AuteursJoana MARTINE-SINGER (1), Hugo BASQUIN (2), Jérémy GUENEZAN (2), Olivier MIMOZ (3), Aïham Daniel GHAZALI (2) 1. Service d'Accueil des Urgences, CHU Poitiers, POITIERS, France 2. Service d'Accueil des Urgences, CHU de Poitiers, POITIERS, France 3. Réanimation Chirurgicale, CHU de Poitiers, POITIERS, France ![]() |
IntroductionLa gestion des patients âgés ayant une fracture du col du fémur est un véritable enjeu de santé publique afin de réduire la morbi-mortalité. Cette action passe, entre autre, par la prise en charge de la douleur dès l'arrivée au SAU [1]. Celle-ci repose sur une approche multimodale associant des antalgiques de paliers I et III [2]. Ce travail évalue les modalités de prise en charge de la douleur liée à la fracture du col du fémur de la personne âgée au SAU. Matériels et MéthodesNous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique observationnelle portant sur tous les patients âgés de plus de 65 ans admis au SAU en 2013 pour fracture du col du fémur. Cette étude s'inscrit dans une démarche d'amélioration de la qualité des soins. Ont été relevés les modalités d'évaluation de la douleur, le type et le délai d'instauration des antalgiques. RésultatsNous avons inclus 222 patients âgés en moyenne de 86,4 +- 7,5 ans. Une évaluation de la douleur n'a été retrouvée que chez 92% des patients, avec une variabilité très importante dans sa réalisation par rapport à l'admission (34 +- 62min). La moitié de ces évaluations a été réalisée dans les 13 premières minutes. Un total de 30 patients (13,5%) n'a reçu aucun traitement antalgique, dont trois n'ont pas bénéficié d'évaluation de la douleur. Un total de 172 patients a bénéficié d'un traitement antalgique de palier I seul ou en association. Seuls 23 patients (10,4%) ont reçu le traitement de référence (paracétamol et morphine) et seuls cinq blocs ilio-fasciaux ont été réalisés. ConclusionCette étude retrouve une grande hétérogénéité de la prise en charge de la douleur mettant en évidence des axes de progression. Un biais non modifiable est celui de la différence entre l'heure d'administration du médicament notée sur le dossier et l'heure à laquelle il a été délivré au patient. Une filière de soins spécifique de prise en charge des patients présentant une suspicion de fracture du col du fémur dès les urgences permettrait, à travers la lutte contre la douleur, de réduire la morbi-mortalité.
[1] Boddaert et al. Postoperative admission to a dedicated geriatric unit decreases mortality in elderly patients with hip fracture. Plos One. 2014 [2] Vivien et al. Sédation et analgésie en structure d'urgence. Ann Fr Med Urgence. 2011 |