Ciguatera
Risques principaux
Nombreuses formes cliniques dont la plus caractéristique
est un prurit (la "gratte" en Polynésie).
Présentation
Maladie connue depuis le XVIème
siècle due à la consommation de poissons tropicaux
et subtropicaux coralliens (Polynésie) qui ont accumulé
des toxines par leur alimentation.
Ce nom provient du nom cubain "cigua" d'un petit mollusque
Cittarium pica (la troque des Antilles).
Photo J. Garnaud
Points essentiels
- Nombreuses formes cliniques
- Délai d'apparition des premiers symptômes variable
- Prévention difficile
Notions générales
- Zones d'endémie variables géographiquement
et dans le temps (flambée ciguatérique pendant
10 à 15 ans)
- Epidémie de ciguatera aux Canaries, île de Lanzarote
en 2012
- Attention certains poissons peuvent migrer sur de larges
distances
- Episodes ciguatériques liés aux agressions
du récif corallien, naturelles ou d'origine humaine
- Des dinoflagellés dont
Gamberdiscus toxicus sécrètent des ciguatoxines
- Transformation et accumulation par différents poissons
le long de la chaîne alimentaire
Eléments diagnostiques
- Délai d'apparition des premiers symptômes de
2 à 3 heures (pouvant varier de 30 minutes à 30
heures après la consommation du poisson)
- Troubles gastro-intestinaux et fourmillements au niveau des
lèvres et des extrémités
- Phase d'état 2 à 3 heures après, durant
3 à 4 jours (jusqu'à 3 semaines)
- Signes cutanés
- Urticaire / érythème retardé (2ème
jour)
- Prurit important des pieds et des mains (d'où le nom
de "gratte" en Polynésie)
- Signes rhumatologiques : arthromyalgies
- Signes gastro-intestinaux
- Douleurs abdominales à type de crampes
- Vomissements, diarrhée
- Hypersalivation
- Signes neurologiques et sensoriels
- Paresthésies des extrémités et des lèvres
- Modification de la perception du chaud et du froid
- Confusion
- Signes cardiovasculaires
- Bradycardie, hypotension artérielle
- Signes neurovégétatifs
- Evolution habituellement spontanément favorable mais
parfois asthénie persistante
- Possibilité d'une "hypersensibilité"
aux poissons et aliments d'origine marine (il ne s'agit pas d'une
immunisation vraie)
- Léthalité variable de 0,1 à 2%.
Conduite à tenir
- Traitement symptomatique, correction des troubles gastro-intestinaux,
anti-histaminiques
- Vitaminothérapie B, gluconate de calcium
Prévention
Surveillance des niveaux de Gamberdiscus toxicus, signalement
des cas, test enzymatique de détection des toxines dans
la chair des poissons.
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Dernière révision : Novembre 2017