AuteursDominique Pateron (1), Jeannot Schmidt (2), Emmanuel Jos (3), Anne Miquel (4), Didier Honnard (5), Maurice Raphael (6) 1. SAU, Hôpital St Antoine, AP-HP, Paris, Paris, France 2. SAU/SAMU/SMUR, CHU MONTPIED, Clermont-Ferrand, France 3. Service orthopedie , Hopital Saint-Antoine, Paris, France 4. Radiologie, Hôpital St Antoine, AP-HP, Paris, Paris, France 5. SAU/SAMU/SMUR, CHU Dijon, Dijon, France 6. SAU, Hôpital Bicêtre, AP-HP, Bicètre, France ![]() |
IntroductionLes urgences traumatologiques courantes représentent 40 % des consultations dans les services des urgences. L'urgentiste a fréquemment recours à une imagerie conventionnelle dont l'indication et la lecture sont des éléments essentiels dans la démarche diagnostique. Ce travail a consisté à déterminer les pièges radiologiques les plus fréquents et/ou les plus graves rencontrés lors des prises en charge de mono traumatismes MéthodeUn panel d'experts urgentistes (10), radiologues (5), orthopédistes (5) a été interrogé. Les experts devaient indiquer et classer les 10 pièges radiologiques qu’ils considéraient comme les plus fréquents et les plus graves dans le champ de la mono-traumatologie vue dans les services des urgences. Ils attribuaient une note de 1 à 10 à chaque situation concernant la fréquence (1 « très rare », 10 « très fréquent) et la gravité (1 « peu ou pas de conséquence fonctionnelle », 10 « conséquence fonctionnelle majeure »). La cohérence du classement a été vérifiée par un expert auprès des affaires juridiques des hôpitaux. RésultatsLe « top ten » des risques en matière de traumatologie courante est le suivant : 1. Luxation postérieure de l'épaule : risque de luxation invétérée 2. Fractures de l’odontoïde du sujet âgé et fractures de la charnière cervico-dorsale méconnues : risque de conséquences neurologiques et de séquelles fonctionnelles 3. Fracture du scaphoïde : risque élevé de pseudarthrose 4. Fracture-enfoncement du plateau tibial : risque élevé d’arthrose 5. Fractures marginales postérieures du pilon tibial : risque élevé d’arthrose 6. Diastasis tibio-talien : important potentiel arthrogène d'autant plus que l'articulation est portante 7. Disjonction scapho-lunaire et luxation du semi-lunaire: réduction et stabilisation souvent difficiles à distance 8. Fractures engrenées du col fémoral : risque de déplacement secondaire modifiant les indications chirurgicales 9. Fracture de la base du 5ème métatarsien : un traitement orthopédique ou chirurgical peut parfois être indiqué 10. Fracture de la tête radiale : évolution favorable en dehors d'un enfoncement passé inaperçu Il existe une bonne cohérence entre les experts de différentes origines. ConclusionLes pièges radiologiques en traumatologie courante sont fréquents et doivent être connus. Ce classement, bien que non exhaustif, doit attirer l’attention des urgentistes dans leur pratique quotidienne et peut guider leur formation. |