Centre Hospitalier Sud Francilien, Corbeil Essonnes, France

2. Pôle SAMU-SMUR-Urgences, CHU Pitie-Salpétrière, Paris, France

3. Pôle SAMU-SMUR-Urgences, Hôpital Longjumeau, Longjumeau, France

Voir le poster associé

Introduction

La tachycardie jonctionnelle (TJ) est une pathologie fréquente en médecine pré-hospitalière. Son traitement repose sur les manœuvres vagales et les traitements médicamenteux. La rupture de stock de Striadyne®, traitement de référence, entre décembre 2011 et janvier 2014 en France, a obligé les urgentistes à revoir leur attitude thérapeutique. Quelle a donc été la prise en charge de la TJ en pré-hospitalier au cours des deux années d’indisponibilité de la Striadyne® ?

Matériel et méthode

Registre rétrospectif, descriptif, observationnel et bicentrique auprès de 2 SMUR totalisant 5 équipes, de janvier 2012 à janvier 2014. Ont été inclus les patients présentant un accès de TJ, confirmé par un électrocardiogramme et pris en charge par un SMUR. Les types de traitements utilisés ainsi que leurs posologies ont été recensés, ainsi que les taux de réduction et l’orientation du patient.

Résultats

Parmi les 72 patients inclus, les manœuvres vagales sont utilisées chez 46% des patients et sont efficaces dans 39% des cas. Les 3 méthodes pratiquées en majorité sont la manœuvre de Valsalva, le massage sino-carotidien et le verre d’eau glacée. Les traitements médicamenteux utilisés sont exclusivement l’adénosine (34 patients, 47%) et le diltiazem (24 patients, 33%). Les deux médicaments ne sont pas significativement différents en terme de réduction (82% pour l’adénosine vs 91,6% pour le diltiazem, p=0,45) lorsqu’ils sont utilisés selon les schémas de posologies recommandées. Utilisée en première intention médicamenteuse, la dose d’adénosine 3mg a obtenu un taux de réduction de 12,5%, celle de 6mg un taux de 54% et celle de 12mg un taux de 55%. Au final, sur les 70 patients réduits en rythme sinusal, 27 (38%) sont laissés sur place et 43 (62%) adressés aux urgences.

Discussion-Conclusion

Les manœuvres vagales sont trop souvent négligées d’autant qu’elles sont efficaces dans plus d’1/3 des cas. Parmi les différentes options médicamenteuses proposées dans la TJ, seuls l’adénosine et le diltiazem sont utilisés, dans des proportions comparables. On retrouve une efficacité comparable des 2 médicaments, en accord avec les données de la littérature. Néanmoins, on peut s’interroger sur la pertinence d’une 1ère dose de 3mg d’adénosine vu son faible taux de succès. Enfin, devant le nombre important de patients réduits orienté vers les urgences, il serait intéressant de rechercher le bénéfice de cette démarche par une étude intrahospitalière.

Retour en haut de page