AuteursDaniel Jost (1), Laure Alhanati (2), Noémie Galinou (2), Olga Maurin (1), Vincent Lanoë (2), Frédéric Lemoine (2), Groupe de Travail sur l'Arrêt Cardiaque (1), Jean-Pierre Tourtier (1) 1. Centre d'Expertise de la Mort Subite , Inserm U970, Paris, France 2. Service Médical d'urgence, Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Paris, France ![]() |
IntroductionLes victimes d’arrêt cardiaque extra hospitalier (ACEH) sont exposées au risque de régurgitation et/ou d’inhalation au cours de leur prise en charge par les différents acteurs de la chaine des secours, une protection complète des voies aériennes supérieures n’étant assurée qu’après l’arrivée du médecin urgentiste. Le but de ce travail était d’observer l’effet des différents acteurs de secours sur l’incidence des régurgitations et/ou inhalation au cours de l’ACEH. Matériel et méthodeEtude observationnelle prospective. Critères d’inclusion: ACEH >18 ans survenu avant l’arrivée des secours. Critère de jugement principal: observation de régurgitation et/ou inhalation aux différents moments de prise en charge (témoin, premier secours professionnel, équipe médicale). Données recueillies: épidémiologiques (âge, sexe, lieu de survenue, présence d’un témoin réalisant un massage cardiaque externe (MCE), cliniques (étiologie, présence de gasps, convulsions initiales, fracture(s) de côte(s) post-MCE, rythme chocable au défibrillateur semi-automatique (DSA), et pronostiques (reprise d’un pouls, transport cœur battant à l’hôpital). Réalisation d’une analyse statistique univariée pour chercher un lien entre la présence de régurgitations et/ou inhalation et les variables étudiées. Comparaison des moyennes par le test de Student, des pourcentages par le test de Chi2. RésultatsSur 3104 ACR survenus en 2013, 764 avaient régurgité et/ou inhalé (24,6%) entre l’effondrement et l’intubation orotrachéale. En effet 319(10,3%) avaient régurgité avant l’arrivée des secours, 241(7,8%) pendant le MCE des secouristes et une inhalation a été constatée à la laryngoscopie chez 204(6,6%) sujets supplémentaires. A noter que 52 (1,7%) sujets associaient régurgitation avant arrivée des secours, pendant le MCE et inhalation visible à la laryngoscopie. Les patients ayant régurgité/inhalé étaient plus jeunes (58,8 ans + 22,5 vs 69,0 + 19,3:p=0,03). Leur taux de fibrillation ventriculaire (FV) au DSA était moins élevé (7,7% vs 18,2%:p=0,05).Les vomissements n’étaient liés à aucune autre variable étudiée et n’influençaient pas le devenir immédiat (reprise d’un pouls palpable:p=0,69; transport cœur battant à l’hôpital:p=0,19) DiscussionLes régurgitations étaient un événement fréquent à chaque phase de prise en charge et associées à un moindre taux de FV. ConclusionUne réflexion doit être menée pour une protection meilleure et plus précoce des voies aériennes supérieures. |