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Bloc auriculo-ventriculaire de haut degré et infarctus du myocarde à la prise en charge initiale

Auteurs

Genséric Auzou (1), Dominique Savary (2), Loïc Belle (3), Francois Xavier Ageron (4), Pierre-Yves Gueugniaud (5), Gilbert Kirkorian (6), Karim Tazarourte (7), Laurent Maggio (8)

1. SAMU 74, Centre hospitalier ANNECY-GENEVOIS, Annecy, France

2. pôle SAMU-SMUR-Urgences, Centre hospitalier ANNECY-GENEVOIS, Annecy, France

3. Service de Cardiologie interventionnelle -coronarographie, Centre hospitalier ANNECY-GENEVOIS, Annecy, France

4. SAMU 74 - CENTRE 15, Centre hospitalier ANNECY-GENEVOIS, Annecy, France

5. Pôle Anesthésie Réanimation Douleur Urgences, EDOUARD HERRIOT, Lyon, France

6. Unité de soins intensifs cardiologiques, Hopital Louis Pradel, Lyon, France

7. Pôle de l'Urgence, Hopital Edouard Herriot, Lyon, France

8. pôle SAMU-SMUR-Urgences, Hopital Edouard Herriot, Lyon, France

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Le bloc auriculo-ventriculaire de haut degré (BAVHD) complique 5 à 15 % des infarctus du myocarde aigus (IDM). Parmi ces BAVHD, certains sont graves et nécessitent une prise en charge rapide et efficace. Le but de notre étude est d’évaluer le type de prise en charge (PEC) initiale du BAVHD dans l’IDM aigu.

Nous avons effectué une étude rétrospective comparative à partir des IDM de moins de 12 heures inclus dans le registre des urgences coronariennes du réseau Nord Alpin des Urgences (RE.NAU) avec ou sans BAVHD à la phase initiale, PEC entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012.

L’âge médian dans la population sans BAVHD est de 62 ans. Celui des patients qui développent un BAVHD est de 73 ans (p< 0.001). Parmi les patients avec BAVHD, ceux qui ont un Killip ≥ 3 sont plus nombreux (64,9 % versus 3,4 %) (p< 0.001). Il y a davantage d’IDM inférieurs chez les patients avec BAVHD (93 %) que chez les patients sans BAVHD (49,4 %) (p< 0.001). Par contre, la mortalité intrahospitalière est plus importante en présence d’un BAVHD (12,3 % versus 5,7 %) (p=0.047).

Sur le plan du traitement du trouble de conduction, 31,6 % des patients avec BAVHD ne bénéficient d’aucun traitement. Le traitement par atropine est réalisé dans 45,6 % des cas. Il est efficace dans 15,4 % des cas. L’isoprénaline est utilisé chez 14 % des patients avec BAVHD; 55 % de ces patients vont développer une chute tensionnelle. Dans 12 % des cas, une sonde d’entrainement électro systolique (EES) transcutanée est mise en place avec une efficacité de 100 %.

La stratégie de reperfusion dans notre cohorte est une stratégie pharmacologique dans 24,6 % des cas. Parmi ces patients thrombolysés avec BAVHD, l’angioplastie de sauvetage est plus fréquente (71,4 % versus 38,7 %) (p=0.013).

L’incidence du BAVHD à la PEC initiale d’un IDM dans notre étude est faible (57 patients sur 2709 IDM, soit 2,1%) . L’âge élevé, le score Killip ≥ 3, l’IDM inférieur sont des facteurs prédictifs de BAVHD dans l’IDM. La présence d’un trouble de conduction est un facteur à part entière de décès intra-hospitalier. 

Si un tiers des BAVHD est bien toléré et ne nécessite pas de traitement, la thérapeutique en préhospitalier la plus efficace, après essai de l’atropine, est l’EES transcutanée. L’isoprénaline reste utilisée malgré sa contre-indication. Il semble qu’il faille privilégier l’angioplastie primaire, en cas de BAVHD, car le taux d’angioplastie de sauvetage post thrombolyse parmi ces patients, est élevé.

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