AuteursAlexandre ALLONNEAU (1), Moni CHAI (1), Daniel JOST (2), Anne MENGUY-FLEURIOT (3), Michel BIGNAND (2), Jean-Pierre TOURTIER (4) 1. Service des Urgences HIA Legouest, Hôpital d'Instruction des Armées Legouest, Metz, France 2. Bureau Médecine d'Urgence, Brigade de sapeurs pompiers de Paris, Paris, France 3. Centre Médical de Villeneuve St Georges, Brigade de sapeurs pompiers de Paris , Villeneuve St Georges, France 4. Service Médical d'urgence, Brigade de sapeurs pompiers de Paris, Paris, France ![]() |
IntroductionDepuis 2012, la Société Française de Médecine d'Urgence recommande la réalisation d'un scanner cérébral et l'hospitalisation pour surveillance de tout traumatisme crânien léger (TCL) sous antiagrégant plaquettaire. Nous avons voulu savoir, au sein de notre service des urgences si les recommandations étaient appliquées. Matériel et méthodeEtude observationnelle de pratique, rétrospective, monocentrique. Critères d’inclusion : tout patient de plus de 18 ans vu aux urgences pour TCL et prenant dans son traitement habituel des antiagrégants plaquettaires. Le critère de jugement principal était la réalisation d’un scanner cérébral et/ou l’hospitalisation pour surveillance. Les critères secondaires étaient : le délai de consultation, le temps entre le TCL et le scanner, l'existence d'indications supplémentaires au scanner et l'incidence de lésions encéphaliques. RésultatsSur une période de 12 mois, 26 patients ont été inclus. L’âge médian était de 80 ans (espace inter quartile : [67,5-88]). Dix patients étaient des hommes ; 19 présentaient leur TCL suite à une chute accidentelle. Vingt patients ont bénéficié d'un scanner et 8 d’une hospitalisation pour surveillance, en aucun cas du simple fait de la prise d’antiagrégants plaquettaires. Le délai de consultation était inférieur à 6 heures dans 15 cas. Le délai de 4 à 8 heures entre le TCL et le scanner était respecté pour 8 patients et 21 passages aux urgences étaient d’une durée inférieure à 6 heures. Pour les 8 patients avec une indication au scanner immédiat, le délai d’une heure maximum n’était jamais respecté. Trois patients présentaient une lésion encéphalique, ces derniers avaient tous au moins une indication supplémentaire au scanner. DiscussionLe recours au scanner était insuffisant. Les délais entre TCL et réalisation du scanner étaient peu respectés, ce dernier point pouvant venir d’un manque d'information des médecins et des patients sur le sujet. Enfin, le taux d'hospitalisation pour surveillance était faible et le temps de passage aux urgences trop court pour s’assurer de l’absence d’évolution péjorative. ConclusionDevant des recommandations insuffisamment appliquées, il a été prévu d'organiser des séances d'information sur les TCL aux médecins urgentistes et généralistes. Il a également été proposé une filière spécifique via une procédure IAO ainsi qu’un protocole de service qui n’existait pas auparavant. |