AuteursAmandine RALLO (1), Diane KEIL (1), OLIVIER EPAULARD (2), Arnaud Seigneurin (3), Raphaelle GERMI (4), Patrice MORAND (5), Marion LEVAST (6), Stephane GENNAI (7) 1. Urgences/SAMU/SMUR, CHU de grenoble, Grenoble, France 2. Unité des maladies infectieuses, CHU Grenoble, Grenoble, France 3. Laboratoire de Biostatistique, Epidémiologie, Santé Publique et Informatique Médicale, CHU de grenoble, Grenoble, France 4. Laboratoire de Virologie, CHU Grenoble, Grenoble, France 5. Laboratoire de Virologie, grenoble, Grenoble, France 6. Laboratoire de Virologie, CH Chambéry, Chambéry, France 7. Pôle de médecine d'Urgences, CHU Grenoble, Grenoble, France ![]() |
IntroductionLa méningo-encéphalite herpétique (MEH) est une maladie grave dont le diagnostic doit être le plus précoce possible. La recherche d’Herpes simplex virus (HSV) par Polymerase Chain Reaction (PCR) dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) est le gold standard pour affirmer son diagnostic. L’analyse des volumes de prescription de cet examen aux urgences de notre CHU montrait un faible taux (0,7%) de résultats positifs sur l’année 2012 et suggérait qu’il était excessivement prescrit. Afin d’améliorer nos prescriptions, nous avons recherché des facteurs cliniques et paracliniques prédictifs de positivité de la recherche d’HSV par PCR dans le LCR. Matériel et méthodeNous avons réalisé une étude multicentrique rétrospective cas-témoin. Les cas étaient les MEH avérées dans différents centres hospitaliers de notre région entre 2007 et 2013 ; les témoins étaient les patients ayant bénéficié d’une recherche d’HSV par PCR dans le LCR à bon escient mais négative, dans le service d’urgence de notre CHU entre 2012 et 2013. Etaient considérées à bon escient les recherches d’HSV par PCR dans le LCR effectuées pour des patients qui présentaient un trouble neurologique aigu fébrile dans les 48 heures entourant l’hospitalisation. RésultatsTrente-six cas de MEH ont été comparés à 103 témoins. Les critères associés au diagnostic de MEH en analyse multivariée étaient : la présence de convulsion (OR=8.09 [2.73-23.94]), une pression artérielle supérieure à 140mmHg (OR=5.11 [1.77-14.77]), l’absence d’antécédent neurologique (OR=6.25 [2.22-16.7]) et un dosage plasmatique de protéine C-réactive inférieure à 10mg/L (OR=10 [3-33]). En pondérant ces variables significatives, un score pronostic a été établi. Il est utilisable chez tout patient se présentant aux urgences avec un trouble neurologique aigu fébrile. Lorsque le score est au plus bas la probabilité de MEH est de 0,01% ; lorsqu’il est au plus haut cette probabilité est de 71%. DiscussionLa présence de crise épilepsie, une CRP inférieure à 10mg/L, l’absence d’antécédent neurologique, et la tension supérieure à 140 mmHg sont associés au diagnostic de MEH pour les patients présentant un trouble neurologique aigu fébrile. Malgré des biais, le score défini semble très prometteur : simple, comportant peu de critères. Il convient maintenant de le valider par une étude prospective. |