Cigarette électronique (ingestion du liquide)
Risques principaux
Intoxication aiguë par la nicotine
pouvant conduire au décès.
Présentation
- Flacons de 5 ou 10 mL à teneur en nicotine variable
de 0 à 24 mg/ml
- Variabilité des goûts pouvant expliquer le haut
risque d'ingestion par les enfants
- Le liquide est prévu pour une vaporisation au contact
de l'électrode de la cigarette électronique, à
environ 60 °C sans combustion
Points essentiels
- Nombre d'intoxications accidentelles (enfants < 5 ans)
ou par tentative de suicide en forte augmentation depuis 2010
- Concentration en nicotine
très importante, autres composants peu toxiques en ingestion
Caractéristiques du produit
Liquide composé de :
- Propylène-glycol, diol aux nombreux usages : solvants,
surfactant de pesticides, additif alimentaire, machines à
fumée de spectacles. Toxicité à de très
hautes doses quasiment impossible à obtenir.
- Glycérine, substance réputée neutre,
solvant servant de support d'arôme
- Méthyl-salicylate, pouvant entraîner à
haute dose une intoxication
aux salicylés (polypnée, acidose métabolique,
confusion/coma)
- Arômes, eau, alcool
- Nicotine, concentration bien
supérieure à celle retrouvée dans une cigarette.
La DL50 est de 1 à 13 mg/Kg, un flacon de 10 mL à
concentration moyenne de 14 mg/L pourrait donc être létale
pour un adulte de 90 Kg.
Eléments diagnostiques
- En cas d'ingestion : toxicité digestive première
avec vomissements et douleurs abdominales, puis syndrome
cholinergique lié à la nicotine, sécrétions
digestives et broncho-pulmonaires abondantes, tachycardie
- Toxicité neurologique de la nicotine à forte
dose avec malaise, ataxie, troubles neuromusculaires pouvant
aller jusqu'à une détresse respiratoire et être
létale
Conduite à tenir
- En cas d'ingestion
- L'exposition des muqueuses à une faible quantité
de liquide n'a pas montré de toxicité
- En cas d'ingestion vraie de liquide, connaître le dosage
en nicotine du ou des flacons pour estimer la dose
- Hospitalisation pour surveillance médicale courte
- Traitement symptomatique des troubles digestifs
- Utilisation d'atropine
(troubles cardiaques et neurologiques) et de scopolamine (troubles
digestifs, sécrétions pulmonaires). Réanimation
ventilatoire en cas de détresse, ventilation mécanique
non invasive ou intubation oro-trachéale si l'état
neurologique ou les sécrétions/vomissements ne
permettent pas la ventilation non invasive
- Prévention : considérer ce produit comme tout
produit ménager toxique. Ne pas laisser à la portée
des enfants, ne pas changer de contenant pour limiter les erreurs
d'utilisation.
Réalisé sous la direction
du Pr Vincent Danel, Université Grenoble Alpes
Dernière révision : Novembre 2017