Actualités de l'Urgence - APM

"OUBLIÉS" DE LA REVALORISATION SÉGUR, LES SALARIÉS DES INSTITUTS DE FORMATION DE LA CROIX-ROUGE SE MOBILISENT
Le collectif demande tout d'abord une revalorisation du point indiciaire, dans le communiqué, signé par 21 salariés représentants du collectif et originaires de 10 régions, voire "une révision de la convention collective pour tous les salariés Croix-Rouge", a ajouté Catherine Sens-Meye, membre du collectif, contactée par APMnews jeudi.
Dans son communiqué, le collectif souligne en effet que les salaires "n'ont pas été revalorisés valablement depuis 15 ans": le point indiciaire pour tous les salariés de la Croix-Rouge française était de 4,29 euros en 2006, il est aujourd'hui de 4,48 euros (+4,4%). Catherine Sens-Meye a néanmoins rappelé que l'augmentation du point de la Croix-Rouge doit cependant être autorisée par l'Etat.
S'estimant "oubliés" de la revalorisation Ségur, les membres du collectif demandent que les salariés des instituts de formation bénéficient de cette revalorisation, ainsi que de la prime Covid.
Selon Catherine Sens-Meye, également contactée la semaine dernière, les salariés des instituts de formation de la Croix-Rouge n'ont pas reçu la prime Covid "au motif que nos établissements étaient fermés". Or de nombreux salariés, notamment ceux de la formation initiale, ont continué de travailler durant toute la crise sanitaire, avec une charge de travail alourdie, a-t-elle insisté.
Alors que les salariés des instituts de formation sanitaire publics et ceux des instituts de formation privés relevant de la convention collective de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) ont pu bénéficier de la revalorisation dans le cadre du Ségur de la santé (cf dépêche du 13/09/2021 à 17:20), ce n'est pas le cas des instituts de formation relevant de la convention collective de la Croix-Rouge, a déploré Catherine Sens-Meye.
Les instituts qui en ont bénéficié sont ceux "rattachés à des hôpitaux et dont le personnel est considéré comme du personnel hospitalier", a expliqué Marie-Luce Rouxel, directrice déléguée à la formation de la Croix-Rouge française, contactée par APMnews jeudi 23 septembre, rappelant que la filière formation de la Croix-Rouge, n'étant pas rattachée à des structures hospitalières, n'est donc "pas considérée comme éligible". Elle a néanmoins précisé que certaines structures de la Croix-Rouge, comme les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ont pu en bénéficier (cf dépêche du 30/12/2020 à 19:07).
"Nous pâtissons tous d'être des oubliés du Ségur", a-t-elle insisté, expliquant se "[battre] à côté des salariés pour continuer nos plaidoyers auprès de nos financeurs".
Des "difficultés de recrutement"
Catherine Sens-Meye et Marie-Luce Rouxel ont observé que la différence de rémunération avec les salariés des instituts de formation publics est donc devenue "notable", selon les termes de la directrice déléguée à la formation.
L'écart de rémunération entre les cadres de santé formateurs des instituts de formation sanitaires publics et ceux relevant de la Croix-Rouge "en fin de carrière" est "pratiquement" de 1.000 euros, a assuré Catherine Sens-Meye. "C'est énorme!"
"On se retrouve sur un marché inégal qui engendre des difficultés de recrutement", a également remarqué Marie-Luce Rouxel.
De plus, du fait de cette "paupérisation" des salariés de la Croix-Rouge, "la pompe à démission s'est accélérée", a assuré Catherine Sens-Meye.
"Les personnes qui restent en poste font tourner le système avec des charges de travail qui sont démentielles" parce qu'elles doivent pallier "les absences", a continué la membre du collectif, soulignant que la Croix-Rouge a dans le même temps accepté "les augmentations de quotas d'étudiants" notamment chez les infirmiers et les aides-soignants (cf dépêche du 24/08/2020 à 16:03).
"On cherche des solutions", a assuré Marie-Luce Rouxel. "On a renforcé du mieux qu'on pouvait notre personnel, avec du personnel ponctuel, on structure la filière pour améliorer les conditions d'emploi, on continue nos plaidoyers avec nos financeurs", a-t-elle illustré, "mais c'est vrai que ça reste compliqué".
Si pour Marie-Luce Rouxel, les difficultés ont commencé avec la crise Covid, d'après Catherine Sens-Meye, la crise Covid "a cristallisé les choses", mais cela faisait "des mois et des mois pour ne pas dire des années qu'on tire la sonnette d'alarme". La membre du collectif a ainsi dénoncé des "conditions de travail dans la majorité des établissements Croix-Rouge" de "mauvaise qualité", avec un manque de matériel (logiciels notamment) et de personnels.
Une prime de 850 euros, "insuffisante" pour le collectif
Pour pallier ces difficultés, la directrice déléguée à la formation a expliqué à APMnews que la Croix-Rouge a déjà versé une première prime de 850 euros. Si cette dernière n'est "pas à la hauteur de la prime Ségur", c'est parce que l'association "n'a pas les moyens" d'augmenter davantage, a avancé Marie-Luce Rouxel, précisant que cette prime a été versée "sur [les] fonds propres" de la Croix-Rouge.
Selon le collectif, dans son communiqué, cette prime, versée "uniquement aux formateurs et chargés de formation sanitaire et sociale, en excluant les fonctions support et tous les salariés de la formation professionnelle continue", est "insuffisante et inégalitaire".
D'après Marie-Luce Rouxel, la Croix-Rouge réfléchit également, avec les partenaires sociaux, au versement d'une "autre prime qui s'adresserait à tout le personnel des instituts de formation pour compenser".
Dans le communiqué, le collectif a avancé que cette mesure "n'est pas à la hauteur des enjeux de fidélisation et d'attractivité pour nos établissements". Catherine Sens-Meye a également observé jeudi que cette prime ne s'adresserait finalement pas à tous les salariés.
Plus largement, Marie-Luce Rouxel a assuré que la Croix-Rouge a "écrit à tous les conseils régionaux" (leurs financeurs, NDLR) et à l'Association des Régions de France (ARF) "pour leur faire part de la situation" et a expliqué continuer "les plaidoyers en direction des ministères".
"Les conseils régionaux pour beaucoup nous ont répondu qu'ils n'avaient pas eux-mêmes de compensation, et qu'ils ne pourraient pas prendre en charge ce différentiel" à date, a-t-elle expliqué.
Dans son communiqué, le collectif a rappelé avoir organisé un mouvement de grève le 6 septembre, où "la mobilisation a été largement suivie".
Mi-septembre, le collectif revendiquait "plus de 400 salariés" inscrits sur sa mailing-list, tout en se disant loin d'avoir collecté tous les contacts des salariés souhaitant l'intégrer.
Catherine Sens-Meye a précisé avoir écrit au premier ministre et au ministre des solidarités et de la santé dimanche pour les alerter sur la situation. Des courriers sont également partis à destination des députés.
Dans son communiqué, le collectif a rappelé que la Croix-Rouge "gère 72 établissements de formation répartis dans 12 instituts régionaux de formation sanitaire et sociale et 20 centres régionaux de formation professionnelle (CRFP) sous l'égide d'une direction nationale".
af/ab/APMnews
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"OUBLIÉS" DE LA REVALORISATION SÉGUR, LES SALARIÉS DES INSTITUTS DE FORMATION DE LA CROIX-ROUGE SE MOBILISENT
Le collectif demande tout d'abord une revalorisation du point indiciaire, dans le communiqué, signé par 21 salariés représentants du collectif et originaires de 10 régions, voire "une révision de la convention collective pour tous les salariés Croix-Rouge", a ajouté Catherine Sens-Meye, membre du collectif, contactée par APMnews jeudi.
Dans son communiqué, le collectif souligne en effet que les salaires "n'ont pas été revalorisés valablement depuis 15 ans": le point indiciaire pour tous les salariés de la Croix-Rouge française était de 4,29 euros en 2006, il est aujourd'hui de 4,48 euros (+4,4%). Catherine Sens-Meye a néanmoins rappelé que l'augmentation du point de la Croix-Rouge doit cependant être autorisée par l'Etat.
S'estimant "oubliés" de la revalorisation Ségur, les membres du collectif demandent que les salariés des instituts de formation bénéficient de cette revalorisation, ainsi que de la prime Covid.
Selon Catherine Sens-Meye, également contactée la semaine dernière, les salariés des instituts de formation de la Croix-Rouge n'ont pas reçu la prime Covid "au motif que nos établissements étaient fermés". Or de nombreux salariés, notamment ceux de la formation initiale, ont continué de travailler durant toute la crise sanitaire, avec une charge de travail alourdie, a-t-elle insisté.
Alors que les salariés des instituts de formation sanitaire publics et ceux des instituts de formation privés relevant de la convention collective de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) ont pu bénéficier de la revalorisation dans le cadre du Ségur de la santé (cf dépêche du 13/09/2021 à 17:20), ce n'est pas le cas des instituts de formation relevant de la convention collective de la Croix-Rouge, a déploré Catherine Sens-Meye.
Les instituts qui en ont bénéficié sont ceux "rattachés à des hôpitaux et dont le personnel est considéré comme du personnel hospitalier", a expliqué Marie-Luce Rouxel, directrice déléguée à la formation de la Croix-Rouge française, contactée par APMnews jeudi 23 septembre, rappelant que la filière formation de la Croix-Rouge, n'étant pas rattachée à des structures hospitalières, n'est donc "pas considérée comme éligible". Elle a néanmoins précisé que certaines structures de la Croix-Rouge, comme les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ont pu en bénéficier (cf dépêche du 30/12/2020 à 19:07).
"Nous pâtissons tous d'être des oubliés du Ségur", a-t-elle insisté, expliquant se "[battre] à côté des salariés pour continuer nos plaidoyers auprès de nos financeurs".
Des "difficultés de recrutement"
Catherine Sens-Meye et Marie-Luce Rouxel ont observé que la différence de rémunération avec les salariés des instituts de formation publics est donc devenue "notable", selon les termes de la directrice déléguée à la formation.
L'écart de rémunération entre les cadres de santé formateurs des instituts de formation sanitaires publics et ceux relevant de la Croix-Rouge "en fin de carrière" est "pratiquement" de 1.000 euros, a assuré Catherine Sens-Meye. "C'est énorme!"
"On se retrouve sur un marché inégal qui engendre des difficultés de recrutement", a également remarqué Marie-Luce Rouxel.
De plus, du fait de cette "paupérisation" des salariés de la Croix-Rouge, "la pompe à démission s'est accélérée", a assuré Catherine Sens-Meye.
"Les personnes qui restent en poste font tourner le système avec des charges de travail qui sont démentielles" parce qu'elles doivent pallier "les absences", a continué la membre du collectif, soulignant que la Croix-Rouge a dans le même temps accepté "les augmentations de quotas d'étudiants" notamment chez les infirmiers et les aides-soignants (cf dépêche du 24/08/2020 à 16:03).
"On cherche des solutions", a assuré Marie-Luce Rouxel. "On a renforcé du mieux qu'on pouvait notre personnel, avec du personnel ponctuel, on structure la filière pour améliorer les conditions d'emploi, on continue nos plaidoyers avec nos financeurs", a-t-elle illustré, "mais c'est vrai que ça reste compliqué".
Si pour Marie-Luce Rouxel, les difficultés ont commencé avec la crise Covid, d'après Catherine Sens-Meye, la crise Covid "a cristallisé les choses", mais cela faisait "des mois et des mois pour ne pas dire des années qu'on tire la sonnette d'alarme". La membre du collectif a ainsi dénoncé des "conditions de travail dans la majorité des établissements Croix-Rouge" de "mauvaise qualité", avec un manque de matériel (logiciels notamment) et de personnels.
Une prime de 850 euros, "insuffisante" pour le collectif
Pour pallier ces difficultés, la directrice déléguée à la formation a expliqué à APMnews que la Croix-Rouge a déjà versé une première prime de 850 euros. Si cette dernière n'est "pas à la hauteur de la prime Ségur", c'est parce que l'association "n'a pas les moyens" d'augmenter davantage, a avancé Marie-Luce Rouxel, précisant que cette prime a été versée "sur [les] fonds propres" de la Croix-Rouge.
Selon le collectif, dans son communiqué, cette prime, versée "uniquement aux formateurs et chargés de formation sanitaire et sociale, en excluant les fonctions support et tous les salariés de la formation professionnelle continue", est "insuffisante et inégalitaire".
D'après Marie-Luce Rouxel, la Croix-Rouge réfléchit également, avec les partenaires sociaux, au versement d'une "autre prime qui s'adresserait à tout le personnel des instituts de formation pour compenser".
Dans le communiqué, le collectif a avancé que cette mesure "n'est pas à la hauteur des enjeux de fidélisation et d'attractivité pour nos établissements". Catherine Sens-Meye a également observé jeudi que cette prime ne s'adresserait finalement pas à tous les salariés.
Plus largement, Marie-Luce Rouxel a assuré que la Croix-Rouge a "écrit à tous les conseils régionaux" (leurs financeurs, NDLR) et à l'Association des Régions de France (ARF) "pour leur faire part de la situation" et a expliqué continuer "les plaidoyers en direction des ministères".
"Les conseils régionaux pour beaucoup nous ont répondu qu'ils n'avaient pas eux-mêmes de compensation, et qu'ils ne pourraient pas prendre en charge ce différentiel" à date, a-t-elle expliqué.
Dans son communiqué, le collectif a rappelé avoir organisé un mouvement de grève le 6 septembre, où "la mobilisation a été largement suivie".
Mi-septembre, le collectif revendiquait "plus de 400 salariés" inscrits sur sa mailing-list, tout en se disant loin d'avoir collecté tous les contacts des salariés souhaitant l'intégrer.
Catherine Sens-Meye a précisé avoir écrit au premier ministre et au ministre des solidarités et de la santé dimanche pour les alerter sur la situation. Des courriers sont également partis à destination des députés.
Dans son communiqué, le collectif a rappelé que la Croix-Rouge "gère 72 établissements de formation répartis dans 12 instituts régionaux de formation sanitaire et sociale et 20 centres régionaux de formation professionnelle (CRFP) sous l'égide d'une direction nationale".
af/ab/APMnews