AuteursMélissa RECOQUE (1), TFIFAH RIADH (1), Guillaume BOULESTEIN (1), Antoine DAISEY (1), Marc FREYSZ (2), Cindy TISSIER (3) 1. SAU/SAMU/SMUR, CHU Dijon, DIJON, France 2. SAU/SAMU/SMUR, CHU, DIJON, France 3. Urgences/SAMU/SMUR, CHU, DIJON, France ![]() |
IntroductionLa décision d'administrer une antibiothérapie (ATB) pour une infection respiratoire basse est en partie guidée par la valeur de la procalcitonine (PCT). La bonne prescription d'une ATB dans ce type de sepsis dépend étroitement de la bonne prescription et de la bonne interprétation du biomarqueur. Cette étude a pour but de décrire la prescription de la PCT dans notre service d’urgence (SU) adulte en termes de pertinence, de coût et d'impact sur la prescription d'une ATB. MéthodesNotre étude est basée sur l’analyse exhaustive de 396 dossiers médicaux de patients bénéficiant du dosage de PCT au SU entre le 01/01/2013 et le 22/02/2013. La prescription de PCT est inappropriée si les critères du syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS) sont absents ou incomplets et/ou si un sepsis d’origine extra-pulmonaire est suspecté. L’algorithme de l’ATB guidée par la PCT est respecté si une ATB est prescrite uniquement pour une PCT ≥ 0.25 µg/L. RésultatsLe pourcentage de prescription inappropriée de PCT atteint 53%, aboutissant à un surcoût de 2.7 K€ et ne varie pas selon le statut sénior ou junior du prescripteur. Parmi ces prescriptions inappropriées, l’algorithme de prescription d’ATB n’a pas été respecté dans 37% des cas. Dans la population où la prescription de PCT est appropriée, l'algorithme de prescription d'ATB n'a pas été respecté dans 39% des cas; 33% recevant une ATB qui est déconseillée et 6% ne recevant pas d'ATB qui est recommandée. DiscussionLe non-respect des règles de prescription de la PCT résulte en un surcoût, des errances diagnostiques et de mauvaises décisions thérapeutiques. Le mésusage de la PCT englobe la prescription hors-indication et le non-respect de l'algorithme décisionnel d'une ATB, aboutissant au concept de double faute : mauvaise prescription de la PCT et mauvaise interprétation de son résultat. Aussi dommageable pour le patient, si la PCT est prescrite dans une bonne indication, le non-respect de l'algorithme décisionnel d'une ATB expose le patient à des effets iatrogènes ou à une perte de chance par le retard à un traitement essentiel. ConclusionsCette étude souligne la nécessité d'améliorer la prescription de la PCT en SU à la fois pour une meilleure prise en charge du patient, une meilleure gestion des antibiotiques et pour éviter un surcoût inutile. D'autres études sont nécessaires pour évaluer l'impact médico-économique d'un protocole de rappel des règles de bon usage de la PCT dans notre SU. |