Actualités de l'Urgence - APM

18/01 2023
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A L'HÔPITAL NORD FRANCHE-COMTÉ, DES INVESTISSEMENTS "DANS UNE PHASE INSÉCURE"

TRÉVENANS (Territoire de Belfort), 18 janvier 2023 (APMnews) - Les investissements de l'Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) sont "dans une phase insécure" en raison d'une période "faite d'incertitudes" et de "la conjoncture inflationniste actuelle", a expliqué vendredi le directeur de l'établissement, Pascal Mathis, à l'occasion de la cérémonie des voeux de l'hôpital.

Durant son discours, Pascal Mathis a évoqué les "effets délétères" des crises épidémiques sur les professionnels et l'organisation de l'HNFC.

"La charge de travail, la perte de sens et de qualité du travail, l'absentéisme, l'agressivité envers les médecins et les professionnels, les inquiétudes des patients et de leurs proches, les déprogrammations d'activités, la saturation de nos services, la moindre attractivité de nos métiers, les charges émotionnelles, constituent autant de signaux alarmants", a-t-il déploré.

À cela, il faut ajouter la hausse des prix de l'énergie, qui va faire grimper la facture énergétique de l'HNFC de plus de 4 millions d'euros (M€) en 2023, selon le directeur.

La conjoncture actuelle constituant un "frein", "il nous est difficile de nous lancer dans des réorganisations majeures", a-t-il fait valoir. "Difficile de travailler sur des projets lorsque le quotidien est parasité par des gestions de crises", a regretté de son côté la vice-présidente de la commission médicale d'établissement (CME) de l'HNFC, la Dr Sylviane Blaise, qui s'est également exprimée durant la cérémonie.

La direction a souligné toutefois que la structure financière de l'établissement demeure "solide".

Dans le cadre du Ségur de la santé, l'HNFC avait reçu en 2021 une enveloppe de 66 M€: 54 M€ pour le remboursement de la dette et 12 M€ pour soutenir ses projets d'investissements (cf dépêche du 22/10/2021 à 14:29).

Le financement de ces projets est aujourd'hui "nécessairement à revoir", a pointé Pascal Mathis, interrogé mercredi par APMnews. "Les conditions d'analyse des projets ont radicalement changé", a-t-il poursuivi, constatant un marché "très fluctuant".

Eviter que la gestion de crise ne devienne la normalité

Cette "prudence" ne signifie pas pour autant l'arrêt des projets en 2023. L'HNFC continue d'avancer dans la reconstruction des services de soins de suite et de réadaptation (SSR, 100 lits) de Bavilliers, jugés "vieillissants et désuets", sur le site du centre hospitalier de longue durée (CHLD) Le Chênois. La signature de l'acte de vente pour l'extension, d'une surface de deux hectares, est ainsi attendue "d'ici avril", a révélé le directeur.

L'étude de faisabilité et le choix du programme doivent, eux, avoir lieu d'ici la fin du premier semestre. Le coût du projet s'élèverait à environ 20 M€, a précisé Pascal Mathis.

Des avancées dans le projet de transfert des lits d'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) vers le CHLD de Delle sont aussi attendues cette année.

D'autres projets, en revanche, sont toujours au stade de la réflexion. La reconfiguration du site hospitalier du Mittan, à Montbéliard (Doubs), qui doit permettre de créer une centaine de lits de médecine polyvalente, "est un projet sur 10 ans", estime par exemple Pascal Mathis.

Durant ses voeux, le directeur de l'HNFC a néanmoins répété sa volonté de faire évoluer les sites de Bavilliers et du Mittan "dans une perspective d'établissements de proximité". Ces derniers doivent disposer à terme d'un pôle gériatrique "le plus complet possible", avec un accès direct à des prises en charge en ambulatoire, en médecine, en SSR, en activité de jour, en soins de longue durée et en Ehpad.

Une transformation nécessaire selon la direction de la HNFC, pour éviter que "la gestion de crise [ne] s'installe dans la normalité" avec "l'avancée en âge de la population et la prévalence des maladies chroniques".

L'extension des urgences "encore en cours d'étude"

Lancée il y a deux ans (cf dépêche du 29/01/2021 à 13:56), la réflexion sur l'extension de 500 m² du service des urgences a été "stoppée avec le Covid". Aujourd'hui, le projet est "encore en cours d'étude", le HNFC ayant décidé de "prolonger la réflexion, tant les circonstances actuelles nous obligent à faire évoluer notre projet initial".

Interrogé par APMnews à ce sujet, Pascal Mathis a mentionné "la forte augmentation d'activité qui nécessite de repenser les circuits de prise en charge et d'attente des patients". Le nombre de passages quotidien aux urgences serait passé de 200 en 2020 à 250 en 2022, pointe le directeur. Jusqu'à 350 patients sont arrivés aux urgences le même jour, insiste Sylviane Blaise.

Une consultation interne sur l'extension des urgences sera organisée "d'ici quelques semaines", et les premiers travaux pourraient débuter "début 2024". Le coût total de ce projet est évalué à près de 7,5 M€.

Même chose pour le rassemblement des activités de cancérologie de l'HNFC sur le site de Trévenans: "nous sommes encore loin d'appréhender la phase décisionnelle", a confié Pascal Mathis. Avant d'aller plus loin, "il faut d'abord fixer le projet d'établissement et le projet médical de la cancérologie", note-t-il.

Le transfert des activités de cancérologie "permettra de fluidifier et d'optimiser les parcours patients", a mis en avant la vice-présidente de la CME. Elle a ainsi salué la création en 2022 d'un pôle de cancérologie sur le site principal de l'HNFC, dans l'optique d'accueillir les futures activités transférées.

"Pour chaque dossier [lié à un projet d'investissement] nous prendrons tout le temps nécessaire à des analyses préalables avant de présenter à notre tutelle un projet argumenté avec une soutenabilité financière confirmée", argue ainsi Pascal Mathis. Pour ces projets, "nous n'avons pas d'épée de Damoclès au-dessus de nos têtes", soutient-il.

mg/ab/APMnews

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Durant son discours, Pascal Mathis a évoqué les "effets délétères" des crises épidémiques sur les professionnels et l'organisation de l'HNFC.

"La charge de travail, la perte de sens et de qualité du travail, l'absentéisme, l'agressivité envers les médecins et les professionnels, les inquiétudes des patients et de leurs proches, les déprogrammations d'activités, la saturation de nos services, la moindre attractivité de nos métiers, les charges émotionnelles, constituent autant de signaux alarmants", a-t-il déploré.

À cela, il faut ajouter la hausse des prix de l'énergie, qui va faire grimper la facture énergétique de l'HNFC de plus de 4 millions d'euros (M€) en 2023, selon le directeur.

La conjoncture actuelle constituant un "frein", "il nous est difficile de nous lancer dans des réorganisations majeures", a-t-il fait valoir. "Difficile de travailler sur des projets lorsque le quotidien est parasité par des gestions de crises", a regretté de son côté la vice-présidente de la commission médicale d'établissement (CME) de l'HNFC, la Dr Sylviane Blaise, qui s'est également exprimée durant la cérémonie.

La direction a souligné toutefois que la structure financière de l'établissement demeure "solide".

Dans le cadre du Ségur de la santé, l'HNFC avait reçu en 2021 une enveloppe de 66 M€: 54 M€ pour le remboursement de la dette et 12 M€ pour soutenir ses projets d'investissements (cf dépêche du 22/10/2021 à 14:29).

Le financement de ces projets est aujourd'hui "nécessairement à revoir", a pointé Pascal Mathis, interrogé mercredi par APMnews. "Les conditions d'analyse des projets ont radicalement changé", a-t-il poursuivi, constatant un marché "très fluctuant".

Eviter que la gestion de crise ne devienne la normalité

Cette "prudence" ne signifie pas pour autant l'arrêt des projets en 2023. L'HNFC continue d'avancer dans la reconstruction des services de soins de suite et de réadaptation (SSR, 100 lits) de Bavilliers, jugés "vieillissants et désuets", sur le site du centre hospitalier de longue durée (CHLD) Le Chênois. La signature de l'acte de vente pour l'extension, d'une surface de deux hectares, est ainsi attendue "d'ici avril", a révélé le directeur.

L'étude de faisabilité et le choix du programme doivent, eux, avoir lieu d'ici la fin du premier semestre. Le coût du projet s'élèverait à environ 20 M€, a précisé Pascal Mathis.

Des avancées dans le projet de transfert des lits d'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) vers le CHLD de Delle sont aussi attendues cette année.

D'autres projets, en revanche, sont toujours au stade de la réflexion. La reconfiguration du site hospitalier du Mittan, à Montbéliard (Doubs), qui doit permettre de créer une centaine de lits de médecine polyvalente, "est un projet sur 10 ans", estime par exemple Pascal Mathis.

Durant ses voeux, le directeur de l'HNFC a néanmoins répété sa volonté de faire évoluer les sites de Bavilliers et du Mittan "dans une perspective d'établissements de proximité". Ces derniers doivent disposer à terme d'un pôle gériatrique "le plus complet possible", avec un accès direct à des prises en charge en ambulatoire, en médecine, en SSR, en activité de jour, en soins de longue durée et en Ehpad.

Une transformation nécessaire selon la direction de la HNFC, pour éviter que "la gestion de crise [ne] s'installe dans la normalité" avec "l'avancée en âge de la population et la prévalence des maladies chroniques".

L'extension des urgences "encore en cours d'étude"

Lancée il y a deux ans (cf dépêche du 29/01/2021 à 13:56), la réflexion sur l'extension de 500 m² du service des urgences a été "stoppée avec le Covid". Aujourd'hui, le projet est "encore en cours d'étude", le HNFC ayant décidé de "prolonger la réflexion, tant les circonstances actuelles nous obligent à faire évoluer notre projet initial".

Interrogé par APMnews à ce sujet, Pascal Mathis a mentionné "la forte augmentation d'activité qui nécessite de repenser les circuits de prise en charge et d'attente des patients". Le nombre de passages quotidien aux urgences serait passé de 200 en 2020 à 250 en 2022, pointe le directeur. Jusqu'à 350 patients sont arrivés aux urgences le même jour, insiste Sylviane Blaise.

Une consultation interne sur l'extension des urgences sera organisée "d'ici quelques semaines", et les premiers travaux pourraient débuter "début 2024". Le coût total de ce projet est évalué à près de 7,5 M€.

Même chose pour le rassemblement des activités de cancérologie de l'HNFC sur le site de Trévenans: "nous sommes encore loin d'appréhender la phase décisionnelle", a confié Pascal Mathis. Avant d'aller plus loin, "il faut d'abord fixer le projet d'établissement et le projet médical de la cancérologie", note-t-il.

Le transfert des activités de cancérologie "permettra de fluidifier et d'optimiser les parcours patients", a mis en avant la vice-présidente de la CME. Elle a ainsi salué la création en 2022 d'un pôle de cancérologie sur le site principal de l'HNFC, dans l'optique d'accueillir les futures activités transférées.

"Pour chaque dossier [lié à un projet d'investissement] nous prendrons tout le temps nécessaire à des analyses préalables avant de présenter à notre tutelle un projet argumenté avec une soutenabilité financière confirmée", argue ainsi Pascal Mathis. Pour ces projets, "nous n'avons pas d'épée de Damoclès au-dessus de nos têtes", soutient-il.

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