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Dérivés nitrés et oedème pulmonaire cardiogénique du patient de plus de 75 ans : Peut-on faire évoluer les pratiques aux urgences ?

Auteurs

Najla LEMACHATTI (1), Patrick RAY (2), Bruno RIOU (2), Yonathan FREUND (3)

1. Université Paris 6, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France

2. Service Médical d'urgence, CHU PITIE SALPETRIERE, Paris, France

3. Service Médical d'urgence, CHU PITIE SALPETRIERE, Paris, France

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Introduction

L’oedème pulmonaire cardiogénique (OAP) est le premier motif de recours aux urgences du sujet âgé admis pour dyspnée, et son traitement par dinitrate d’isosorbide (DNIS) est recommandé. Une étude en 2007 dans notre service concluait que ce traitement restait peu utilisé chez les patients de plus de 75 ans, alors qu’il ne majorait pas le risque d’hypotension. Nous avons cherché à améliorer le taux d’utilisation du DNIS par diffusion de ces résultats et rappel régulier de l’intérêt de cette stratégie thérapeutique. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact de cette intervention sur le taux de patients traités par DNIS ainsi que l’évolution du profil de ces patients entre 2007 et 2014.

Matériel et Méthode

Étude observationnelle rétrospective monocentrique avant/après dans un service d’urgences académique urbain. Nous avons inclus tous les patients de plus de 75 ans consultant pour OAP aux urgences en 2007 et en 2014. Les données démographiques, cliniques et paracliniques ont été récupérées, ainsi que les traitements administrés et l’orientation. Le critère de jugement principal était le taux de patients traités par DNIS.

Résultats

Nous avons inclus 368 patients d’une moyenne d’âge de 85 ans. Ils présentaient plus de facteurs de risque cardio-vasculaires en 2014 et étaient plus souvent comorbides. Les paramètres vitaux à l’admission et les principales données biologiques étaient comparables dans les deux groupes. Au total, 42% des patients en 2014 vs 18% en 2007 (p<0,01) ont reçu un traitement par bolus de DNIS, avec une dose médiane de 5mg vs 3mg. Malgré cette augmentation, nous n’avons pas pu mettre en évidence de différence sur le taux d’hospitalisation en réanimation ou de décès : respectivement 13% vs 17% (p=0,30) et 8% vs 11% (p=0,30). La durée moyenne de séjour était similaire (10 jours). En excluant secondairement les patients pour lesquels le diagnostic d’OAP n’a pas été confirmé après hospitalisation, les résultats restent inchangés.

Discussion

La publication de notre étude initiale a permis de rassurer les urgentistes sur l’utilisation du DNIS chez le sujet âgé. Toutefois, la différence de profil des patients inclus dans les deux périodes ne permet pas de tirer des conclusions définitives sur l’efficacité de cette mesure.

Conclusion

Même si notre intervention a permis d’augmenter le taux de patients de plus de 75 ans traités par dérivés nitrés pour un OAP, le pronostic ne semble pas s’être modifié entre 2007 et 2014.

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