Actualités de l'Urgence - APM

10/06 2022
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"PREMIÈRES MESURES" POUR LES URGENCES: LA FHF DEMANDE D'ALLER PLUS LOIN, APH DÉNONCE "L'ABSENCE" DE CONCERTATION

PARIS, 10 juin 2022 (APMnews) - La Fédération hospitalière de France (FHF) a demandé jeudi à Brigitte Bourguignon de prendre "au plus vite" d'autres mesures pour résoudre la crise des urgences, tandis qu'Action Praticiens Hôpital (APH) a vivement regretté "l'absence" de concertation avec les professionnels.

La ministre de la santé et de la prévention a annoncé mercredi, lors du congrès Urgences 2022 à Paris, de "premières mesures" pour résoudre la crise des urgences, en attendant la publication des recommandations de la mission flash pilotée par François Braun, président de Samu-Urgences de France (SUdF) (cf dépêche du 08/06/2022 à 18:02 et dépêche du 01/06/2022 à 08:18).

La Fédération hospitalière de France (FHF) a déclaré jeudi, dans un communiqué, que ces "premières mesures", "destinées à soutenir les établissements publics", "étaient attendues et avaient été demandées lors d'un rendez-vous avec la ministre, le 31 mai".

L'annonce de la "réactivation des dispositifs de crise pour l'ensemble de la période estivale (cellule de crise auprès des ARS [agences régionales de santé], doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical et du temps de travail additionnel des médecins notamment) est une mesure utile et nécessaire".

Cependant, il faut prendre "au plus vite" "d'autres mesures structurelles" qui sont "attendues [...] par les hospitaliers pour garantir, avec tous les acteurs de santé, l'accès au premier recours, la réponse aux soins non programmés et la permanence des soins dans chaque territoire", poursuit la FHF.

Pour Frédéric Valletoux, président de la FHF cité dans le communiqué, les mesures annoncées mercredi sont "une première étape pour les soignants, qui doivent se sentir soutenus dans cette période de crise interminable".

"Mais cela ne doit pas s'arrêter là: davantage de mesures concrètes doivent être prises, notamment en matière de soins non programmés, de premier recours et de permanence des soins. La mission Braun devra se traduire en mesures immédiatement applicables, et être prolongée par des transformations de fond que la communauté hospitalière et hospitalo-universitaire porte d'une seule voix", ajoute-t-il.

La ministre a prononcé un discours "mêlant ignorance" et "mépris" (APH)

L'intersyndicale Action Praticiens Hôpital (APH) explique jeudi, dans un communiqué, avoir "écouté attentivement" Brigitte Bourguignon lors de son discours au congrès Urgences.

Mais cela a été "un étonnant discours, qu'elle semblait découvrir en le lisant, mêlant ignorance du contexte de l'hôpital depuis des années, mépris des acteurs de terrain et oubli des règles du dialogue social, plong[eant] les professionnels de santé dans la stupeur et la consternation", cingle APH.

"Certes nouvellement nommée à la santé, la ministre n'est pas sans connaître -du moins le pensait-on- le lourd dossier du système de santé, qui concernait déjà son ministère précédent", poursuit l'intersyndicale.

"Devant une catastrophe annoncée dès avant le Covid, avec des solutions égrenées et répétées depuis des années mais constamment ignorées par les tutelles, la ministre refuse l'obstacle" en estimant que "l'hôpital ne s'effondre pas, [que] c'est la faute de l'été s'il y a des problèmes et [que l']on va les traiter comme une première vague de coronavirus", résume APH.

"En attendant les résultats de la mission flash du Dr Braun, des décisions gouvernementales sont donc prises, sans aucune concertation avec les organisations syndicales, et annoncées dans un congrès scientifique: le ministère de la santé et de la prévention n'est plus à une confusion des genres près", estime l'intersyndicale.

Pour les hospitaliers, il n'y a "aucun autre espoir que le renouvellement du principe du "TTA Covid" or "cette modalité de doublement de paiement du temps de travail additionnel (c'est-à-dire du temps au-delà de 48 heures de travail hebdomadaire) est restée à la discrétion des ARS, puis des directeurs d'hôpitaux au point que c'est en regardant leur fiche de paie que les praticiens savent a posteriori si leur surinvestissement pour que l'hôpital public puisse tenir sa mission d'accès et de continuité des soins est valorisé ou pas".

Ce "système a créé d'énormes déceptions, contribué aux départs ou au désinvestissement des praticiens hospitaliers, et pourrait même favoriser de la surenchère malsaine entre hôpitaux. Non, la solution n'est pas territoriale", assène APH.

Elle "réitèr[e]" sa "demande de rendez-vous avec la ministre -restée sans réponse à ce jour- pour exposer les mesures qui restent indispensables à acter de manière pérenne pour les praticiens hospitaliers".

L'organisation d'ambulanciers CNSA prône des unités mobiles de téléconsultation

La Chambre nationale des services d'ambulances (CNSA) propose de mettre en place "dès maintenant des solutions concrètes" afin de "sauver l'été".

La "première solution", "c'est l'unité mobile de téléconsultation en médecine générale, en télé-expertise cardiologique, dermatologique, pneumologique, incluant un dispositif de biologie embarquée".

Ainsi "les ambulanciers, premiers présents auprès du patient, à son écoute, peuvent opérer une levée de doutes pour aider les médecins à faire des diagnostics à distance".

La "deuxième solution" proposée par la CNSA est "d'assurer pleinement leur mission de service au public en étant les relais des familles auprès de nos aînés". Les ambulanciers peuvent leur apporter les premiers gestes simples, souvent déterminants (hydratation, rafraîchissement des pièces, achat des médicaments, vérification de la bonne prise du traitement, courses de première nécessité, information et réassurance des proches, etc.), en les réconfortant à leur domicile".

"Présents sur le terrain, ils sont au chevet des personnes vulnérables et contribuent ainsi à désengorger l'hôpital!", poursuit-elle. "Au-delà de la saison estivale, l'ambulancier doit s'imposer comme le professionnel de santé garant de l'accès aux soins et de la prise en charge de la dépendance, avec proximité, compétence et humanité."

syl/nc/APMnews

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"PREMIÈRES MESURES" POUR LES URGENCES: LA FHF DEMANDE D'ALLER PLUS LOIN, APH DÉNONCE "L'ABSENCE" DE CONCERTATION

PARIS, 10 juin 2022 (APMnews) - La Fédération hospitalière de France (FHF) a demandé jeudi à Brigitte Bourguignon de prendre "au plus vite" d'autres mesures pour résoudre la crise des urgences, tandis qu'Action Praticiens Hôpital (APH) a vivement regretté "l'absence" de concertation avec les professionnels.

La ministre de la santé et de la prévention a annoncé mercredi, lors du congrès Urgences 2022 à Paris, de "premières mesures" pour résoudre la crise des urgences, en attendant la publication des recommandations de la mission flash pilotée par François Braun, président de Samu-Urgences de France (SUdF) (cf dépêche du 08/06/2022 à 18:02 et dépêche du 01/06/2022 à 08:18).

La Fédération hospitalière de France (FHF) a déclaré jeudi, dans un communiqué, que ces "premières mesures", "destinées à soutenir les établissements publics", "étaient attendues et avaient été demandées lors d'un rendez-vous avec la ministre, le 31 mai".

L'annonce de la "réactivation des dispositifs de crise pour l'ensemble de la période estivale (cellule de crise auprès des ARS [agences régionales de santé], doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical et du temps de travail additionnel des médecins notamment) est une mesure utile et nécessaire".

Cependant, il faut prendre "au plus vite" "d'autres mesures structurelles" qui sont "attendues [...] par les hospitaliers pour garantir, avec tous les acteurs de santé, l'accès au premier recours, la réponse aux soins non programmés et la permanence des soins dans chaque territoire", poursuit la FHF.

Pour Frédéric Valletoux, président de la FHF cité dans le communiqué, les mesures annoncées mercredi sont "une première étape pour les soignants, qui doivent se sentir soutenus dans cette période de crise interminable".

"Mais cela ne doit pas s'arrêter là: davantage de mesures concrètes doivent être prises, notamment en matière de soins non programmés, de premier recours et de permanence des soins. La mission Braun devra se traduire en mesures immédiatement applicables, et être prolongée par des transformations de fond que la communauté hospitalière et hospitalo-universitaire porte d'une seule voix", ajoute-t-il.

La ministre a prononcé un discours "mêlant ignorance" et "mépris" (APH)

L'intersyndicale Action Praticiens Hôpital (APH) explique jeudi, dans un communiqué, avoir "écouté attentivement" Brigitte Bourguignon lors de son discours au congrès Urgences.

Mais cela a été "un étonnant discours, qu'elle semblait découvrir en le lisant, mêlant ignorance du contexte de l'hôpital depuis des années, mépris des acteurs de terrain et oubli des règles du dialogue social, plong[eant] les professionnels de santé dans la stupeur et la consternation", cingle APH.

"Certes nouvellement nommée à la santé, la ministre n'est pas sans connaître -du moins le pensait-on- le lourd dossier du système de santé, qui concernait déjà son ministère précédent", poursuit l'intersyndicale.

"Devant une catastrophe annoncée dès avant le Covid, avec des solutions égrenées et répétées depuis des années mais constamment ignorées par les tutelles, la ministre refuse l'obstacle" en estimant que "l'hôpital ne s'effondre pas, [que] c'est la faute de l'été s'il y a des problèmes et [que l']on va les traiter comme une première vague de coronavirus", résume APH.

"En attendant les résultats de la mission flash du Dr Braun, des décisions gouvernementales sont donc prises, sans aucune concertation avec les organisations syndicales, et annoncées dans un congrès scientifique: le ministère de la santé et de la prévention n'est plus à une confusion des genres près", estime l'intersyndicale.

Pour les hospitaliers, il n'y a "aucun autre espoir que le renouvellement du principe du "TTA Covid" or "cette modalité de doublement de paiement du temps de travail additionnel (c'est-à-dire du temps au-delà de 48 heures de travail hebdomadaire) est restée à la discrétion des ARS, puis des directeurs d'hôpitaux au point que c'est en regardant leur fiche de paie que les praticiens savent a posteriori si leur surinvestissement pour que l'hôpital public puisse tenir sa mission d'accès et de continuité des soins est valorisé ou pas".

Ce "système a créé d'énormes déceptions, contribué aux départs ou au désinvestissement des praticiens hospitaliers, et pourrait même favoriser de la surenchère malsaine entre hôpitaux. Non, la solution n'est pas territoriale", assène APH.

Elle "réitèr[e]" sa "demande de rendez-vous avec la ministre -restée sans réponse à ce jour- pour exposer les mesures qui restent indispensables à acter de manière pérenne pour les praticiens hospitaliers".

L'organisation d'ambulanciers CNSA prône des unités mobiles de téléconsultation

La Chambre nationale des services d'ambulances (CNSA) propose de mettre en place "dès maintenant des solutions concrètes" afin de "sauver l'été".

La "première solution", "c'est l'unité mobile de téléconsultation en médecine générale, en télé-expertise cardiologique, dermatologique, pneumologique, incluant un dispositif de biologie embarquée".

Ainsi "les ambulanciers, premiers présents auprès du patient, à son écoute, peuvent opérer une levée de doutes pour aider les médecins à faire des diagnostics à distance".

La "deuxième solution" proposée par la CNSA est "d'assurer pleinement leur mission de service au public en étant les relais des familles auprès de nos aînés". Les ambulanciers peuvent leur apporter les premiers gestes simples, souvent déterminants (hydratation, rafraîchissement des pièces, achat des médicaments, vérification de la bonne prise du traitement, courses de première nécessité, information et réassurance des proches, etc.), en les réconfortant à leur domicile".

"Présents sur le terrain, ils sont au chevet des personnes vulnérables et contribuent ainsi à désengorger l'hôpital!", poursuit-elle. "Au-delà de la saison estivale, l'ambulancier doit s'imposer comme le professionnel de santé garant de l'accès aux soins et de la prise en charge de la dépendance, avec proximité, compétence et humanité."

syl/nc/APMnews

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