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Intérêt de la mise à disposition du concentré de complexe prothrombotique en médecine d'urgence préhospitalière

Auteurs

Jordane Lebut (1), Philippe Le Pimpec (2), Jordane Lebut (3)

1. Réanimation, Hôpital Longjumeau, Paris, France

2. SMUR, Hôpital Longjumeau, Longjumeau, France

3. Réanimation, Hôpital Longjumeau, Paris, France

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Introduction

Lors de la survenue d’une hémorragie grave sous anti-vitamines K (AVK), la réversion par concentré de complexe prothrombotique (CCP) doit être obtenue le plus précocement possible. Notre service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) ne disposant pas de ce produit, l’objectif principal de notre étude était d’évaluer l’incidence des patients sous AVK qui auraient pu bénéficier de CCP en préhospitalier. 

Matériel et méthode

Notre étude rétrospective a inclus tous les patients pris en charge par notre SMUR pour hémorragie grave sous AVK entre Mai 2008 et Décembre 2013. La localisation de l’hémorragie, la durée de l’intervention, l’antagonisation par CCP et l’INR à l’arrivée en milieu hospitalier ainsi que la survie à sept jours étaient recueillis. Les patients décédés au cours de la prise en charge ou moribonds à l’arrivée du SMUR étaient exclus.

Résultats

L’indication du CCP en pré-hospitalier a été retenue chez 42 patients soit une incidence de 4,52/1 000 interventions. L’âge moyen des sujets était de 78,5 (+/-11) ans. Les troubles du rythme supraventriculaire étaient la première cause de traitement par AVK avec 68% des cas. Les localisations les plus fréquentes étaient les hémorragies digestives (55%) et intracérébrales (36%). Le délai moyen d’intervention était de 105 (+/-53) minutes. À l’arrivée en milieu hospitalier, l’antagonisation a été réalisée chez 30 sujets parmi ces 42 (71%) et l’INR moyen était de 5,67 (+/-3.5). La survie globale à J7 était de 64% mais de 7% pour les hémorragies intracérébrales.

Discussion

L’incidence retrouvée correspondait pour notre SMUR à environ sept utilisations par an. En comparaison, sur la même période, la thrombolyse a été utilisée en moyenne huit fois par an par notre SMUR.  Outre son prix élevé et le respect nécessaire de la traçabilité, l’inscription du CCP dans la liste des spécialités pharmaceutiques hors groupe homogène de séjour rend difficile son remboursement lors d’une utilisation en pré-hospitalier. Cette contrainte ne devrait pas empêcher le respect des recommandations. C’est pourquoi, après réunion de la commission du médicament, le CCP est désormais disponible dans notre SMUR et un registre a été créé pour évaluer son utilisation.

Conclusion

La mise à disposition du CCP au SMUR permettrait d’antagoniser plus précocement les AVK en cas d’hémorragie grave. L’impact de cette thérapeutique en médecine d’urgence pré-hospitalière se doit d’être étudié.

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