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L’ictus amnésique : faut-il l’explorer aux Urgences ?

Auteurs

Mihaela MIHALCEA-DANCIU (1), Charles-Eric LAVOIGNET (2), Lucie PURGERTOVA (1), Pierrick LE BORGNE (1), Céilne RENFER (1), Pascal BILBAULT (1)

1. Service des Urgences Adultes Hautepierre, CHRU, Strasbourg, France

2. Urgences/SAMU/SMUR, CHRU, Strasbourg, France

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Introduction

L’ictus amnésique (IA) est caractérisé par un déficit des fonctions mnésiques, global et sévère, de survenue brusque, régressif en 24h. Ce syndrome affecte d’habitude le sujet âgé. Sa physiopathologie est encore mal définie. Le but de ce travail était d’analyser le profil des patients atteints d’IA et leur prise en charge.

Méthode

Etude rétrospective, monocentrique, du 1/11/2012 au 31/10/2014 de tous les patients avec un IA selon le codage CIM 10 (G454). Les paramètres analysés étaient: âge, sexe, antécédents, facteurs déclenchants, durée de l’IA, bilan para-clinique, avis neurologique, durée du séjour au SU et hospitalisation. Les critères diagnostiques de l’IA furent ceux de Hodges et Warlow (J Neurol Neurosurg Psychiatry, 1990).

Résultats

Parmi les 82 dossiers avec le codage d’IA retrouvés, 76 respectaient les critères diagnostiques et ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen était de 65 ans, H/F 50%. Dans 75% de cas un facteur déclenchant a été retrouvé: stress émotionnel (19 cas) ou facteur physique (20 cas). 70% de patients présentaient des signes d’accompagnement: céphalée (15 cas), perplexité anxieuse (5 cas) et 61% avaient une TAS > 150mmHg. Le délai de début de la symptomatologie était de 5,5h [30min-48h] avec une durée moyenne de l’amnésie de 5h. Un bilan biologique et un ECG réalisés dans 78% de cas s’avéraient normaux. 22 patients ont eu un l’EEG, toujours normal. Une IRM  en urgence a été faite chez 17 patients (2 pour tableau atypique) et seulement 4 présentaient des anomalies spécifiques. 14 patients ont été hospitalisés et pour 72% de patients  un avis neurologique était demandé aux urgences  avec la décision de compléter le bilan en ambulatoire.

Discussion

L’IA devrait être facile à reconnaitre aux Urgences grâce aux critères diagnostiques rigoureusement établis. Dans notre étude, 75% des patients présentaient un facteur déclenchant avec une prédominance des facteurs physiques chez les hommes et des facteurs psychologiques chez les femmes. Le bilan paraclinique (biologie, ECG, EEG, imagerie) fait dans la majorité de cas s’avérait normal hormis 4 patients dont l’IRM montrait des lésions spécifiques au niveau de l’hippocampe, structure impliquée dans la physiopathologie de l’IA.

Conclusion

Le diagnostic d’IA est purement clinique et les explorations complémentaires ne sont utiles qu’en présence d’atypies sémiologiques. Malgré sa bénignité, l’IA reste une pathologie traumatisante pour les patients et leur entourage.

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