AuteursMaëlle Delacôte (1), Cécile Dars (2), Lise Blanchard (2), Bénédicte Maier (2), Daniel Baugnon (3) 1. SAU-SMUR, Centre Hospitalier de Verdun, Nancy, France 2. SAU/SAMU/SMUR, Centre Hospitalier de Verdun, Verdun, France 3. SAMU-SAU-SMUR, Pôle Urgences, Centre Hospitalier de Verdun, Verdun, France ![]() |
IntroductionAux vues des récentes applications de l’échographie clinique pratiquée au chevet du patient et de l’intérêt croissant qu’elle suscite, nous avons réalisé une étude observationnelle pour évaluer l’utilisation d’un échographe ultra portable embarqué en SMUR, en milieu rural. Matériel et méthodesEtude observationnelle descriptive réalisée sur une période de 9 mois, étudiant l’intérêt de la réalisation d’une échographie à l’aide du Vscan, appareil d’échographie ultra portable, sur toutes les interventions SMUR primaires. Sont étudiés dans un premier temps les critères de modification du diagnostic, de la thérapeutique, de l’orientation et le bénéfice global ressenti par l’urgentiste. Est étudié dans un second temps le taux de concordance entre l’échographie réalisée en préhospitalier et l’imagerie de référence interprétée par un spécialiste, selon le coefficient kappa de Cohen. Nos indications de réalisation d’une échographie en SMUR sont la douleur thoracique, la dyspnée, la douleur abdominale, le traumatisme grave, l’état de choc non traumatique, l’arrêt cardio-respiratoire. Résultats60 examens ont été réalisés. On observe un taux de modification du diagnostic de 32.7%, de la thérapeutique de 30,9% et de l’orientation de 23,6% pour une utilité globale ressentie dans 90,9% des cas. Les examens étaient concordants avec l’imagerie de référence dans 86,1% des cas. Les erreurs retrouvées concernent des échographies cardiaques et pulmonaires. Aucune erreur n’est retrouvée sur l’échographie abdominale. La concordance globale observée est de 0.86 et la concordance théorique de 0.64, soit un coefficient Kappa à 0.62 et une concordance jugée « bonne ». DiscussionLes resultats sont encourageants malgré trois biais principaux (insuffisance de renseignement de données, auto évaluation et nature interprétative du questionnaire). Six cas cliniques où l'échographie a constitué un inconstestable bénéfice pour la prise en charge du patient sont detaillés. Sont enfin discutées les applications possibles et les limites de cet examen, selon le type d'échographie réalisée et la clinique. ConclusionSous réserve d’une utilisation cadrée par des recommandations officielles et d’une interprétation prudente intégrée au contexte clinique, l’échographie préhospitalière nous semble être une réelle aide diagnostique et thérapeutique, permettant un gain de temps considérable et pouvant aller jusqu'à modifier dans certains cas le pronostic vital du patient. |