Actualités de l'Urgence - APM

A SANTEXPO, LAMINE GHARBI ET ARNAUD ROBINET AFFICHENT LEURS CONVERGENCES FACE AUX RÉCENTES INITIATIVES PARLEMENTAIRES
PARIS, 22 mai 2025 (APMnews) - Les présidents de la Fédération hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, et de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi, ont mis en avant leur opposition aux initiatives parlementaires, qu'ils jugent hasardeuses, mercredi, lors d'un débat organisé par la FHP au salon Santexpo.
La discussion, menée sur un ton bon enfant, a vite tourné autour du "double discours", observé par Arnaud Robinet, entre l'injonction à faire des économies de la part du gouvernement et les dépenses induites par des initiatives parlementaires telles que la loi instaurant un "nombre minimum de soignants par patient pris en charge", portée par le sénateur parisien Bernard Jomier (PS), publiée en janvier au Journal officiel (cf dépêche du 30/01/2025 à 10:26).
Arnaud Robinet a fait valoir qu'une telle mesure induirait une hausse de 7% de l'objectif national de dépenses de l'assurance maladie (Ondam) et nécessiterait la formation de 20.000 professionnels, ce qui est aujourd'hui impossible.
Un exemple d'"aberration la plus totale" démonstratif de "parlementaires déconnectés de la réalité", selon le président de la FHF, qui dénonce le même manque de "pragmatisme" dans la proposition de loi "visant à lutter contre les déserts médicaux", portée par le député Guillaume Garot (PS, Mayenne) et adoptée début mai par la Chambre basse en première lecture, qui restreint la liberté d'installation des médecins (cf dépêche du 09/05/2025 à 11:36).
Arnaud Robinet a estimé que cette mesure risquait de porter atteinte à l'attractivité des carrières médicales, et donc d'accentuer le problème démographique.
Ils n'ont en revanche pas mentionné le texte pour "améliorer l'accès aux soins dans les territoires" du sénateur Philippe Mouiller (LR, Deux-Sèvres), adopté la semaine dernière par le Sénat, et qui porte son propre dispositif de régulation (cf dépêche du 14/05/2025 à 13:14 et dépêche du 14/05/2025 à 11:08).
Le président de la FHP, après avoir acquiescé, a ajouté condamner tout autant le moratoire de trois ans sur la fermeture des maternités voté la semaine dernière par les députés, dans le cadre de la proposition de loi "visant à lutter contre la mortalité infantile" (cf dépêche du 16/05/2025 à 13:48).
Une initiative "stupide", selon lui, qui estime qu'il faut tenir un "langage de vérité" quant au danger de maintenir en activité des maternités réalisant 250 accouchements annuels, mais dont il a laissé entendre la possible innocuité, le texte prévoyant de fermer des maternités en cas de risque sanitaire avéré.
Il a plaidé, à l'inverse, pour développer des structures mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) dotées de sages-femmes dans les territoires éloignés des maternités.
Désaccord sur la démarche de responsabilité populationnelle
Lamine Gharbi a par ailleurs appelé à permettre aux étudiants en médecine de réaliser leur internat en clinique. "Il y a 1.000 cliniques, si on place un interne par clinique, cela fait 8% des 10.000 internes. Il faut que la conférence des doyens soit sensibilisée à cette question", a-t-il déclaré.
Un point sur lequel Arnaud Robinet l'a "rejoint": pour accueillir et former les futurs médecins, avec la fin du numerus apertus, il va falloir "revoir les terrains de formation". De manière générale, il s'est défendu de tout "hospitalocentrisme", appelant à "remettre à plat" l'ensemble du système de santé, et non pas uniquement le rôle de l'hôpital.
Le maire (Horizons) de Reims a aussi considéré qu'il faudrait former "plus de psychiatres, de gériatres, et moins de chirurgiens plastiques et de médecins esthétiques".
Les deux présidents de fédération ont toutefois divergé au sujet de la permanence des soins en établissements de santé (PDSES), Lamine Gharbi estimant que les cliniques en réalisent 30% mais ne sont financées que pour 10%, et demandant la mise en place d'appel d'offres par les agences régionales de santé (ARS) pour attribuer la PDSES sur les différents territoires, Arnaud Robinet estimant à 85% le taux de PDSES réalisé par l'hôpital public, pour 69% des lignes de garde.
Alors qu'Arnaud Robinet louait les démarches de responsabilité populationnelle menées par sa fédération concernant l'insuffisance cardiaque et le diabète de type 2, Lamine Gharbi a ironisé sur ce point, "démagogie sanitaire" impliquant des élus locaux qui n'ont "aucune influence financière dans les territoires".
Le président de la FHF a défendu la démarche, jugeant essentiel le rôle des municipalités, pour aller notamment chercher un public éloigné du soin à travers les centres communaux d'action sociale (CCAS). Le coût de la démarche est par ailleurs minime compte tenu des gains induits par les prises en charge tardives évitées, a-t-il argué.
bd/lb/APMnews
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A SANTEXPO, LAMINE GHARBI ET ARNAUD ROBINET AFFICHENT LEURS CONVERGENCES FACE AUX RÉCENTES INITIATIVES PARLEMENTAIRES
PARIS, 22 mai 2025 (APMnews) - Les présidents de la Fédération hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, et de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi, ont mis en avant leur opposition aux initiatives parlementaires, qu'ils jugent hasardeuses, mercredi, lors d'un débat organisé par la FHP au salon Santexpo.
La discussion, menée sur un ton bon enfant, a vite tourné autour du "double discours", observé par Arnaud Robinet, entre l'injonction à faire des économies de la part du gouvernement et les dépenses induites par des initiatives parlementaires telles que la loi instaurant un "nombre minimum de soignants par patient pris en charge", portée par le sénateur parisien Bernard Jomier (PS), publiée en janvier au Journal officiel (cf dépêche du 30/01/2025 à 10:26).
Arnaud Robinet a fait valoir qu'une telle mesure induirait une hausse de 7% de l'objectif national de dépenses de l'assurance maladie (Ondam) et nécessiterait la formation de 20.000 professionnels, ce qui est aujourd'hui impossible.
Un exemple d'"aberration la plus totale" démonstratif de "parlementaires déconnectés de la réalité", selon le président de la FHF, qui dénonce le même manque de "pragmatisme" dans la proposition de loi "visant à lutter contre les déserts médicaux", portée par le député Guillaume Garot (PS, Mayenne) et adoptée début mai par la Chambre basse en première lecture, qui restreint la liberté d'installation des médecins (cf dépêche du 09/05/2025 à 11:36).
Arnaud Robinet a estimé que cette mesure risquait de porter atteinte à l'attractivité des carrières médicales, et donc d'accentuer le problème démographique.
Ils n'ont en revanche pas mentionné le texte pour "améliorer l'accès aux soins dans les territoires" du sénateur Philippe Mouiller (LR, Deux-Sèvres), adopté la semaine dernière par le Sénat, et qui porte son propre dispositif de régulation (cf dépêche du 14/05/2025 à 13:14 et dépêche du 14/05/2025 à 11:08).
Le président de la FHP, après avoir acquiescé, a ajouté condamner tout autant le moratoire de trois ans sur la fermeture des maternités voté la semaine dernière par les députés, dans le cadre de la proposition de loi "visant à lutter contre la mortalité infantile" (cf dépêche du 16/05/2025 à 13:48).
Une initiative "stupide", selon lui, qui estime qu'il faut tenir un "langage de vérité" quant au danger de maintenir en activité des maternités réalisant 250 accouchements annuels, mais dont il a laissé entendre la possible innocuité, le texte prévoyant de fermer des maternités en cas de risque sanitaire avéré.
Il a plaidé, à l'inverse, pour développer des structures mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) dotées de sages-femmes dans les territoires éloignés des maternités.
Désaccord sur la démarche de responsabilité populationnelle
Lamine Gharbi a par ailleurs appelé à permettre aux étudiants en médecine de réaliser leur internat en clinique. "Il y a 1.000 cliniques, si on place un interne par clinique, cela fait 8% des 10.000 internes. Il faut que la conférence des doyens soit sensibilisée à cette question", a-t-il déclaré.
Un point sur lequel Arnaud Robinet l'a "rejoint": pour accueillir et former les futurs médecins, avec la fin du numerus apertus, il va falloir "revoir les terrains de formation". De manière générale, il s'est défendu de tout "hospitalocentrisme", appelant à "remettre à plat" l'ensemble du système de santé, et non pas uniquement le rôle de l'hôpital.
Le maire (Horizons) de Reims a aussi considéré qu'il faudrait former "plus de psychiatres, de gériatres, et moins de chirurgiens plastiques et de médecins esthétiques".
Les deux présidents de fédération ont toutefois divergé au sujet de la permanence des soins en établissements de santé (PDSES), Lamine Gharbi estimant que les cliniques en réalisent 30% mais ne sont financées que pour 10%, et demandant la mise en place d'appel d'offres par les agences régionales de santé (ARS) pour attribuer la PDSES sur les différents territoires, Arnaud Robinet estimant à 85% le taux de PDSES réalisé par l'hôpital public, pour 69% des lignes de garde.
Alors qu'Arnaud Robinet louait les démarches de responsabilité populationnelle menées par sa fédération concernant l'insuffisance cardiaque et le diabète de type 2, Lamine Gharbi a ironisé sur ce point, "démagogie sanitaire" impliquant des élus locaux qui n'ont "aucune influence financière dans les territoires".
Le président de la FHF a défendu la démarche, jugeant essentiel le rôle des municipalités, pour aller notamment chercher un public éloigné du soin à travers les centres communaux d'action sociale (CCAS). Le coût de la démarche est par ailleurs minime compte tenu des gains induits par les prises en charge tardives évitées, a-t-il argué.
bd/lb/APMnews