Voir le poster associé

Influence de l'absence de radiologue sur place sur la prise en charge des plaintes abdominales aux urgences

Auteurs

Stéphanie Legat (1), Marc Vranckx (2), Alexandre Ghuysen (3)

1. Service des Urgences, Grand Hôpital de Charleroi, Charleroi, Belgique

2. Service d'Accueil des Urgences, CHU de Charleroi Hôpital Civil Marie Curie, Lodelinsart, Belgique

3. Université de Liège, Charleroi, Belgique

Voir le poster associƩ

Introduction

Les sociétés de radiologie ont publiés des recommandations sur la prescription raisonnée des techniques d'imagerie médicale. Les services d'urgence fonctionnent sans discontinuité alors que les services d'imagerie ont une activité principalement diurne. Les plaintes abdominales aux urgences requièrent souvent un recours à une technique d'imagerie, ultrasonographique ou tomodensitométrique. Le but de notre étude est d'évaluer dans quelle mesure la discordance entre le fonctionnement des services d'urgence et de radiologie affecte le choix de la technique d'imagerie.

Matériel et méthode

Nous avons mené une étude prospective bicentrique dans des services d'urgence comparables (environ 45000 passages annuels). Dans les deux hôpitaux aucun radiologue n'est présent sur place pendant la nuit mais appelable et disposant d'une possibilité de visualisation à domicile des images tomodensitométriques. Les urgentistes ont été invités à remplir un formulaire pour tout patient présentant une plainte abdominale, listant les caractéristiques démographiques et cliniques, l'hypothèse diagnostique, la technique préférentielle d'imagerie conseillée dans les recommandations nationales et celle réellement effectuée. Les radiologues n'étaient pas informés de l'inclusion des patients. Nous avons mené une analyse statistique univariée et multivariée. Le consentement éclairé des urgentistes et des patients étaient requis et l'étude approuvée par le comité d'éthique.

Résultats

90 questionnaires exploitables ont été recueillis. Une échographie a été proposée dans 61 cas et effectuée chez 33 patients. Dans 9 cas où l'échographie a été proposée en dehors de la présence du radiologue, 5 tomodensitométries ont été réalisées en première intention. L'analyse univariée montre que la réalisation d'une échographie et une réorientation sont hautement corrélées à la présence ou l'absence du radiologue (p = 0.00005 and 0.00001 respectivement). Postposer l'imagerie proposée est aussi associé à l'absence du radiologue (p = 0.03). L'analyse multivariée révèle que le sexe et la morphologie du patient n'influencent pas le choix de la technique proposée. Elle confirme que l'absence du radiologue est corrélée (p = 0.006) à la réorientation de l'examen et que la réorientation est significativement (p = 0.03) observée lorsque l'échographie est la technique envisagée.

Conclusion

Le manque de disponibilité des radiologues est source de non respect des recommandations de bonne pratique.

Retour en haut de page