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20/05 2025
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"PLURIANNUALITÉ", "SIMPLIFICATION" ET "RESPONSABILISATION" POUR "SAUVER LA SÉCU" (CATHERINE VAUTRIN)

(Par Valérie LESPEZ, Bruno DECOTTIGNIES, Sabine NEULAT-ISARD et Jean-Yves PAILLÉ, à Santexpo)

PARIS, 20 mai 2025 (APMnews) - La "pluriannualité" des politiques, la "simplification" des démarches et la "responsabilisation", en premier lieu des patients, sont nécessaires pour "sauver la Sécu", a affirmé la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, Catherine Vautrin, mardi, lors de l'ouverture du salon Santexpo, qui se tient jusqu'à jeudi à Paris.

Catherine Vautrin lors de son discours à Santexpo 2025. Photo: Valérie Lespez/APMnews
Catherine Vautrin lors de son discours à Santexpo 2025. Photo: Valérie Lespez/APMnews

La ministre, prise par le débat sur la proposition de loi instituant l'aide à mourir à l'Assemblée nationale (cf dépêche du 19/05/2025 à 11:51), a fait cette année un passage express à Santexpo.

L'an dernier, elle avait brossé un large panorama de ce qu'elle prévoyait, sur les plans tant sanitaire (cf dépêche du 21/05/2024 à 13:57) que médico-social (cf dépêche du 21/05/2024 à 14:16). Cette année, elle a insisté sur la pérennité du modèle social français.

Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la semaine dernière, lors d'une émission télévisée, son souhait d'organiser "une conférence sociale" sur le financement du modèle social, elle s'est inquiétée de la "stagnation" de la population active, du "ratio actifs/retraités" qui "sera de 2 en 2040 et de 1,7 en 2070", ainsi que du "poids des maladies chroniques" lié également au vieillissement de la population.

Elle a rappelé les "22 milliards [d'euros] de déficit" de la sécurité sociale et les "15 milliards de déficit" pour la seule "santé".

"Quel consensus national sommes-nous capables de porter" sur "la part du produit intérieur brut que nous consacrons à notre santé?", a-t-elle lancé. "Combien chacun d'entre nous est-il prêt à payer pour sa santé et pour son modèle de protection sociale?", a-t-elle insisté. "Rien n'est gratuit."

Ne pas se comporter en "consommateurs"

"On ne peut pas rester les bras croisés […], on va trouver les moyens d'avancer", a-t-elle lancé, sans vraiment les détailler.

"J'entends votre volonté de pluriannualité et je la partage", a-t-elle néanmoins assuré au président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, qui, un peu plus tôt, avait défendu une "révolution" de la politique de santé dans "une logique régalienne" et pluriannelle (cf dépêche du 20/05/2025 à 12:24), et qui a remis aux ministres, à l'issue de la cérémonie des discours, le "cadre" de sa loi de programmation en santé (cf dépêche du 20/05/2025 à 12:24).

Au passage, Catherine Vautrin a rappelé qu'inscrire un objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) en progression de 2,5% par an sur plusieurs années, comme le demande la FHF, pourrait être inopportun, alors que l'Ondam 2025 a progressé de 3,4% par rapport à 2024…

Le "second principe" défendu par la ministre pour "sauver" la sécurité sociale, "c'est la simplification", a-t-elle dit, citant notamment "la délégation des tâches administratives à des professionnels non médicaux qu'on formerait pour ça". Elle a aussi évoqué le sommet Choose France (cf dépêche du 19/05/2025 à 10:53), au cours duquel "les Espagnols ont montré combien, avec l'aide de l'intelligence artificielle, ils réussissaient à gagner du temps sur le temps de consultation". "A nous d'aller voir ce qu'ils sont en train de faire" et d'observer "les autres modèles européens qui se sont remis en cause plus vite que nous."

Catherine Vautrin à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Catherine Vautrin à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

La ministre a ensuite cité "la responsabilisation". "Dans toutes nos discussions, les grands absents, ce sont nos concitoyens. Et sauver la Sécu, c'est l'affaire de tous, c'est l'affaire de chacun."

"C'est le patient ou le soignant qui, appelé à se faire vacciner contre la grippe, accomplit ce geste élémentaire [de prévention]. C'est le médecin hospitalier qui dose sa prescription à la sortie du patient pour qu'il n'accumule pas inutilement des boîtes de bandelettes, des boîtes de médicaments dans son armoire à pharmacie", a-t-elle aussi donné en exemple.

"Chacun d'entre nous doit être un acteur de sa santé et pas simplement un consommateur", a-t-elle émis.

Au fil de son discours, Catherine Vautrin a également abordé la question des "pratiques déloyales": "C'est pour cela qu'on a besoin de travailler sur la régulation de l'intérim en sortie de diplôme, sur le plafonnement de l'intérim paramédical […] y compris sur l'encadrement des contrats de type 2."

En matière d'offre de soins, "il faut que chacun assume les responsabilités qui sont les siennes, c'est-à-dire la permanence des soins, c'est-à-dire l'ensemble des actes", a-t-elle par ailleurs déclaré.

Elle a loué les personnels hospitaliers, se disant "consciente de ce qui est fait par toutes les équipes", élargissant son propos "jusqu'à nos équipes des ARS [agences régionales de santé], jusqu'à nos équipes des services [du ministère]", refusant "l'ARS-bashing, le services-bashing".

Comme l'an dernier, la ministre a évoqué rapidement la question des "soins non programmés" en Ehpad, afin d'éviter aux résidents d'être hospitalisés. "On voit bien que les centres de ressources territoriaux [CRT, cf dépêche du 16/04/2025 à 15:31] sont des éléments intéressants […]. Est-ce que la personne âgée de 90 ans [malade] relève du CH, du CHU? Ne serait-elle pas mieux dans un Ehpad qui aurait de la place pour du soin non programmé à côté de chez elle?"

Un plan sur la santé des femmes espéré en septembre

S'exprimant avant Catherine Vautrin, le ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, a rappelé ses priorités et actions.

Yannick Neuder à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Yannick Neuder à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

La première d'entre elles est "l'accès aux soins", a-t-il souligné, en référence au plan de lutte contre les déserts médicaux (cf dépêche du 25/04/2025 à 16:41). Evoquant la mission de "solidarité obligatoire" pour les médecins libéraux au profit des territoires identifiés comme les plus en difficulté, il a précisé qu'un "travail conséquent [était] en train d'être mené par les directeurs d'ARS en lien avec les préfets, pour pouvoir globalement demander peu à beaucoup de médecins plutôt que demander beaucoup à peu de médecins".

"Nous souhaitons voir répartir la charge de cette responsabilité collective dans les zones sous-denses" et "les établissements jouent un rôle clé dans le processus de déploiement, notamment de consultations de spécialités", a-t-il aussi fait observer.

Yannick Neuder a ajouté qu'il comptait aussi "s'inspirer de ce qu'il se passe sur le territoire, avec notamment les cellules territoriales de coordination", à l'image de celle mise en place par le CHU de Grenoble, et qui "associe libéraux et hospitaliers dans des stratégies d'aller vers les territoires pour une médecine de proximité, notamment envers les patients porteurs de pathologies chroniques et les patients âgés et handicapés".

Le ministre s'est dit par ailleurs attaché "à renforcer les grandes campagnes préventives". Allusion à l'un des chantiers portés par la FHF, il a assuré qu'"il y aura nécessité d'avoir un plan spécifique sur la santé des femmes, que nous essayerons de mettre en place en septembre". Il a mentionné, lui aussi, la vaccination, insistant une nouvelle fois sur la nécessité d'assurer sa "promotion" et de lutter contre l'obscurantisme.

Rappelant que 2025 était l'année de la grande cause sur la santé mentale (cf dépêche du 17/04/2025 à 17:07), il a estimé que cet objectif ne devait pas rester "qu'un slogan". "Nous devons favoriser l'accès aux soins et renforcer la prévention avec le dépistage", ce dernier devant se faire dans les milieux scolaire (cf dépêche du 14/05/2025 à 19:26) et professionnel, pour "avoir un parcours spécifique", a-t-il décrit, mentionnant la nécessité aussi de "pouvoir attirer de nouveaux professionnels dans ces secteurs particulièrement importants". Pour rappel, une stratégie gouvernementale sur la santé mentale est censée être présentée en juin (cf dépêche du 20/03/2025 à 09:58).

Le ministre a commencé et terminé son discours sur la question de la violence contre les soignants. Après avoir rappelé "la terrible agression" dont avait été victime une infirmière du CHU de Reims en mai 2023 (cf dépêche du 23/05/2023 à 17:31), il a déploré la poursuite de tels actes, comme ce fut le cas le week-end dernier à Vénissieux (Métropole de Lyon) contre une infirmière libérale. Faisant référence à la proposition de loi "visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé", qui durcit la répression des violences commises à leur égard (cf dépêche du 13/05/2025 à 16:17), il a rappelé que l'arsenal pénal était en cours de renforcement "avec une forte implication des établissements avec une obligation de déclaration" et "une déclaration qui sera rendue anonyme pour le professionnel de santé pour éviter les représailles".

Blocage sur le financement de l'avenant 33 des établissements privés

Par ailleurs, en début d'après-midi, Yannick Neuder s'est aussi exprimé sur le stand de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).

Interrogé par le président de la fédération, Lamine Gharbi, il a maintenu la proposition du ministère d'un soutien de 80 millions d'euros afin d'appliquer l'avenant 33 au bénéfice des salariés des cliniques (cf dépêche du 24/03/2025 à 18:05), alors que la FHP réclame une enveloppe bien supérieure (cf dépêche du 12/03/2025 à 16:09).

"Je rappelle que quand nous avons ouvert le dossier, c'était zéro" euro, a-t-il exposé. "Je ne promets pas ce que je ne peux pas faire. Je ne donne pas ce que je n'ai pas", a-t-il insisté. "Nous poursuivons les discussions, mais je crois que, malheureusement, il faut aussi avoir un discours de vérité. Il y a une situation financière du pays qui est particulièrement préoccupante." Pour rappel, l'avenant 33 concerne aussi les salariés des Ehpad commerciaux et des établissements thermaux.

Questionné sur le moratoire de trois ans sur la fermeture des maternités (cf dépêche du 16/05/2025 à 13:48), auquel la FHP est opposé, le ministre a redit y être favorable, prônant des analyses au cas par cas (cf dépêche du 16/05/2025 à 13:48). Selon lui, il serait par exemple contestable de "fermer arbitrairement une clinique ou un hôpital qui fait 200 ou 300 accouchements qui se passent bien" alors que cela "projetterait à 100 km le prochain site". "Il faut prendre le temps de la décision" sur ces sujets-là.

Concernant la mortalité infantile, en hausse en France (cf dépêche du 10/04/2025 à 17:15), "naturellement que l'accès aux soins, le défaut de vaccination, les périodes d'hospitalisation courtes sont des éléments qu'on commence à connaître, tout comme notamment les âges extrêmes des mamans, des mamans très jeunes ou des mamans beaucoup moins jeunes". Il a estimé qu'il faudrait aussi s'intéresser aux données des taux de décès par semaine d'aménorrhée.

A noter que la ministre déléguée chargée de l'autonomie et du handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, devait, elle aussi, prendre la parole à Santexpo, un peu plus tard dans la journée sur le stand du ministère.

vl-bd-san-jyp/nc/APMnews

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(Par Valérie LESPEZ, Bruno DECOTTIGNIES, Sabine NEULAT-ISARD et Jean-Yves PAILLÉ, à Santexpo)

PARIS, 20 mai 2025 (APMnews) - La "pluriannualité" des politiques, la "simplification" des démarches et la "responsabilisation", en premier lieu des patients, sont nécessaires pour "sauver la Sécu", a affirmé la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, Catherine Vautrin, mardi, lors de l'ouverture du salon Santexpo, qui se tient jusqu'à jeudi à Paris.

Catherine Vautrin lors de son discours à Santexpo 2025. Photo: Valérie Lespez/APMnews
Catherine Vautrin lors de son discours à Santexpo 2025. Photo: Valérie Lespez/APMnews

La ministre, prise par le débat sur la proposition de loi instituant l'aide à mourir à l'Assemblée nationale (cf dépêche du 19/05/2025 à 11:51), a fait cette année un passage express à Santexpo.

L'an dernier, elle avait brossé un large panorama de ce qu'elle prévoyait, sur les plans tant sanitaire (cf dépêche du 21/05/2024 à 13:57) que médico-social (cf dépêche du 21/05/2024 à 14:16). Cette année, elle a insisté sur la pérennité du modèle social français.

Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la semaine dernière, lors d'une émission télévisée, son souhait d'organiser "une conférence sociale" sur le financement du modèle social, elle s'est inquiétée de la "stagnation" de la population active, du "ratio actifs/retraités" qui "sera de 2 en 2040 et de 1,7 en 2070", ainsi que du "poids des maladies chroniques" lié également au vieillissement de la population.

Elle a rappelé les "22 milliards [d'euros] de déficit" de la sécurité sociale et les "15 milliards de déficit" pour la seule "santé".

"Quel consensus national sommes-nous capables de porter" sur "la part du produit intérieur brut que nous consacrons à notre santé?", a-t-elle lancé. "Combien chacun d'entre nous est-il prêt à payer pour sa santé et pour son modèle de protection sociale?", a-t-elle insisté. "Rien n'est gratuit."

Ne pas se comporter en "consommateurs"

"On ne peut pas rester les bras croisés […], on va trouver les moyens d'avancer", a-t-elle lancé, sans vraiment les détailler.

"J'entends votre volonté de pluriannualité et je la partage", a-t-elle néanmoins assuré au président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, qui, un peu plus tôt, avait défendu une "révolution" de la politique de santé dans "une logique régalienne" et pluriannelle (cf dépêche du 20/05/2025 à 12:24), et qui a remis aux ministres, à l'issue de la cérémonie des discours, le "cadre" de sa loi de programmation en santé (cf dépêche du 20/05/2025 à 12:24).

Au passage, Catherine Vautrin a rappelé qu'inscrire un objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) en progression de 2,5% par an sur plusieurs années, comme le demande la FHF, pourrait être inopportun, alors que l'Ondam 2025 a progressé de 3,4% par rapport à 2024…

Le "second principe" défendu par la ministre pour "sauver" la sécurité sociale, "c'est la simplification", a-t-elle dit, citant notamment "la délégation des tâches administratives à des professionnels non médicaux qu'on formerait pour ça". Elle a aussi évoqué le sommet Choose France (cf dépêche du 19/05/2025 à 10:53), au cours duquel "les Espagnols ont montré combien, avec l'aide de l'intelligence artificielle, ils réussissaient à gagner du temps sur le temps de consultation". "A nous d'aller voir ce qu'ils sont en train de faire" et d'observer "les autres modèles européens qui se sont remis en cause plus vite que nous."

Catherine Vautrin à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Catherine Vautrin à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

La ministre a ensuite cité "la responsabilisation". "Dans toutes nos discussions, les grands absents, ce sont nos concitoyens. Et sauver la Sécu, c'est l'affaire de tous, c'est l'affaire de chacun."

"C'est le patient ou le soignant qui, appelé à se faire vacciner contre la grippe, accomplit ce geste élémentaire [de prévention]. C'est le médecin hospitalier qui dose sa prescription à la sortie du patient pour qu'il n'accumule pas inutilement des boîtes de bandelettes, des boîtes de médicaments dans son armoire à pharmacie", a-t-elle aussi donné en exemple.

"Chacun d'entre nous doit être un acteur de sa santé et pas simplement un consommateur", a-t-elle émis.

Au fil de son discours, Catherine Vautrin a également abordé la question des "pratiques déloyales": "C'est pour cela qu'on a besoin de travailler sur la régulation de l'intérim en sortie de diplôme, sur le plafonnement de l'intérim paramédical […] y compris sur l'encadrement des contrats de type 2."

En matière d'offre de soins, "il faut que chacun assume les responsabilités qui sont les siennes, c'est-à-dire la permanence des soins, c'est-à-dire l'ensemble des actes", a-t-elle par ailleurs déclaré.

Elle a loué les personnels hospitaliers, se disant "consciente de ce qui est fait par toutes les équipes", élargissant son propos "jusqu'à nos équipes des ARS [agences régionales de santé], jusqu'à nos équipes des services [du ministère]", refusant "l'ARS-bashing, le services-bashing".

Comme l'an dernier, la ministre a évoqué rapidement la question des "soins non programmés" en Ehpad, afin d'éviter aux résidents d'être hospitalisés. "On voit bien que les centres de ressources territoriaux [CRT, cf dépêche du 16/04/2025 à 15:31] sont des éléments intéressants […]. Est-ce que la personne âgée de 90 ans [malade] relève du CH, du CHU? Ne serait-elle pas mieux dans un Ehpad qui aurait de la place pour du soin non programmé à côté de chez elle?"

Un plan sur la santé des femmes espéré en septembre

S'exprimant avant Catherine Vautrin, le ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, a rappelé ses priorités et actions.

Yannick Neuder à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Yannick Neuder à Santexpo 2025. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

La première d'entre elles est "l'accès aux soins", a-t-il souligné, en référence au plan de lutte contre les déserts médicaux (cf dépêche du 25/04/2025 à 16:41). Evoquant la mission de "solidarité obligatoire" pour les médecins libéraux au profit des territoires identifiés comme les plus en difficulté, il a précisé qu'un "travail conséquent [était] en train d'être mené par les directeurs d'ARS en lien avec les préfets, pour pouvoir globalement demander peu à beaucoup de médecins plutôt que demander beaucoup à peu de médecins".

"Nous souhaitons voir répartir la charge de cette responsabilité collective dans les zones sous-denses" et "les établissements jouent un rôle clé dans le processus de déploiement, notamment de consultations de spécialités", a-t-il aussi fait observer.

Yannick Neuder a ajouté qu'il comptait aussi "s'inspirer de ce qu'il se passe sur le territoire, avec notamment les cellules territoriales de coordination", à l'image de celle mise en place par le CHU de Grenoble, et qui "associe libéraux et hospitaliers dans des stratégies d'aller vers les territoires pour une médecine de proximité, notamment envers les patients porteurs de pathologies chroniques et les patients âgés et handicapés".

Le ministre s'est dit par ailleurs attaché "à renforcer les grandes campagnes préventives". Allusion à l'un des chantiers portés par la FHF, il a assuré qu'"il y aura nécessité d'avoir un plan spécifique sur la santé des femmes, que nous essayerons de mettre en place en septembre". Il a mentionné, lui aussi, la vaccination, insistant une nouvelle fois sur la nécessité d'assurer sa "promotion" et de lutter contre l'obscurantisme.

Rappelant que 2025 était l'année de la grande cause sur la santé mentale (cf dépêche du 17/04/2025 à 17:07), il a estimé que cet objectif ne devait pas rester "qu'un slogan". "Nous devons favoriser l'accès aux soins et renforcer la prévention avec le dépistage", ce dernier devant se faire dans les milieux scolaire (cf dépêche du 14/05/2025 à 19:26) et professionnel, pour "avoir un parcours spécifique", a-t-il décrit, mentionnant la nécessité aussi de "pouvoir attirer de nouveaux professionnels dans ces secteurs particulièrement importants". Pour rappel, une stratégie gouvernementale sur la santé mentale est censée être présentée en juin (cf dépêche du 20/03/2025 à 09:58).

Le ministre a commencé et terminé son discours sur la question de la violence contre les soignants. Après avoir rappelé "la terrible agression" dont avait été victime une infirmière du CHU de Reims en mai 2023 (cf dépêche du 23/05/2023 à 17:31), il a déploré la poursuite de tels actes, comme ce fut le cas le week-end dernier à Vénissieux (Métropole de Lyon) contre une infirmière libérale. Faisant référence à la proposition de loi "visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé", qui durcit la répression des violences commises à leur égard (cf dépêche du 13/05/2025 à 16:17), il a rappelé que l'arsenal pénal était en cours de renforcement "avec une forte implication des établissements avec une obligation de déclaration" et "une déclaration qui sera rendue anonyme pour le professionnel de santé pour éviter les représailles".

Blocage sur le financement de l'avenant 33 des établissements privés

Par ailleurs, en début d'après-midi, Yannick Neuder s'est aussi exprimé sur le stand de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).

Interrogé par le président de la fédération, Lamine Gharbi, il a maintenu la proposition du ministère d'un soutien de 80 millions d'euros afin d'appliquer l'avenant 33 au bénéfice des salariés des cliniques (cf dépêche du 24/03/2025 à 18:05), alors que la FHP réclame une enveloppe bien supérieure (cf dépêche du 12/03/2025 à 16:09).

"Je rappelle que quand nous avons ouvert le dossier, c'était zéro" euro, a-t-il exposé. "Je ne promets pas ce que je ne peux pas faire. Je ne donne pas ce que je n'ai pas", a-t-il insisté. "Nous poursuivons les discussions, mais je crois que, malheureusement, il faut aussi avoir un discours de vérité. Il y a une situation financière du pays qui est particulièrement préoccupante." Pour rappel, l'avenant 33 concerne aussi les salariés des Ehpad commerciaux et des établissements thermaux.

Questionné sur le moratoire de trois ans sur la fermeture des maternités (cf dépêche du 16/05/2025 à 13:48), auquel la FHP est opposé, le ministre a redit y être favorable, prônant des analyses au cas par cas (cf dépêche du 16/05/2025 à 13:48). Selon lui, il serait par exemple contestable de "fermer arbitrairement une clinique ou un hôpital qui fait 200 ou 300 accouchements qui se passent bien" alors que cela "projetterait à 100 km le prochain site". "Il faut prendre le temps de la décision" sur ces sujets-là.

Concernant la mortalité infantile, en hausse en France (cf dépêche du 10/04/2025 à 17:15), "naturellement que l'accès aux soins, le défaut de vaccination, les périodes d'hospitalisation courtes sont des éléments qu'on commence à connaître, tout comme notamment les âges extrêmes des mamans, des mamans très jeunes ou des mamans beaucoup moins jeunes". Il a estimé qu'il faudrait aussi s'intéresser aux données des taux de décès par semaine d'aménorrhée.

A noter que la ministre déléguée chargée de l'autonomie et du handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, devait, elle aussi, prendre la parole à Santexpo, un peu plus tard dans la journée sur le stand du ministère.

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