Actualités de l'Urgence - APM

18/08 2025
Retour

A SALON-DE-PROVENCE, LES CPTS AU CŒUR DU VILLAGE SANTÉ PORTÉ PAR L'HÔPITAL

(Propos recueillis par Bruno DECOTTIGNIES)

SALON-DE-PROVENCE (Bouches-du-Rhône), 18 août 2025 (APMnews) - Les trois communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) du bassin de population de Salon-de-Provence ont vocation à s'installer au cœur du village santé porté par l'hôpital du pays salonais, matérialisant ainsi la forte coopération historique entre l'établissement et les professionnels de ville du territoire, selon la directrice projet du nouvel hôpital du pays salonais, Hélène Sabatier, et le président de la commission médicale d'établissement (CME), le Dr Ali Mofredj, interviewés le 5 août par APMnews.

Le projet de village santé doit réunir sur un même site, à l'horizon 2030, autour du nouvel hôpital (environ 300 lits et places), la clinique Vignoli (Almaviva Santé), un groupement d'intérêt économique (GIE) d'imagerie, un groupement de radiologie, un cabinet de dialyse, une antenne du centre hospitalier spécialisé en psychiatrie Montperrin, une maison médicale de garde, un service d'hospitalisation à domicile (HAD), trois communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou encore une plateforme territoriale d'appui (cf dépêche du 15/05/2025 à 17:26).

Le bassin de population de Salon-de-Provence compte environ 230.000 habitants.

Cet entretien a été effectué dans le cadre d'une série d'interviews réalisées par APMnews au cours de l'été sur les relations entre les hôpitaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) (cf dépêche du 22/07/2025 à 16:14, dépêche du 28/07/2025 à 10:08, dépêche du 01/08/2025 à 12:03 et dépêche du 05/08/2025 à 18:58).

APMnews: Quelle est la genèse de la coopération entre l'hôpital et les CPTS du territoire?

Dr Ali Mofredj: Les trois CPTS du territoire ont des niveaux de maturité différents. Celle de Val Durance est la plus ancienne et doit compter 70% des professionnels de son territoire. Celle du pays salonais a été créée avec la survenue du Covid-19, et doit réunir la moitié des professionnels du Salonais. Celle de La Poudrerie est encore en phase de structuration.

Cela fait toutefois des années que l'hôpital travaille avec la ville, notamment via une maison médicale de garde. Leur intégration dans le projet de village santé s'est donc faite naturellement, car on travaillait déjà ensemble sur les parcours ville-hôpital, notamment pour fluidifier les parcours en gériatrie, prendre en charge le surpoids chez l'enfant, et les maladies chroniques.

Hélène Sabatier: La coopération n'a fait que se renforcer ces dernières années, notamment avec des rencontres annuelles ville-hôpital, sous forme d'ateliers interactifs, auxquelles participent les trois CPTS.

Par ailleurs, au-delà des internes de nos spécialités, on accueille dans notre établissement des internes de médecine générale, on les loge, et on les associe aux gardes hospitalières, pour faire du Salonais un "territoire d'enseignement", selon une expression chère au Dr Mofredj.

Enfin, l'hôpital est adhérent et membre du conseil d'administration de la CPTS du pays salonais.

APMnews: Quel est l'intérêt de les réunir sur le village santé?

Hélène Sabatier: On part du principe que, lorsqu'on est à côté, on se connaît mieux et on travaille mieux. Ce village santé est construit sur le concept de parcours patient, l'idée étant que l'hôpital ne propose pas tout en termes de prise en charge, que l'on doit travailler en coopération avec les autres acteurs de santé pour proposer la prise en charge de proximité la plus complète possible.

La deuxième caractéristique du projet, c'est le développement de la prévention, de l'éducation à la santé, de l'éducation thérapeutique. On a eu l'idée -assez originale- de créer une place de la santé publique dans le hall principal du futur hôpital.

Nous y aurons tous les acteurs de la santé qui travaillent sur ces thématiques-là, qu'ils soient hospitaliers ou partenaires du village santé. Les CPTS rejoindront cette place, et auront leur siège commun installé à côté. L'idée étant d'encourager au sein de cette place le développement d'actions de prévention et d'éducation auprès de la population. Les CPTS auront un bureau et un secrétariat partagé, et l'accès à toutes les salles de réunion, de formation, d'accueil.

Dr Ali Mofredj: Au-delà d'avoir des locaux -la CPTS du pays salonais est d'ailleurs déjà implantée sur l'actuel site de l'hôpital- il s'agit d'assurer de vrais parcours de soins sans rupture.

Pour la personne âgée, on est l'un des rares territoires à offrir un vrai parcours, et on travaille en totale fluidité avec les CPTS. Aujourd'hui, après environ un an de travail en commun, nous sommes à 40% de personnes âgées admises directement à l'hôpital sans passer par les urgences. L'idée, avec les CPTS, c'est d'avoir ce type de parcours-là. Les CPTS bénéficient d'une ligne directe vers nos professionnels, d'un accès à une plateforme d'appel qui se charge de les mettre en lien si nécessaire, ou encore de créneaux exclusifs de rendez-vous en ligne pour leurs patients. S'installer au sein du village santé devient donc naturel.

APMnews: Les CPTS ont-elles été associées au projet de village santé?

Hélène Sabatier: On les a associées au projet de reconstruction à chaque étape, pour qu'elles se sentent partie prenante. Par exemple, lors du concours de maîtrise d'œuvre, il y avait quatre projets en lice dans la dernière ligne droite. On a réuni les partenaires du village santé, dont la CPTS du pays salonais, pour qu'ils déterminent lesquels répondaient ou non à leurs attentes.

Historiquement, la première étape de ce projet a été l'achat d'un terrain pour rebâtir l'hôpital par les 20 communes du territoire, à l'initiative du maire de Salon-de-Provence, Nicolas Isnard. Quand il y a 20 communes aussi associées à ce projet, le lien avec les CPTS arrive assez naturellement. Les CPTS sont venues nous voir spontanément quand nous avons lancé le concept de village santé. Elles font partie de nos partenaires les plus impliqués.

APMnews: Sur quelle base juridique les trois CPTS partageront-elles les mêmes locaux? Se sont-elles structurées en inter CPTS?

Dr Ali Mofredj: Il n'y a pas d'inter CPTS. En revanche, il existe une association des médecins libéraux du pays salonais, antérieure aux CPTS. C'est dans ce cadre que les trois CPTS se regroupent. C'est cette association qui gère la maison médicale de garde. Je ne sais pas si les CPTS évolueront ou non en inter CPTS, mais la coopération restera, quelle que soit la forme.

L'association, qui existe depuis plusieurs décennies, devrait rester. Des locaux au sein de l'hôpital actuel sont mis à disposition de la CPTS du pays salonais. Celle du Val Durance a déjà son propre siège. Reste à savoir si elle le déménagera dans le nouvel hôpital ou y ouvrira une antenne.

bd/sl/vl/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

18/08 2025
Retour

A SALON-DE-PROVENCE, LES CPTS AU CŒUR DU VILLAGE SANTÉ PORTÉ PAR L'HÔPITAL

(Propos recueillis par Bruno DECOTTIGNIES)

SALON-DE-PROVENCE (Bouches-du-Rhône), 18 août 2025 (APMnews) - Les trois communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) du bassin de population de Salon-de-Provence ont vocation à s'installer au cœur du village santé porté par l'hôpital du pays salonais, matérialisant ainsi la forte coopération historique entre l'établissement et les professionnels de ville du territoire, selon la directrice projet du nouvel hôpital du pays salonais, Hélène Sabatier, et le président de la commission médicale d'établissement (CME), le Dr Ali Mofredj, interviewés le 5 août par APMnews.

Le projet de village santé doit réunir sur un même site, à l'horizon 2030, autour du nouvel hôpital (environ 300 lits et places), la clinique Vignoli (Almaviva Santé), un groupement d'intérêt économique (GIE) d'imagerie, un groupement de radiologie, un cabinet de dialyse, une antenne du centre hospitalier spécialisé en psychiatrie Montperrin, une maison médicale de garde, un service d'hospitalisation à domicile (HAD), trois communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou encore une plateforme territoriale d'appui (cf dépêche du 15/05/2025 à 17:26).

Le bassin de population de Salon-de-Provence compte environ 230.000 habitants.

Cet entretien a été effectué dans le cadre d'une série d'interviews réalisées par APMnews au cours de l'été sur les relations entre les hôpitaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) (cf dépêche du 22/07/2025 à 16:14, dépêche du 28/07/2025 à 10:08, dépêche du 01/08/2025 à 12:03 et dépêche du 05/08/2025 à 18:58).

APMnews: Quelle est la genèse de la coopération entre l'hôpital et les CPTS du territoire?

Dr Ali Mofredj: Les trois CPTS du territoire ont des niveaux de maturité différents. Celle de Val Durance est la plus ancienne et doit compter 70% des professionnels de son territoire. Celle du pays salonais a été créée avec la survenue du Covid-19, et doit réunir la moitié des professionnels du Salonais. Celle de La Poudrerie est encore en phase de structuration.

Cela fait toutefois des années que l'hôpital travaille avec la ville, notamment via une maison médicale de garde. Leur intégration dans le projet de village santé s'est donc faite naturellement, car on travaillait déjà ensemble sur les parcours ville-hôpital, notamment pour fluidifier les parcours en gériatrie, prendre en charge le surpoids chez l'enfant, et les maladies chroniques.

Hélène Sabatier: La coopération n'a fait que se renforcer ces dernières années, notamment avec des rencontres annuelles ville-hôpital, sous forme d'ateliers interactifs, auxquelles participent les trois CPTS.

Par ailleurs, au-delà des internes de nos spécialités, on accueille dans notre établissement des internes de médecine générale, on les loge, et on les associe aux gardes hospitalières, pour faire du Salonais un "territoire d'enseignement", selon une expression chère au Dr Mofredj.

Enfin, l'hôpital est adhérent et membre du conseil d'administration de la CPTS du pays salonais.

APMnews: Quel est l'intérêt de les réunir sur le village santé?

Hélène Sabatier: On part du principe que, lorsqu'on est à côté, on se connaît mieux et on travaille mieux. Ce village santé est construit sur le concept de parcours patient, l'idée étant que l'hôpital ne propose pas tout en termes de prise en charge, que l'on doit travailler en coopération avec les autres acteurs de santé pour proposer la prise en charge de proximité la plus complète possible.

La deuxième caractéristique du projet, c'est le développement de la prévention, de l'éducation à la santé, de l'éducation thérapeutique. On a eu l'idée -assez originale- de créer une place de la santé publique dans le hall principal du futur hôpital.

Nous y aurons tous les acteurs de la santé qui travaillent sur ces thématiques-là, qu'ils soient hospitaliers ou partenaires du village santé. Les CPTS rejoindront cette place, et auront leur siège commun installé à côté. L'idée étant d'encourager au sein de cette place le développement d'actions de prévention et d'éducation auprès de la population. Les CPTS auront un bureau et un secrétariat partagé, et l'accès à toutes les salles de réunion, de formation, d'accueil.

Dr Ali Mofredj: Au-delà d'avoir des locaux -la CPTS du pays salonais est d'ailleurs déjà implantée sur l'actuel site de l'hôpital- il s'agit d'assurer de vrais parcours de soins sans rupture.

Pour la personne âgée, on est l'un des rares territoires à offrir un vrai parcours, et on travaille en totale fluidité avec les CPTS. Aujourd'hui, après environ un an de travail en commun, nous sommes à 40% de personnes âgées admises directement à l'hôpital sans passer par les urgences. L'idée, avec les CPTS, c'est d'avoir ce type de parcours-là. Les CPTS bénéficient d'une ligne directe vers nos professionnels, d'un accès à une plateforme d'appel qui se charge de les mettre en lien si nécessaire, ou encore de créneaux exclusifs de rendez-vous en ligne pour leurs patients. S'installer au sein du village santé devient donc naturel.

APMnews: Les CPTS ont-elles été associées au projet de village santé?

Hélène Sabatier: On les a associées au projet de reconstruction à chaque étape, pour qu'elles se sentent partie prenante. Par exemple, lors du concours de maîtrise d'œuvre, il y avait quatre projets en lice dans la dernière ligne droite. On a réuni les partenaires du village santé, dont la CPTS du pays salonais, pour qu'ils déterminent lesquels répondaient ou non à leurs attentes.

Historiquement, la première étape de ce projet a été l'achat d'un terrain pour rebâtir l'hôpital par les 20 communes du territoire, à l'initiative du maire de Salon-de-Provence, Nicolas Isnard. Quand il y a 20 communes aussi associées à ce projet, le lien avec les CPTS arrive assez naturellement. Les CPTS sont venues nous voir spontanément quand nous avons lancé le concept de village santé. Elles font partie de nos partenaires les plus impliqués.

APMnews: Sur quelle base juridique les trois CPTS partageront-elles les mêmes locaux? Se sont-elles structurées en inter CPTS?

Dr Ali Mofredj: Il n'y a pas d'inter CPTS. En revanche, il existe une association des médecins libéraux du pays salonais, antérieure aux CPTS. C'est dans ce cadre que les trois CPTS se regroupent. C'est cette association qui gère la maison médicale de garde. Je ne sais pas si les CPTS évolueront ou non en inter CPTS, mais la coopération restera, quelle que soit la forme.

L'association, qui existe depuis plusieurs décennies, devrait rester. Des locaux au sein de l'hôpital actuel sont mis à disposition de la CPTS du pays salonais. Celle du Val Durance a déjà son propre siège. Reste à savoir si elle le déménagera dans le nouvel hôpital ou y ouvrira une antenne.

bd/sl/vl/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.